The Sun, le fameux tabloïd anglais qui ne manque pas une occasion de se livrer à une charge bien placée contre le jeu vidéo, s'est fendu d'une "Une" quelque peu provocatrice sur la tuerie de l'école de Sandy Hook à Newton aux Etats-Unis, qui a coûté la vie à 26 personnes dont 20 enfants. Intitulée "L'obsession du tueur pour Call of Duty", elle établit un lien direct entre le passage à l'acte de Adam Lanza et son "obsession pour le jeu de guerre Call of Duty". A l'appui, les propos d'une psychologue, Teresa Bliss, qui prétend que les jeux violents "peuvent entraîner les enfants à devenir insensibles face à la violence et à la mort".
Cet article a été très commenté dans les médias, y compris par des psychologues qui ne partagent pas cet avis. Ainsi, Chris Ferguson, un psychologue clinicien expert des meurtres de masse perpétrés aux Etats-Unis, réfute le lien entre les jeux vidéo et la tragédie de Sandy Hook :
Les jeux vidéo sont un mauvais bouc-émissaire. Si nous voulons sérieusement réduire ces types de violence dans notre société, ce n'est pas sur les jeux vidéo qu'il faut focaliser notre attention. Les jeux vidéo ne sont pas le dénominateur commun des homicides de masse. Certains tueurs les pratiquaient, d'autres non.
Rappelons que ce type de connexion avait déjà été effectué suite à la tuerie d'Anders Breivik à Oslo, qui jouait à Call of Duty et World of Warcraft. Signalons également qu'Adam Lanza ne jouait pas qu'à CoD, puisque selon Europe 1, c'était par ailleurs un adepte de Pokémon et de Dynasty Warriors. Ah, et accessoirement, il s'entraînait régulièrement au tir avec les 5 armes à feu collectionnées par sa mère, parmi lesquelles un pistolet semi-automatique, un fusil de chasse et un fusil Bushmaster 223, fréquemment utilisé par les Marines en Afghanistan. Un loisir comme un autre...