Quand on évoque le jeu de gestion, on repense avec nostalgie aux débuts de SimCity, à Theme Hospital, à Caesar 3 ou à Rollercoaster Tycoon. Notre tête s'imprègne d'images en vue isométrique, de personnages pixelisés et de constructions carrées. On ne peut s'y tromper : c'est un genre qui brille davantage par son passé que par son présent.

L'E3 est un révélateur de la mode vidéoludique : une année on parlera 3D, la suivante de monde ouvert... Et tous les ans, il faut sortir la loupe pour trouver les quelques jeux de gestion qui se sont perdus au milieu des flingues, des explosions, des belles voitures et des grappins. Quelques semaines ont passé, il est temps de jeter un œil à ce que cette édition 2015 nous a apporté.

Fallout Shelter, un exemple de gestion sur mobile

Fallout Shelter a été choisi par jeuxvideo.com comme le meilleur jeu de gestion de l'E3. Un jeu mobile. Quand on repense à la polémique suscitée par un Rollercoaster Tycoon 4 annoncé sur mobile il y a un an, cela fait frémir. Il faut cependant reconnaître que Bethesda a su jouer son coup intelligemment, en glissant l'annonce de Fallout Shelter en pleine hype Fallout 4, esquivant la polémique. Mieux encore, il a tout simplement créé un bon jeu sur mobile, sans systéme économique honteux.

Le jeu vous place aux commandes d'un abri anti-atomique, de ceux qui ont permis à une partie de la population de survivre à l'apocalypse nucléaire de l'univers Fallout. Il vous faudra gérer les survivants en les équipant, les armant et en leur donnant du travail. L’abri va s'agrandir pour accueillir des dizaines de pensionnaires, et le tout se pratique gratuitement : il n'est aucunement nécessaire de payer pour avancer dans le jeu. Les joueurs ne s'y trompent pas, c'est un plébiscite, à tel point que l'on attend avec impatience la sortie de cette fichue version Android !

Anno 2205, à nos navettes !

Une grande série du jeu de gestion a également fait son retour pendant la conférence Ubisoft. Revenons en arrière : en 1998, Anno 1602 nous apprenait à récolter et gérer les abondantes ressources d'une île nouvellement colonisée. Heureux que nous étions, les Christophe Colomb en culotte courte, voguant sur les superbes eaux des Caraïbes pour fonder nos colonies ! Si bien que ce jeu ne fut pas un Anno unique, les nouveaux opus nous permettant de revivre plusieurs périodes du passé. Histoire de se renouveler, Ubisoft a conduit ensuite les joueurs dans le futur avec Anno 2070, la technologie nous permettant les constructions sous-marines, et les problématiques environnementales nous obligeant à prendre en compte l'écologie.

Retour au présent, c'est Anno 2205 qui est annoncé. Cette fois on nous promet d'aller coloniser la Lune ! Mais est-ce vraiment novateur ? Promettre la Lune aux joueurs ne semble pas bien différent que leur permettre de construire sous l'eau. Ne soyons pas médisants, peu de choses ont été révélées jusqu'à maintenant, laissons-les nous mettre en appétit. Sont évoqués plusieurs factions jouables, l'absence de mode multi (donc un solo d'autant plus intéressant, on l'espère) et un jeu qui peut se jouer sans connexion online. Attendons d'en savoir plus, et croisons les doigts.

Et les autres ?

Difficile pour l'instant de s'enthousiasmer devant Planet Coaster. Ce jeu développé par Frontier Developments, que l'on connaît davantage pour son travail sur Elite : Dangerous, n'a pas laissé filtrer beaucoup d'infos. Mais à côté d'un RollerCoaster Tycoon World qui peine à susciter de l'intérêt et de plusieurs productions indépendantes aussi prometteuses que nébuleuses, on espère quand même trouver là le fils spirituel de Rollercoaster Tycoon 3 que l'on attend depuis 10 ans. On peut encore patienter un peu.

Ce sera toujours plus enthousiasmant que Minions Paradise, qui entre dans la grande famille des jeux de gestion free-to-play mobiles. Vous connaissez la recette : vous garnissez votre île de bâtiments que vous placez au doigt, vous ne pouvez pas perdre et quelques mini-jeux permettent de ne pas trop s'ennuyer. Si ce jeu saura trouver son public, sa présentation en grande pompe au milieu d'une conférence laisse sceptique.