Ce matin paraissait un article sur le site du journal économique japonais Nikkei revenant sur les conditions de travail chez Konami. Nous apprenions notamment que le développement de Metal Gear Solid 5 avait subi des coupures pour faire travailler l'équipe sur des jeux mobiles jugés plus rentables par le président de Square Enix. Mais ce n'est pas tout. Il convient tout de même de noter que les propos qui vont suivre émanent de Nikkei et ne concernent que la branche japonaise de Konami.
Des salariés sous surveillance
Le site américain Kotaku a offert une traduction plus complète de l'article de Nikkei. Nous apprenons ainsi que les conditions de travail sont tout simplement exécrables, beaucoup des choses citées ne seraient sûrement pas légales en France. Pour commencer, comme nous vous le précisions précédemment, les employés sont constamment surveillés. Selon Nikkei, les caméras placées dans les couloirs ne sont pas là pour garantir une certaine sécurité, mais plutôt pour surveiller les déplacements des salariés. En plus de cela, les personnes ayant quitté la compagnie trop longtemps pendant la pause déjeuner voient leur nom cité dans tout le bâtiment.
Toujours selon l'article japonais, le studio Kojima Productions qui a travaillé sur Metal Gear Solid 5 a été renommé en "Département de production numéro 8". Les ordinateurs des développeurs n'ont même pas accès à internet et ne peuvent ainsi envoyer que des messages en interne. La majorité des employés de Konami n'ont pas d'adresse email nominative. Celles-ci sont générées aléatoirement (du type grth48566@konami.jp) et changent en permanence. Cela aurait été fait pour éviter que des noms puissent être repérés par des clients, mais donne aussi un sentiment de non appartenance à la société.
La rétrogradation pour solution
Le plus alarmant reste sûrement la pratique consistant à réassigner les employés jugés "pas assez utiles" à des postes dégradants comme garde de sécurité, nettoyeur de la salle de sport ou encore technicien sur des machines de Pachinko. Ce dernier rôle avait par ailleurs été offert à un développeur de chez Konami qui confirmait la chose dans une interview donnée à Asahi News en 2013. Finissons par un événement faisant bien comprendre qu'il vaut mieux éviter d'aller à l'encontre de la compagnie. Des employés ayant "liké" un poste Facebook d'un de leurs collègues expliquant qu'il quittait Konami se sont vu réassignés à un autre poste.
Il s'agit donc d'une belle liste d'affirmations plutôt alarmantes pour la firme nippone. Celle-ci n'a pas réagi face à ces propos donnés par le plus grand quotidien dédié à l'économie du Japon. Il faut tout de même garder en tête que la culture nippone est bien différente de celle des autres pays et le travail y prend une toute autre dimension. Même si certains de ces points choquent sûrement plus en occident qu'au Japon, à la vue du tôlé général provoqué par cet article, il ne serait pas étonnant de voir Konami réagir sous peu. Si cela arrivait, nous ne manquerions pas de vous tenir informé.