Les révélations d'Edward Snowden, l'homme qui a dévoilé l'existence du programme d'espionnage Prism, se poursuivent avec la publication de nouveaux documents datant de 2008 relayés par Propublica, le NY Times et le Guardian. Et, sans réelle surprise finalement, on apprend à leur lecture que les jeux en ligne n'ont pas échappé aux grandes oreilles des services américains de la NSA et britanniques du GCHQ.
L'Orc qui m'aimait
Les deux agences ont ainsi prêté une attention toute particulière aux communautés de World of Warcraft, de Second Life et du Xbox Live (et probablement d'autres), considérant que ces vastes environnements virtuels pouvaient constituer un réseau de communication ou de recrutement terroriste. La NSA et le GCHQ avaient donc entrepris d'envahir les réseaux en déployant des agents infiltrés se faisant passer pour des joueurs lambda, avec pour objectif de collecter des informations, d'établir des plans des réseaux sociaux des utilisateurs, d'amasser des données de géolocalisation et même des photos. Sans parler évidemment du contenu des conversations chats dont une bonne partie aurait été enregistrée pour analyses.
Bob Arctor458 est-il un dangereux extrémiste ?
Ce travail d'espionnage avait atteint une telle ampleur que les services américains en sont venus à créer une structure chargée de veiller à ce que les espions ne s'espionnent pas eux-mêmes, de quoi avoir une pensée émue pour le Substance Mort de Philip K. Dick. Au final pourtant, d'après les documents de Propublica, ce vaste programme de surveillance n'a donné que de piètres résultats.
Interrogés par le Guardian, Activision Blizzard déclare n'avoir eu aucune connaissance des faits, et Microsoft et Linden Labs n'ont pas souhaité faire de commentaires. Ce dernier, éditeur de Second Life, se serait pourtant montré particulièrement enthousiaste à l'idée de collaborer à cette collecte de données.