Après une petite pause, nous reprenons de plus belle nos news BTG* dont le principe est toujours de revenir sur un événement marquant qui s'est déroulé il y a 10 ans.
Après s'être intéressé au tout premier add-on de Call of Duty, nous allons cette fois nous attarder sur Sony qui confirmait en août 2004 que sa PS3 profiterait bien d'un lecteur blu-ray.
La taille fait toute la différence ?
Le blu-ray avait de quoi affoler les gamers en 2004 sachant que sa capacité pouvait aller de 27 Go (pour un simple couche) à 50 Go (pour un double couche), ce qui était tout simplement un bond de géant par rapport au DVD (format qu'embarquait la précédente génération de consoles, autrement dit la PS2 et la Xbox) dont la capacité allait de 4,7 Go (pour un simple couche) à 8,5 Go (pour un double couche). Le GameCube, de son côté, lui avait préféré le Mini DVD, format propriétaire dont la capacité n’excédait pas 1,5 Go, ce qui ne l'empêcha pas de proposer des titres somptueux. Preuve est faite que la taille ne fait pas toute la différence. Voilà, vous avez la réponse au titre de cette section, vous pouvez passer à la suivante si le coeur vous en dit.
Pour les autres, effectuons un bref retour en arrière afin de se rappeler au bon souvenir de certaines machines mythiques qui devaient se contenter de disquettes / cartouches / CD-ROM à la capacité ridiculement faible selon les standards actuels. Encore aujourd'hui, les possesseurs d'Amiga /Atari se rappellent sans doute que certains chefs-d'oeuvre comme Monkey Island 2 ou Indiana Jones and the Fate of Atlantis tenaient sur plus d'une dizaine de disquettes 3,5 pouces dont la capacité allait de 720 Ko à 1,44 Mo.
De Nintendo à Sony
Pour rester dans la petite histoire des formats, rappelons également que bien avant de passer au blu-ray, Sony avait proposé à Nintendo d'équiper sa Super-Nintendo d'un lecteur de CD-ROM. La suite, on la connaît. Big N refusera l'offre et conservera uniquement le support cartouches à l'inverse de Sega qui proposera un peu plus tard son fameux MEGA-CD. De son côté, Sony équipera sa toute première console, la PlayStation, de son lecteur CD. Bonne pioche car si par rapport à la cartouche, le CD-ROM induit plus de temps de chargement, sa capacité n'a rien à voir sachant qu'on parle ici de 650 à 700 Mo contre moins de 10 Mo pour les cartouches Super-Nes.
De Sony à Microsoft
Retour en 2004 avec l'annonce qui nous intéresse. Notons avant tout que malgré le support de Microsoft concernant le HD-DVD, le concurrent direct du blu-ray, la firme américaine n'en équipera pas de base sa Xbox 360 puisqu'elle lui préférera le DVD. Il faut tout de même voir que sur une courte période (de novembre 2006 à février 2008), Microsoft propose un lecteur de disques HD-DVD pour sa Xbox 360 afin de pouvoir lire des films en Full HD. Vendu à un prix de 179 €, ce lecteur baissera de tarif le 7 février 2008 (ne valant alors que 129 €), quelque temps avant l'annonce de l'abandon du support par Microsoft, le 24 février 2008. Logique puisque quelques jours avant, le 19 février 2008, Toshiba annonçait l'arrêt définitif du HD-DVD.
Du côté de chez Sony, on a le vent en poupe puisque le support blu-ray devient le chouchou des majors en 2008. Warner annonce par exemple cette année-là l'exclusivité de son catalogue dans ce format. Quand on y songe, le revirement de situation est assez soudain puisque un an avant, Universal, Paramount et Dreamworks, pour ne citer qu'eux, ne semblaient jurer que par le HD-DVD. Quoi qu'il en soit, Sony peut sourire d'autant qu'elle réitère le coup de la PS2 (qui proposait un lecteur DVD de bonne qualité évitant aux joueurs / cinéphiles d'acheter une platine de salon) avec sa PS3. Certes, si le lecteur blu-ray de la console n'est pas d'aussi bonne qualité que celui de platines concurrentes, l'argument de l'accessibilité, du prix et de la complémentarité (jeu + visionnage de films) a sans doute profité à la machine.
Le blu-ray face à la dématérialisation
Si la PS4 ET la Xbox One ont opté pour le blu-ray, on note malgré tout que les constructeurs et les éditeurs délaissent de plus en plus le format physique au profit du dématérialisé. A titre d'exemple, sur PC, en 2013, l'achat de jeux dématérialisés représentait 92% des ventes, contre 8% pour les versions physiques (source PCR Online). Du côté des consoles, la proportion n'est pas encore aussi importante bien que d'année en année, la dématérialisation gagne du terrain. Ainsi, en 2013, le téléchargement de jeux a dépassé les ventes physiques au Royaume-Uni, ceci représentant tout de même une augmentation de 16,4% par rapport à 2012 d'après le cabinet Gfk.
Quid de l'avenir ? Difficile à dire, du moins sur consoles où le format physique a encore quelques beaux jours devant lui, ne serait-ce que grâce aux nombreux Collector trouvant facilement preneurs ou à la démocratisation du blu-ray permettant à des joueurs cinéphages d'investir dans l'une des consoles mentionnées juste au dessus. D'autant plus vrai que la norme blu-ray 4k (autrement dit de l'ultra haute définition) sera finalisée en 2014 et que les premiers disques arriveront en 2015. Maintenant, à l'image des blu-ray 3D nécessitant des téléviseurs spécifiques pour être visionnés, pas certain que le public suive, ne serait-ce qu'à cause de l'investissement nécessaire pour profiter de ce format. Mais ceci est une autre histoire.
- L'expression BTG est l'acronyme de "Bien ta grotte" qui exprime l'idée du retard en faisant comprendre à quelqu'un qu'il a manqué une information, importante ou non, connue du plus grand nombre.