Lorsqu'en novembre dernier, le génial programmeur John Carmack quittait ses fonctions chez id Software (qui appartient au groupe ZeniMax), pour rejoindre à plein temps les rangs d'Oculus VR, il ne savait peut-être pas qu'il ouvrirait la porte à une dispute légale entre son ancien et son nouvel employeur. Au cœur du litige : l'Oculus Rift.
Pour mémoire, John Carmack s'est intéressé très tôt au projet Oculus Rift, au point d'apporter son soutien et son expertise à Palmer Luckey, le jeune inventeur du Rift. Dès lors, ZeniMax stipule qu'avant même de rejoindre Oculus VR en août 2013 pour devenir chef de la technologie, Carmack travaillait pour ZeniMax à améliorer le prototype du fameux casque virtuel. Une version du casque modifiée par Carmack aurait même été montrée sur le stand ZeniMax lors d'une convention en 2012. Dans ces conditions, ZeniMax estime avoir des parts dans le succès de l'Oculus Rift et voit d'un très mauvais œil le récent rachat de la compagnie Oculus VR par Facebook pour 2 milliards de dollars, sans avoir eu sa part du gâteau.
Le Wall Street Journal rapporte les propos d'un représentant de Zenimax :
ZeniMax confirme avoir légalement notifié Oculus de ses droits concernant la propriété de technologies clés utilisées par Oculus pour développer et vendre l'Oculus Rift. La technologie de ZeniMax ne peut être mise sous licence, transférée ou vendue sans l'accord de ZeniMax Media. La propriété intellectuelle de ZeniMax provient de plusieurs années de travaux de recherche et de développement effectués entre autres par John Carmack alors que celui-ci était un employé de ZeniMax. ZeniMax a fourni à Oculus la technologie nécessaire et une précieuse assistance à Palmer Luckey ainsi qu'à d'autres employés Oculus en 2012 et 2013 afin de faire de l'Oculus Rift un produit de réalité virtuelle viable, supérieur aux autres offres sur le marché.
La technologie propriétaire et le savoir-faire développés par Mr. Carmack alors qu'il était un employé de ZeniMax, et depuis utilisés par Oculus, appartiennent à ZeniMax. Bien avant l'annonce de la transaction avec Facebook, Mr Luckey a reconnu par écrit que ZeniMax possède légalement cette propriété intellectuelle. Il a également été convenu que Mr Luckey ne divulguerait pas cette technologie à une tierce personne sans autorisation. Oculus a utilisé et exploité la technologie et la propriété intellectuelle de ZeniMax sans autorisation, compensation ou reconnaissance à ZeniMax.
Le communiqué officiel se poursuit en précisant que les deux parties ont déjà tenté sans succès de trouver un accord. ZeniMax souhaitait obtenir des parts d'Oculus, ce qui n'a pas été accepté. Alors que la justice devra désormais examiner l'affaire et trancher, un représentant d'Oculus ironise sur le fait que de telles transactions (le rachat de Facebook) sont toujours suivies par "des plaintes ridicules et absurdes". La compagnie compte donc se battre pour "vigoureusement et pleinement défendre Oculus et ses investisseurs".
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