Toujours empétré dans une guerre des tranchées financière avec les deux frères Guillemot, Vivendi fait un peu de ménage et se débarasse de l'intégralité des titres que le groupe détenait dans Activision-Blizzard.
C'est une jolie opération qu'effectue Vivendi en revendant les 5.7% de parts qu'ils possédaient dans l'éditeur américain. Le move lui permet de gagner la bagatelle d'un milliard d'euros, une somme rondelette qui devrait accorder à la multinationale un certain confort pour ses projets futurs.
L'histoire d'amour liant Vivendi à Activision-Blizzard avait commencé en 1998, lorsque le groupe Havas, appartenant à Vivendi, rachète Blizzard Entertainment. En 2007, dans un deal à 15 milliard de dollars, Blizzard fusionne avec Activision et devient Activision-Blizzard. Vivendi va largement profiter des succès des deux géants du jeu vidéo, à commencer par World of Warcraft et surtout Call of Duty ; c'est notamment en 2007 que sort Call of Duty: Modern Warfare, immense succès critique et commercial, et qui lancera la vague de Call of Duty pour les années à venir. Il faudra attendre octobre 2013 (ce qui colle bizarrement avec l'année de la sortie de Call of Duty Ghost, on-dit-ça-on-dit-rien) pour que Vivendi revende la majeure partie de la société à ses actionnaires, et plus particulièrement à Robert "Bobby" Kotick qui deviendra ainsi le PDG d'Activision-Blizzard.
Vivendi restait en possession de 12% des actions du groupe, des parts qu'il a revendu petit à petit jusqu'à cette nuit.
Ubisoft et Gameloft dans le viseur ?
L'opération n'est probablement pas innocente. Vincent Bolloré et Vivendi sont depuis quelques mois engagés dans un violent combat financier contre Ubisoft, Gameloft et les frères Guillemots , et n'a eu de cesse que de racheter des parts des deux entreprises françaises. De leurs côtés, Yves et Michel Guillemot ont organisé la résistance et ont également racheté quelques parts à des actionnaires désireux de profiter de ce conflit entre Bretons. Fin décembre 2015, on apprenait que Vivendi détenait 17,34% de part de Gameloft, contre 15,24% pour le groupe familial. La famille Ubisoft gardait toutefois l'avantage en ce qui concerne les droits de vote.
Ce petit miliard nouvellement acquis devrait rajouter des munitions à Vivendi qui a probablement décidé de recentrer ses activités. Il faut probablement s'attendre à voir, dans les jours ou les semaines à venir, du mouvement côté Gameloft. Le jeu mobile est particulièrement porteur et très rentable, ce qui fait du géant du jeu mobile une cible de choix, comparativement à Ubisoft qui n'a certes pas à se plaindre de sa situation, mais qui semble en perte de vitesse depuis environ un an. Les critiques envers Assassin's Creed Syndicate, le semi-échec de The Crew, et les différents reports de The Division ternissent un peu le bilan de l'éditeur/développeur. Dans une logique d'hyper-rentabilité, Gameloft serait sans doute une cible plus attractive.
Une chose est certaine : ça ne devrait pas être la grosse rigolade lors des prochains repas de famille chez les Guillemot.
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Source : Le Monde