jeuxvideo.com > Pouvez-vous nous resituer l'historique de DHM ?

David Muhlbach : La société a été créée juridiquement en novembre 2006. Après une phase de "sourcing", c'est à dire de recherche de fournisseurs et de jeux menée au Japon, nous avons vraiment commencé à travailler en novembre 2007.

jeuxvideo.com > Et quelle est la raison d'être de votre société ?

David Muhlbach : L'idée maîtresse est de rechercher des jeux uniquement japonais qui ne sont pas sortis en France pour des raisons diverses mais que les joueurs et les journalistes veulent voir sur le marché européen systématiquement en version traduite.

jeuxvideo.com > Comment définissez-vous votre choix ?

David Muhlbach : C'est relativement simple. Je consulte les forums et la presse spécialisée pour voir ce que pensent les journalistes et les joueurs de certains jeux. Si tout le monde est d'accord sur la validité et la fiabilité d'un titre, je contacte le studio qui l'a développé ou, éventuellement, son éditeur. De là découle toute la structure des négociations, des contrats, etc. Donc, le premier choix se fait d'abord en fonction de ce que veut la communauté des joueurs et des journalistes.

jeuxvideo.com > Vous considérez-vous comme éditeur ou comme distributeur ?

David Muhlbach : Les deux ! On édite nos jeux et on les distribue dans le même mouvement.

jeuxvideo.com > Y a-t-il une implication personnelle derrière tout ça ? En clair, passez-vous outre vos goûts et publiez-vous des jeux qui ne correspondent pas forcément à vos préférences ?

David Muhlbach : Pour l'édition, j'essaye de laisser mes avis personnels de côté car le business, c'est le business. La seule chose que je voulais personnellement, c'était de travailler avec SNK et de rééditer leur catalogue. Pour le reste, je fais vraiment confiance à la communauté dont je vous parlais précédemment et je cherche à répondre au mieux à la demande formulée.

jeuxvideo.com > Mais justement, quand on édite quelque chose d'aussi -osons le mot- ancestral que SNK, qu'est-ce qu'on propose de neuf ?

David Muhlbach : Ce qu'on propose de neuf quand on travaille avec une boîte comme SNK... Je ne vais pas répondre "Rien" mais c'est presque ça. Ce que je voulais, c'était proposer les jeux SNK tels que je les ai connus et comme on y jouait à l'époque sur borne d'arcade ou sur la Neo-Geo, sur un support actuel et à un prix abordable. A côté de cela, il était impératif pour moi de rester sur ce qui a fait la force de ce studio et qui la fait toujours. C'est un studio qui, à la base, faisait de l'arcade et qui, en sortant la Neo-Geo, a eu la volonté d'amener l'arcade à la maison. Le problème, c'est que le prix était vraiment excessif. Voilà pourquoi je reprends leur idée d'amener l'arcade à la maison mais à un prix nettement plus abordable.

jeuxvideo.com > Quelle est votre vision du marché à l'heure actuelle et quelle place vous voyez-vous y occuper ?

David Muhlbach : Notre place en tant que nouvelle société dans un milieu très restreint et très fermé se résume à une situation à double tranchant. En positif, il y a le fait d'être une petite structure ce qui permet d'être très réactif en interne. Tout le monde au sein de l'équipe sait presque instantanément ce qui se passe et la communication est très rapide. Il y a un avantage pratique. Maintenant, le problème que nous avons, c'est d'être une petit structure pas très connue ; il nous faut donc nous faire de la place et jouer des coudes pour obtenir notre place au soleil. C'est évident quand on a des Electronic Art ou des Vivendi qui sont là depuis le début, qui ont fait leurs preuves et qui dispose d'une force marketing et commerciale sans commune mesure avec la nôtre. Quand nous allons voir les journalistes ou les représentants de la grande distribution, nous devons encore nous présenter à des gens qui disent : "DHM, on ne connaît pas. Qui sont-ils ? D'où sortent-ils ?". Mais une fois qu'ils commencent à tester nos jeux et à nous connaître, leur intérêt pour la société grandit. D'un autre côté, nous ne sommes peut-être pas encore assez convaincants vis-à-vis de la grande distribution... Mais on ne se décourage pas, on fait tout pour que cela change. Sur Internet, par exemple, on commence à beaucoup parler de nous.

jeuxvideo.com > Comment définiriez-vous la première salve de six jeux que vous allez commencer à sortir dans quelques semaines ?

David Muhlbach : La seule grande idée de l'entreprise, c'est d'avoir des jeux japonais, point barre. Ensuite il n'est pas question de se laisser cantonner dans un coin et de laisser les gens penser "DHM ne fait qu'un seul type de jeu.". Il est clair que nous voulons nous diversifier au maximum pour toucher le public le plus large possible et que tout le monde trouve son compte dans notre line-up.

jeuxvideo.com > Et si tout se passe comme vous le désirez dans les mois voire les années qui viennent, quels seront vos projets ?

David Muhlbach : Tout simplement parvenir à obtenir la satisfaction des joueurs. Qu'ils nous renvoient effectivement des avis positifs et une interaction dans laquelle les gamers ainsi que les journalistes nous donneront des pistes à étudier... A ce moment-là, nous aurons gagné. Toute l'entreprise repose là-dessus. Il faut savoir qu'à l'heure actuelle, les joueurs se plaignent énormément d'être délaissés, que les jeux coûtent chers. Bien au contraire, notre société est totalement ouverte à toutes les remarques. Tout le monde peut nous envoyer un mail dans la section "Contact" de notre site Internet et nous prendrons le temps de le lire et de le prendre en considération. On ne pourra peut-être pas répondre dans la seconde qui suivra mais on répondra systématiquement. A côté de cela, si un seul joueur nous réclame un titre que tous les autres qualifient de mauvais, nous n'allons pas prendre un risque. C'est logique.

jeuxvideo.com > Pour finir sur une note personnelle, à quoi jouez-vous ?

David Muhlbach : Je suis ouvert à tout type de jeu mis à part les titres de sport. Foot et compagnie, pas trop pour moi... Je joue plutôt sur PS3. Si vraiment il fallait choisir, je dirais dans le désordre Resistance, The Darkness, MGS4 et Wipeout s'il sort un jour. J'attends également Bioshock.

jeuxvideo.com > Merci, M. Muhlbach