Depuis les récents déboires du studio Flagship, son fondateur Bill Roper s'était curieusement fait très discret. Mais il s'est enfin décidé à sortir de son mutisme en accordant une interview-fleuve à nos confrères de 1up. Dans cette longue discussion très instructive, il revient en détail sur les raisons des difficultés de Flagship, l'avenir des jeux créés par le studio, ses projets pour le futur... On résume tout ça pour vous.
Tout d'abord, en ce qui concerne Hellgate : London, la grande question est celle de la propriété intellectuelle. A qui appartient le jeu ? Ces derniers temps, la bataille faisait rage entre ce qu'il reste de Flagship et Hanbitsoft, l'éditeur coréen. En fait, Hellgate n'appartient ni à l'un ni à l'autre, ni même à Electronic Arts ou à Namco Bandai, mais... à Comerica, une banque d'investissement texane qui avait prêté de l'argent au studio. Bill Roper aimerait bien rembourser l'emprunt pour récupérer les droits du jeu, mais sa société n'a plus un sou, car elle dépensait de l'argent qu'elle n'avait pas, comptant sur un partenariat qui ne s'est jamais conclu... L'avenir d'Hellgate est donc incertain. Pour la première fois, son créateur reconnaît même de façon explicite que le jeu n'était pas si bon et que de nombreuses erreurs ont été commises :
Nous avons voulu en faire trop. Nous avons tenté de faire un jeu solo gratuit et un MMO et un RPG et un shooter. Nous essayions de plaire à tout le monde et au final ça n'a pas plu à grand monde... Du côté économique, nous aurions dû choisir un seul modèle. Nous avons hybridé. Gratuit et abonnement. Je pense qu'il aurait fallu opter pour l'un ou pour l'autre.
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A propos de Mythos ensuite, Bill Roper reconnaît franchement que le jeu appartient désormais à Hanbitsoft : la société coréenne avait prêté de l'argent à Flagship, et le hack'n slash en constituait la garantie. Le prêt ne pouvant être honoré, Hanbitsoft a fait main basse sur le jeu pour se rembourser. En revanche, il n'est pas terminé, et le studio de Seattle qui s'occupait de son développement s'est reconstitué pour fonder Runic Games. Bill doute donc de la capacité d'Hanbitsoft pour achever Mythos sans un seul membre de l'équipe originale. L'avenir nous dira s'il avait raison.
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Enfin, Bill Roper en profite pour revenir sur la polémique à propos de la direction artistique de Diablo III. Il faut dire que le monsieur n'est autre que le créateur de la série à l'époque où il travaillait chez Blizzard North. Il constate effectivement que le design a pris une orientation différente, mais ça n'a pas l'air de lui déplaire. Au contraire, il trouve que le jeu a l'air vraiment cool et il l'attend avec impatience. D'ailleurs, Bill Roper n'en a pas fini avec les jeux vidéo, et malgré ses récentes mésaventures, il a toujours envie d'en faire. Il n'en dévoile pas plus sur ses idées pour l'avenir, mais nous voilà rassurés.