Parmi les grands noms qui ressortent le plus souvent dans la bouche des fervents défenseurs de la Dreamcast, Skies of Arcadia (Eternal Arcadia en VO) arrive souvent en tête de liste aux côtés de Shenmue, Jet Set Radio et SoulCalibur. Alors même si le RPG du studio Overworks (à qui l'on doit notamment les premiers Phantasy Star) n'est âgé que d'une petite quinzaine d'années, nous avions à coeur de vous en reparler dans le cadre de notre section Retrogaming, ne serait-ce que parce que le souvenir qu'il nous a laissé reste toujours aussi vivace dans nos mémoires. Comme beaucoup d'entre vous, nous sommes convaincus que le RPG de Sega aurait pu donner naissance à une très grande série, et même si son destin fut tout autre et que son nom fait désormais partie du passé, cela ne doit pas nous empêcher de lui rendre hommage une fois de plus.
L'appel de l'aventure résonne encore sur Dreamcast
En 2012 pourtant, un peu moins de dix ans après sa réédition sur GameCube, d'insistantes rumeurs laissaient à penser que Skies of Arcadia allait refaire parler de lui par le biais d'un remake HD que l'on s'attendait alors à voir arriver sur PS3 ou Xbox 360. Finalement, ces rumeurs ne se sont pas concrétisées et le devenir de Skies of Arcadia semble aujourd'hui définitivement et injustement scellé.
L'Eldorado du J-RPG
Se démarquant des autres J-RPG de l'époque par son atmosphère de piraterie bon enfant extrêmement grisante que l'on pourrait aujourd'hui vaguement comparer à celle du manga One Piece, toutes proportions gardées, Skies of Arcadia est un appel vibrant à l'Aventure avec un grand A.
Tous ceux qui ont laissé leur imagination s'enflammer à la lecture de L'Ile au Trésor, de Moby Dick, de Robinson Crusoé ou de 20 000 Lieues sous les Mers ont dû ressentir une certaine nostalgie les envahir en s'essayant au titre d'Overworks.
Car c'est aux côtés d'une équipe soudée de jeunes aventuriers passionnés et vaillants que le joueur embarque pour un très long voyage à la découverte de terres inexplorées, chaque nouvelle rencontre étant un véritable trésor en soi.
Sur terre comme dans les cieux, la quête prend des proportions gigantesques, et c'est d'autant plus grisant que le jeu se déroule dans un monde imaginaire où les continents, les villes et les forêts, lévitent dans les airs telles de véritables îles flottantes. Skies of Arcadia rejoint là l'excellent Baten Kaitos qui sortira quelques années plus tard, mais on pourrait également lui trouver d'autres similitudes avec des licences aussi diverses que Star Wars, Robin des Bois, Les Mystérieuses Cités d'Or, ou même Captain Harlock, pour ne citer que quelques influences parmi les plus évidentes. On se prend, tel un Christophe Colomb du RPG, à naviguer d'île en île à la recherche de nouvelles découvertes que l'on pourra vendre ensuite à la guilde des aventuriers, chacune d'entre elles étant répertoriée dans un carnet qui nous donne l'impression d'être le premier à fouler le sol de territoires inconnus.
A l'abordage !
C'est donc sur la terre ferme mais aussi dans le ciel que vont se dérouler d'innombrables batailles de navires volants au tour par tour dans lesquelles la tactique sera primordiale. Face aux vaisseaux des pirates noirs et aux créatures colossales baptisées Gigas, l'équipage devra anticiper les mouvements adverses comme dans une véritable partie d'échecs pour choisir les bonnes manœuvres au bon moment.
Mais si ces combats de vaisseaux se règlent à coups de boulets de canon, les affrontements au sol exploitent eux les talents propres à chacun des membres des pirates bleus, six personnages étant jouables au total. Sachant que tous les ennemis sont sensibles à certains types d'éléments bien précis (eau, feu, glace, foudre), il s'agit de trouver quel est leur point faible pour utiliser l'arme adéquate, sachant que l'on peut modifier l'élément naturel associé à chaque arme. Toute la stratégie réside également dans la commande Focus qu'il faut utiliser au moment le plus judicieux pour faire remonter la jauge de points d'esprit sans laquelle on ne peut recourir aux magies et aux attaques spéciales. Et si les techniques de zones suffisent généralement à surmonter les rencontres aléatoires en un rien de temps, les combats de boss se révèlent quant à eux nettement plus tactiques.
L'alliance rebelle
L'adversité est représentée ici par l'empire Valuan qui impose sa dictature sur le reste du monde et c'est pour défendre la liberté et venir en aide à la descendante d'une mystérieuse civilisation que Vyse et ses Voleurs Bleus vont s'entourer d'une vingtaine d'autres mercenaires épris de justice durant un périple de plus d'une soixantaine d'heures de jeu. Le trio de jeunes héros autour duquel s'articule l'ensemble du groupe va même trouver le moyen d'acquérir son propre vaisseau, le Delphinus, et établir une base secrète sur une île perdue en plein ciel. C'est là qu'ils établiront leur quartier général, une base à la fois personnalisable et évolutive puisque le joueur pourra y faire construire différents bâtiments ou les rénover à l'aide des nombreux trésors accumulés en chemin.
Même aujourd'hui, force est de reconnaître que le soft n'a rien perdu de son attrait puisque, non content de proposer une aventure principale dépassant allègrement la cinquantaine d'heures de jeu, Skies of Arcadia abrite aussi un nombre impressionnant de quêtes annexes.
A elle seule, la recherche des découvertes invisibles, qu'on ne peut trouver qu'en sillonnant minutieusement le ciel à différentes altitudes, représente un défi non négligeable à relever. S'inspirant des civilisations les plus exotiques de notre planète, avec des thèmes musicaux toujours appropriés, le jeu offre un dépaysement permanent dans lequel les rebondissements narratifs ne manquent pas, sans pour autant que l'on soit noyé sous des tonnes de dialogues assommants.
Et si la découverte du soft est aussi plaisante, c'est également parce qu'il n'est jamais vraiment nécessaire de passer du temps à faire de l'XP pour avancer dans l'histoire.
De la Dreamcast à la GameCube
Sortie environ deux ans après la version originale, la réédition enrichie sur GameCube, rebaptisée Skies of Arcadia Legends, a eu le mérite d'apporter un certain nombre d'ajouts très pertinents, à commencer par un personnage inédit nommé Piastol.
Si la Pinta Quest jouable uniquement via le VMU de la Dreamcast est passée à la trappe, cette version a en contrepartie eu la bonne idée de réduire la fréquence des rencontres aléatoires, d'inclure de nouvelles découvertes cachées et surtout des combats optionnels contre de nouveaux pirates hors-la-loi, sans oublier la quête des poissons-lune.
Renommée Skies of Arcadia Legends, la version GameCube ne démérite pas
Et si tout cela ne vous a pas convaincu de vous replonger dans l'univers de Skies of Arcadia, je vous invite à visionner ou à revisionner les trois Gaming Live que nous lui avions consacrés il y a quelque temps déjà.
GL 1/3 Skies of Arcadia Dreamcast
GL 2/3 Skies of Arcadia Dreamcast
GL 3/3 Skies of Arcadia Dreamcast