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Triste leçon pour l'équipe de développeurs derrière Greed Monger : un MMORPG nécessite un dur labeur de développement, qui plus est long et très coûteux. Une leçon apprise aux dépens de l'équipe qui se retrouve dans l'obligation d'annuler son jeu, faute de moyens.
N'est pas Blizzard qui veut, un jeu de l'envergure de World of Warcraft nécessite plusieurs années de développement et de construction, ainsi qu'une maintenance continuelle du jeu et des serveurs. Les développeurs de Greed Monger semblent ne pas avoir pris en compte tous les éléments nécessaires à l'ouvrage et malgré le fait qu'ils aient posé les premières bases du jeu dès 2012, ils doivent aujourd'hui se résoudre à l'échec.
Tout ne s'est pas non plus passé comme prévu, puisque l'équipe de développement a vu ses investisseurs retourner leur veste un peu au dernier moment. Mais cette annulation se fait tout de même après trois années de développement et surtout des campagnes de crowdfunding sur Kickstarter et PayPal qui ont atteint plus de 100.000 $, soit plus de trois fois le montant de leur objectif initial, qui lui s'élevait à 30.000 $.
James Proctor, le développeur en chef du projet, a annoncé la nouvelle sur le forum officiel de Greed Monger avant-hier et a donné quelques détails quant aux raisons de cet échec :
Il y a quelques semaines, lorsque j'ai laissé Greed Monger à Jason (créateur du projet Kickstarter), il nous l'a rendu, à Joel (directeur du projet) et moi, avec des droits signés. Nous avons donc pris les choses en main avec la garantie d'un financement de la part d'un investisseur extérieur, et ce jusqu'à la sortie du jeu. Mais une fois que nous sommes devenus propriétaires de GM, cet investisseur nous a laissé tomber et nous nous sommes retrouvés à court de financements.
Nous avons fait le choix de développer un jeu à plus petite échelle, que nous pourrions sortir à plus court terme dans le but d'utiliser l'argent récolté pour financer GM. Mais puisque cette option a fuité, nous n'avons rien eu d'autre que des critiques de la part d'une poignée de personnes. Nous nous sommes donc retrouvés à devoir faire un choix. Nous étions incapables d'achever GM sans financements et il nous était impossible de récolter des fonds en développant une version plus courte sans avoir les oreilles qui chauffent.
Joel et moi avons alors décidé de tout rendre à Jason, afin qu'il puisse mener à bien le projet GM à l'aide des financements de ses investisseurs. Mais il a refusé de nous reprendre GM. Par conséquent, en l'absence de moyens et Jason refusant de reprendre GM, nous sommes forcés de déclarer forfait et d'abandonner GM.
Ces trois dernières années auront été une grande expérience d'apprentissage pour moi. J'ai appris bon nombre de choses sur le travail dans l'industrie du développement de jeux que je n'aurais apprises nulle part ailleurs. Cette communauté a été incroyable et ce fut un honneur de travailler avec vous les gars.
MMOI reviendra tôt ou tard et vous ne serez PAS oubliés les gars, j'ai fait une promesse lorsque j'ai laissé GM et c'est une promesse que je compte tenir. Je suis navré que les choses aient dû se terminer de cette manière et nous allons faire tout notre possible pour arranger les choses à l'avenir.
Cette lettre d'excuse a bien évidemment laissé place à la déception et à la colère chez la communauté de joueurs qui attendait ce projet avec impatience ainsi que chez ceux qui ont participé au financement, certains à hauteur de plusieurs centaines de dollars. Mais une leçon plus large peut être tirée de cette expérience : le MMORPG appartient réellement à un genre particulier qui nécessite à l'heure actuelle énormément de fonds et de soutiens pour voir le jour.
En plus de millions de lignes de code et donc de moult heures de travail, ce genre nécessite également une communauté stable et abondante afin d'être un minimum rentable et, dans le pire des cas, tout simplement viable. C'est un pari tellement risqué que, dans le cas présent, même 100.000 $ récoltés auprès d'une communauté de futurs joueurs plutôt importante ne suffisent pas à garantir le soutien d'investisseurs extérieurs.
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