Présent en Chine pour la Chinajoy Convention, Phil Spencer s'est entretenu avec Gamecore et a indiqué le cap qu'il comptait tenir pour les années à venir. L'objectif est clair : les jeux first-party avant tout.
Malgré des licences fortes comme Halo, Gears of War, et Forza, les diverses consoles ont souffert et continuent de souffrir d'un handicap : la faible proportion de jeux "first party" dans leurs ludothèques respectives. C'est d'autant plus vrai lorsque l'on compare aux deux autres constructeurs auxquels le géant américain fait face : Sony et Nintendo. Les choses ont tendance à évoluer, puisque Microsoft revoit peu à peu sa politique d'édition : la Xbox One peut notamment compter sur l'appui des studios 343 Industries et The Coalition, en charge des licences Halo et Gears of War que Microsoft a racheté à leurs créateurs (Bungie et Epic Game, donc). Bon, ce n'est pas tout à fait vrai, puisque si 343 Industries a bel et bien été monté de toutes pièces, The Coalition, jusque récemment connu sous le nom de Black Tusk Studios, était jusqu'en 2012 connu sous le nom de "Microsoft Vancouver"... et travaillait donc déjà au service de Microsoft.
Mais les choses pourraient changer, si l'on en croit Phil Spencer. Le big boss de la division Xbox s'est laissé aller à quelques confidences concernant la politique d'édition de la maison et ce qu'il compte créer pour les années à venir.
Ma stratégie vise plutôt nos propres licences first-party, ainsi qu'à investir dans les franchises que nous possédons... le tout accompagné de quelques accords pour des contenus tiers. Je veux que l'on ait de bonnes relations avec les tiers, mais payer pour de nombreuses exclusivités third party ne fait pas partie de notre stratégie à long terme.
Une déclaration que certains trouveront ironique, alors que nous ne sommes plus qu'à quelques mois de la sortie de Rise of the Tomb Raider, l'un des titres les plus attendus de l'année... et pour lequel Xbox a fait fonctionner la planche à billets, acquérant ainsi une exclusivité temporaire (d'un an) sur le titre de Crystal Dynamics. Mettons un peu d'eau dans notre vin en précisant néanmoins que, comme annoncé par Spencer, il semblerait que la division Xbox mettra effectivement moins d'argent dans ces fameux "contenus tiers". Preuve en est, lors de sa conférence E3 2015, la marque au X vert a fait l'impasse sur l'habituelle présentation Call of Duty, normalement assortie d'une annonce sur les non moins habituels DLC exclusifs (temporairement ou non). On avait senti venir l'affaire puisqu'un peu avant l'E3 déjà, Microsoft avait abandonné sur son site officiel la nomenclature qu'on lui connaissait ... La fin de cette "légendaire" alliance Xbox / Call of Duty est donc terminée, et c'est Sony qui a sauté sur l'occasion pour récupérer les divers contenus exclusifs de Call of Duty Black Ops III. Le résultat d'une politique d'édition neuve, dont on commence à voir le bout du nez.
La conférence de Microsoft était largement centrée sur les contenus first party, avec des jeux maison et/ou édité par le géant américain. Et cela n'est pas près de s'arrêter. Ce que confirme Spencer :
Cette année, le fait est que nous proposerons Halo 5, Gears of War (Ultimate Edition, ndlr), Forza 6, Fable (Legends, ndlr), nous pouvons nous concentrer là-dessus et construire le meilleur line-up possible à partir des franchises que nous possédons. C'est génial d'avoir Tomb Raider dans notre line-up, mais investir dans les first-party, c'est vraiment ce qui est au centre de notre stratégie, comme vous pourrez le voir lors de la gamescom.
Lors de sa conférence gamescom, Microsoft devrait montrer certains titres non aperçus lors de l'E3, comme Crackdown, Scalebound et Quantum Break. Mais dans le même temps, Sea of Thieves, le nouveau jeu de Rare (studio possédé par Microsoft, faut-il le rappeler), sera lui absent. La stratégie de Spencer prendra sans doute un peu de temps à montrer ses effets, mais Microsoft peut désormais compter sur une vingtaine de studios first party...
Ajoutons qu'en sus, le bonhomme n'est en place que depuis début 2014. Il succédait alors à Don Mattrick, tenu responsable par beaucoup pour le mauvais lancement de la Xbox One. Il faut admettre qu'entre le discours et la personnalité de Spencer (gamer respectueux de l'héritage de Sony) et Don Mattrick (alias Mister "Si vous n'avez pas de connexion internet, nous avons une console pour vous, elle s'appelle Xbox 360"), il y a un monde... Une différence qui devrait profiter aux joueurs, à terme.
Scalebound, montré lors de l'E3 2014, devrait revenir sur le devant de la scène lors de la gamescom 2015.
Via charlieintel.com