Parti dans une véritable croisade pour protéger sa marque Candy Crush Saga, le studio King a récemment déposé les termes "Candy", "Crush" et "Saga", afin d'attaquer les clones qui ne manquent pas de surgir. La pratique est compréhensible, mais le zèle du studio a fini par emporter le studio dans le grand n'importe quoi. C'est notamment le cas lorsque King s'en prend à The Banner Saga, un tactical qui n'a strictement rien à voir avec le puzzle-game à base de bonbons. Un autre exemple de dérive nous est donné par le développeur indépendant Albert Ransom.
Ransom est le développeur de CandySwipe, un puzzle-game sorti en 2010, soit deux ans avant l'arrivée de Candy Crush Saga. Etrangement, CandySwipe et Candy Crush Saga partagent de nombreuses similitudes aussi bien dans le design que dans le gameplay, comme le montre Ransom dans un long document que nous vous invitons à consulter. Bien qu'il soit suiveur dans l'histoire, King a tout de même trouvé le courage de demander à Albert Ransom de modifier le titre CandySwipe en retirant le mot "Candy". Ransom a évidemment refusé de s'exécuter sachant qu'il a de toute manière déjà déposé la marque CandySwipe en 2010.
Pas près de s'avouer vaincu, King est passé à l'étape supérieure en achetant le 10 janvier 2014 la marque Candy Crusher attachée à un vieux jeu mobile de 2004. Grâce à elle, King peut désormais jouer la carte de l'ancienneté et faire pression sur Albert Ransom, même si on le rappelle Candy Crusher n'a rien à voir avec CandySwipe, ni avec Candy Crush Saga d'ailleurs.
La pratique est plus que douteuse et va à l'encontre des récentes déclarations de Riccardo Zacconi, le patron de King (en photo). "Notre politique est de protéger nos marques mais aussi de respecter celles des autres", disait-il dans une lettre ouverte.
Nous croyons en une communauté florissante de développeurs, et pensons que les bons développeurs de jeux – petits ou grands – ont tous les droits de protéger leur travail et les jeux qu'ils créent.
Avant de lancer un jeu, nous faisons une recherche approfondie sur d'autres jeux du marché et passons en revue les dépôts de marques appropriées pour nous assurer de ne pas empiéter sur la licence de quelqu'un d'autre. Nous avons lancé des centaines de jeux. Parfois, nous nous trompons. Lorsque c'est le cas, nous prenons les mesures nécessaires.
Riccardo Zacconi terminait sa lettre en encourageant les personnes à le contacter directement pour réagir sur le sujet. C'est ce qu'a fait le site Gamezebo qui soulève l'affaire CandySwipe. En réponse, le site a simplement reçu un message d'un attaché de presse de King renvoyant vers la lettre ouverte du patron du studio. En d'autres termes, King ne souhaite pas commenter l'affaire CandySwipe.
De son côté, Albert Ransom a lui aussi pris le temps de rédiger une lettre ouverte sur son site officiel où il explique sa position. Le développeur revient sur les raisons qui l'ont poussé à créer CandySwipe en 2010 (le décès de sa mère adepte de ce genre de puzzle-games), sur les nombreuses similitudes entre son jeu et celui de King et sur le tort que CandySwipe subit à cause de Candy Crush Saga. Même s'il est sorti avant, CandySwipe est systématiquement considéré comme un clone au rabais par les joueurs qui le descendent dans les notations.
L'histoire ne dit pas si la justice a déjà tranché en faveur de l'un ou de l'autre.
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