Avec l'annonce récente d’un nouveau plan de restructuration, et des parts de marché qui ne cessent de s’effriter ces derniers mois, la situation d’AMD ne faisait guère de doutes pour le troisième trimestre de l’année fiscale 2015 : une fois encore, la société perd de l’argent, et les perspectives s’annoncent toujours aussi sombres.
AMD vient donc d’annoncer ses résultats financiers pour le troisième trimestre de l’année fiscale 2015, et comme attendu, ces derniers ne se placent pas sous le signe de l’embellie. La firme affiche ainsi un chiffre d’affaires pour cette période de 1,06 milliards de dollars, en hausse de 12% par rapport au trimestre précédent, mais en recul de 46% par rapport au même trimestre un an plus tôt. Résultat : une perte nette de 197 millions, qui vient s’ajouter aux 361 millions déjà perdus durant les 6 mois précédents. Comme d’habitude, la branche Compute and Graphics continue de souffrir, entre une marge opérationnelle faible (seulement 23%), une concurrence forte, le ralentissement des ventes de PC, et des délais d’approvisionnements tendus, notamment pour ce qui concerne les derniers GPU haut de gamme. Parallèlement, l’activité serveur et semi-custom (les puces pour les consoles Xbox One et PS4) surnage, et permet d’engranger quelques 84 millions de dollars de bénéfices.
Du côté des annonces, Lisa Su, PDG d’AMD, n’a pas souhaité commenter le départ récent de deux de ses cadres : Jim Keller, le père de la prochaine architecture CPU Zen d’AMD, et Phil Rogers, qui travaillait notamment sur les développements software en lien avec la technologie HSA (Heterogeneous System Architecture). En revanche, elle a confirmé la création d’une joint-venture avec la société chinoise Nantong Fujitsu Microelectonics, afin de se séparer partiellement de ses dernières activités de production, une opération qui devrait rapporter à AMD quelques 371 millions de dollars, sans compter les économies de structure. La firme continue de se serrer la ceinture, donc, sans pour autant améliorer ses perspectives face à une concurrence, qui elle, continue d’investir.