Il y a 30 ans jour pour jour, le 11 avril 1984, le patron d'Amstrad Alan Sugar présentait et lançait son Amstrad CPC 464 en Angleterre, une machine qui a joué un rôle considérable dans la démocratisation de la micro-informatique, aux côtés d'autres machines mythiques dont le Commodore 64. Avec son prix de vente inférieur à la concurrence, tout en étant livré avec un écran couleur (ou monochrome d'un magnifique vert), et malgré des performances un peu en retrait, le CPC 464 et ses successeurs dont le 6128 vont contribuer à faire d'un hobby onéreux pour acharnés un loisir et un service accessibles aux budgets les plus stricts. Le CPC va cartonner en Europe, au point d'éclipser la concurrence et installer l’informatique dans les foyers. Fort de son succès et d'une version du BASIC particulièrement simple, le CPC va accueillir quantité de portages des hits des autres micro-ordinateurs, du C64 au standard MSX en passant par le ZX Spectrum.
Pour la petite histoire, Alan Sugar n'avait rien d'un pionnier de l’informatique ni d'un passionné aventureux comme on a l'habitude d'en croiser lorsqu'on évoque les débuts de l'informatique et des bricoleurs géniaux. Sugar était avant tout un businessman ayant vu un marché en progression sur lequel il pouvait se lancer en frappant dans un créneau bien précis, celui de la famille. Il a donc comblé le fossé qui existait entre des machines low cost aux finitions imparfaites et les produits trop onéreux pour séduire le grand public.
Avant de se lancer dans l'informatique, Amstrad était une compagnie spécialisée dans la hi-fi (les amateurs de matériel vintage étant d'ailleurs souvent en quête de certaines pièces), un marché sur lequel Alan Sugar a également eu une grande influence en adoptant très tôt le modèle de la chaîne intégrée remplaçant les éléments séparés (un tuner, une platine, un lecteur de cassettes, un ampli). Un produit plus rapide et moins cher à produire et donc idéal pour la consommation de masse naissante, le credo que le monsieur a cherché à reproduire avec le CPC. Mais qu'importe les motivations, seul le résultat compte et ceux qui ont eu en leur possession un Amstrad CPC dans les années 80 s'en souviennent avec nostalgie et doivent certainement une petite part de ce qu'ils sont aujourd'hui à la marque.