En pleine panade, l'éditeur d'Angry Birds cherche le salut auprès d'un nouveau big boss, l'actuel PDG, Mikael Hed, cédant sa place le 1er janvier prochain à un ancien de Nokia, Pekka Rantala. Hed de son côté ne quitte pas Rovio, prenant en charge la division animation de la firme, qui prépare notamment un long métrage inspiré par sa licence phare.
Bénéfices à la traîne
Après un départ canon, Rovio a bien du mal à se maintenir à flot, car si son chiffre d'affaires est toujours en (légère) hausse, ses bénéfices nets en 2013 ont pratiquement été divisés par deux, passant de 55,5 millions d'euros en 2012 à 26,9 millions au dernier exercice fiscal. Son chiffre d'affaires, explosif en 2012, s'il est toujours en légère hausse, a lui aussi heurté un mur, stoppant la progression assez vertigineuse de la société. Principale raison de cette butée soudaine : Rovio ne possède qu'un seul produit phare décliné ad nauseam, certes téléchargé plus de 2 milliards de fois mais par des joueurs qui n'effectuent que bien peu d'achats in-game. Des joueurs qui sont de plus attirés par les jolies lumières d'autres éditeurs.
Et investissements coûteux
Ne parvenant pas à reproduire le succès d'Angry Birds avec un autre titre, Rovio mise tout sur le rouleau compresseur de ses produits dérivés et autres versions franchisées de son jeu, de la casquette au parc d'attractions en passant par Angry Birds Star Wars. Si ces biens matériels représentent 45% de son chiffre d'affaires, ils sont surtout de très coûteux investissements alors même que l'intérêt pour la licence semble s'effacer. Il va de soi que le fameux film d'animation a pour principale vocation de relancer l'intérêt pour les poulets rageurs. En attendant, il faudra que Rovio trouve un moyen de faire remonter ses bénéfices, le film Angry Birds n'étant pas attendu avant 2016.
Social / Mobile Gaming : Un hit et puis s'en va ?
Les géants du jeu social / mobile semblent décidément fragiles et, surtout, tous semblent souffrir du même problème : le "one hit wonder". Rovio n'est pas la seule société ayant réalisé un hold-up avec un jeu au succès explosif pour ensuite rencontrer des difficultés à maintenir sa position. On peut rappeler une fois encore le cas de Zynga, véritable ogre du social gaming aux méthodes peu scrupuleuses, engrangeant des bénéfices monstres provenant presque exclusivement d'un seul jeu, FarmVille, alors que ses dizaines d'autres titres ne rapportaient que quelques broutilles. Zynga n'aura jamais réussi à convaincre son public de tâter ses autres productions, pas plus qu'il n'a su relever le défi de "l'après Farmville / CityVille". Sans revenir sur son entrée en bourse assez catastrophique.
Pire que ça, les habitués de FarmVille ont même déserté leurs cultures pour partir à la chasse aux bonbons sur Candy Crush, laissant Zynga dans une situation déplorable. Un destin que King pourrait lui-même connaître à son tour alors que les revenus générés par Candy Crush commencent à faiblir. Si King tient encore la forme, la situation inquiète en revanche ses investisseurs qui ont gardé en mémoire le sort de l'ancien géant. D'autant que King a lui aussi connu une entrée en bourse houleuse. Ce n'est pas un hasard si vous voyez de nombreuses publicités vous invitant à essayer Bubble Witch Saga, c'est parce que King dépense une fortune en marketing pour diversifier ses sources de revenus. La valse des mastodontes du social gaming commence à ressembler à celle des tubes de l'été des artistes à la durée de vie n'excédant pas 8 semaines. Il manque sans doute quelques petits détails et rouages capitaux dans ces business modèles pas si bien rodés.
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