Attention, mesdames et messieurs ! Aujourd’hui, vous allez assister à un tour de magie ex-cep-tion-nel ! AMD va ainsi tenter, devant vos yeux ébahis, de transformer ses vieilles séries de cartes graphiques toute défraîchies, en une gamme toute neuve, performante, sexy et plus chère. Comment ? Simple ! Ils vont faire comme tous les magiciens : un peu de poudre aux yeux, beaucoup d’Abracadabra, et pas mal de culot…
Comme vous le savez sans doute si vous suivez l’actualité des GPU, AMD a lancé il y a quelques jours, et en grande pompe, sa nouvelle gamme de cartes graphiques. Cette dernière se composait de deux branches : les R7 et R9 300 d’un côté, et les Radeon Fury de l’autre. Toutefois, il semblait acquis que seule la seconde fournée allait apporter de réelles évolutions techniques. La première, quant à elle, consisterait en des cartes reposant sur des GPU pour la plupart déjà commercialisés depuis plusieurs années, et judicieusement renommés afin que la chose ne se voie pas trop. Ce découpage a été confirmé hier, avec la diffusion par AMD des spécifications exactes de ses cartes R7 / R9.
C'était mieux avant
Il n’y a là rien de très nouveau par rapport à ce que l’on pouvait attendre, à une exception près, sans doute, mais elle est de taille : les tarifs. En effet, non content de recycler ses anciens modèles sous de nouvelles dénominations, la firme les a repositionnés à la hausse sur le marché, et comme un exemple vaudra mieux qu’un long discours, prenons le cas de la R9 290, devenue, aux fréquences de fonctionnement et à la quantité de mémoire vive embarquée, une R9 390. La Asus R9 290 4 Go se négociait dernièrement autour des 330 €. Avec 50 MHz supplémentaires sur le GPU, 250 MHz de plus sur la mémoire, et 8 Go de GDDR5 embarqués, la Asus R9 390 vous en coûtera 390 €. Sachant qu’au final, les bonus de fréquence que l’utilisateur gagnera, seront autant de possibilités d’overclocking qui disparaîtront, par rapport à ce que les modèles R9 200 proposaient. Et cet exemple est évidemment applicable au reste de la gamme… Triste…
Magic Trick
Et on décernera en passant un petit « Prix spécial du jury » pour la R7 370, qui héritera d’un GPU de 2012, et qui ne supportera ni FreeSync, ni les fonctionnalités DirectX au-delà du niveau 11.1. Ajoutons que pour habiller un peu tout ça et justifier d’un semblant de nouveauté, AMD a mis en avant deux technologies : le VSR, qui n’est ni plus ni moins qu’une copie du système DSR de NVIDIA, et qui vise à calculer une image en 4K, mais à l’afficher en HD, afin de profiter du gain visuel offert par le downscaling. Quant à la seconde, le FRTC (Frame Rate Targeting Control) c’est aussi quelque chose que la concurrence applique depuis un moment sur les gammes d’ordinateurs portables pour en améliorer l’autonomie. Ici, le GPU pourra se caler sur une valeur fixe de FPS, au lieu de systématiquement tourner à son plein potentiel, la conséquence étant une consommation d’énergie moindre à la prise. On conviendra que l’application a cependant beaucoup moins de sens que celle qu’en faisait NVIDIA…
Reste maintenant à voir ce que tout cela donne en termes de performances. Les différents sites spécialisés n’ayant reçu leurs cartes de test qu’au tout dernier moment, les résultats se font attendre, mais pour ce qui concerne ces R7/R9, les changements seront au final très minimes, voire abusifs, pour la question des tarifs.