Elle vous avait manqué, notre news BTG* est de retour ce mois-ci pour évoquer la sortie d'un titre dont l'un des descendants directs est également arrivé en novembre, mais de cette année. Développée par l'équipe de Camelot Software, la version GBA de Mario Power Tennis se distinguait par son approche originale du tennis, centrée autour d'un mode lorgnant du côté des RPG.
Certains d'entre vous ne connaissent peut être pas Camelot Software, studio à l'origine du titre que nous évoquons aujourd'hui. le studio Tokyoïte a pourtant quelques belles productions à son palmarès dont tout amateur de jeu de rôle a au moins déjà entendu parler. L'histoire a commencé au tout début des années 1990 du côté de chez Sega, sous le nom éphémère de Sega CD4, qui laissera place au tout aussi corporatiste Sonic! Software Planning. Avec ce patronyme, la firme japonaise va signer quelques unes des productions majeures de Sega via la série des Shining, surtout connue pour sa déclinaison sous forme de tactical-RPG via Shining Force, Shining Force II et enfin Shining Force III. Mais lors de la sortie de ce dernier en 1997, le studio vole déjà de ses propres ailes puisqu'il n'est plus sous le giron de Sega depuis 1995, époque à laquelle il a d'ailleurs pris le nom de Camelot Software Planning. En parallèle de sa série des Shining qui alimentera la Saturn entre 1995 et 1998, la firme nippone s'offrira quelques infidélités du côté de chez Sony via Everybody's Golf ou encore Beyond the Beyond sur PlayStation.
Le début de l'histoire moderne de Camelot Software Planning commence en 1998, date à laquelle le studio va signer un contrat d'exclusivité avec Nintendo en vue de développer les jeux de sport dérivés de la mascotte principale du constructeur : Mario s'invitant ici dans les univers du Tennis et du Golf. Un partenariat toujours d'actualité 17 ans plus tard, alors que Camelot a abreuvé les consoles Nintendo de Mario Tennis et Mario Golf depuis toutes ces années. Le studio n'en oubliera pas ses racines pour autant puisqu'il éblouira la GBA avec deux titres majeurs du jeu de rôle nippon sur consoles portables : Golden Sun et Golden Sun : L'Age Perdu, dont le petit frère sorti sur Nintendo DS en 2010 ne rencontrera pas le même succès.
Le Tennis sauce Camelot
Concentrons nous sur le sujet qui nous intéresse ici, l'un des désormais nombreux épisodes de la série Mario Tennis sorti en novembre 2005 sur Game Boy Advance. Après la sortie des deux opus de Golden Sun, des versions portables et salons de Mario Golf sur la nouvelle génération et enfin de Mario Power Tennis sur Gamecube, Camelot ferme la boucle en sortant enfin sa version GBA du jeu de tennis qui reprend alors l'une des fonctionnalités majeures de l'épisode sorti sur Gamecube : les super-frappes. Loin d'aller lorgner du côté de la simulation pure, un créneau vers lequel d'autres titres tels que Top Spin lorgnent déjà, Mario Power Tennis propose en effet une version du tennis plus folle, permettant notamment aux joueurs d'utiliser une super-frappe pour déborder leur adversaire ou au contraire rattraper une balle qui semblait déjà perdue.
La patte de Camelot se ressentait davantage dans un autre registre propre à deux épisodes de la série, Mario Tennis sur Game Boy Color et donc celui qui nous intéresse aujourd'hui, l'épisode Game Boy Advance. Outre une modélisation qui évoque très fortement le style visuel de Golden Sun, Mario power Tennis proposait une aventure scénarisée vous plaçant au coeur d'une académie de Tennis, dans laquelle votre héros/héroïne grimpait les échelons pour arriver jusqu'au fameux tournoi de l'île, sorte de récompense suprême de l'aventure. Au delà d'une progression scénarisée, le joueur pouvait également améliorer les compétences de son personnage via un système d'expérience et de niveaux débloquant des points d'aptitude. Vous l'aurez compris, modeler le style de jeu de votre avatar faisait partie intégrante d'une aventure très orientée jeu de rôle, d'autant plus qu'il était également possible de s'entraîner via différents mini-jeux pour débloquer de nouveaux coups spéciaux et faire encore progresser son tennisman ou sa tenniswoman virtuel(le).
Sans être un monstre de narration, le scénario proposé apportait un peu d'immersion dans un sport qui a longtemps peiné à proposer des modes carrières dignes de ce nom. De plus, il avait le bon goût de penser aux fans de l'épisode sorti sur Game Boy Color dont il était la suite directe, les héros de l'épisode précédent et acolytes de notre personnage ayant entre-temps pris du galon pour devenir les capitaines ou professeurs de l'académie de tennis. Rafraîchissant et accrocheur, le mode de jeu aura séduit plus d'un amateur de la série qui ont pourtant dû attendre de nombreuses années avant de voir revenir la série sur console portable. Amputée de toute notion de RPG pour l'occasion.
Crise de confiance ?
Si l'épisode concerné, sorti sur Nintendo 3DS reste un bon jeu proposant les bases de ce qui représente un épisode réussi de Mario Tennis, il n'a pas rencontré le même succès critique que ses deux prédécesseurs. De toute évidence, le développement d'un mode complet comprenant son lot de personnages et d'environnements à modéliser, aussi modeste puisse-t-il être, ne faisait plus partie du cahier des charges de la série. Il n'aura survécu que le temps d'une génération, grâce aux excellentes ventes de l'épisode fondateur sorti sur Game Boy Color, qui avait dépassé le million d'exemplaires écoulés avant de faire place à un modèle plus traditionnel se rapprochant de ce qui se faisait déjà sur consoles de salon.
Si vous avez ne serait-ce que jeté un oeil aux retours sur l'épisode Wii U de Mario Tennis, vous aurez d'ailleurs rapidement constaté que la dernière production en date du studio n'est pas une réussite. Chiche en contenu, proposant quelques mécanismes maladroits, Mario Tennis Ultra Smash marque le déclin progressif d'une licence moins inspirée que par le passé. Espérons pour Camelot qu'il ne s'agisse que d'un faux-pas et que le développeur Tokyoïte pourra de nouveau proposer des productions à l'image de ses succès passés. Car bien au-delà du retour d'une section RPG au sein d'un nouveau Mario Tennis, le modeste auteur de ces lignes espère toujours un retour en fanfare de Golden Sun.
On signe aussi des deux mains pour un nouveau Shining Force
* L'expression BTG est l'acronyme de "Bien ta grotte" qui exprime l'idée du retard en faisant comprendre à quelqu'un qu'il a manqué une information, importante ou non, connue du plus grand nombre.