Direction les bureaux londoniens de Rockstar pour un premier contact distant et courtois avec Grand Theft Auto IV. On qualifiera en effet de la sorte cette première rencontre passive avec le quatrième volet officiel de la série de Rockstar puisque le pad Xbox 360 sera resté dans les mains bien cadrées des membres du studio. Des membres qui ne semblent pourtant pas directement impliqués dans le développement du jeu mais simplement bien briefés sur le contenu de cette démo, du coup, côté question, on pouvait économiser sa salive, même les plus têtus n'auront obtenu que de vagues réponses, "je ne sais pas" et autre "peut-être, ça serait bien".
La présentation aura pourtant pu faire la démonstration de quelques aspects de gameplay du jeu en nous exposant une de ses premières missions. Retrouvailles avec Niko Bellic, l'immigrant d'Europe de l'est venu vivre le rêve américain à Liberty City, le New York revu par Rockstar. Seul comme un chien, Niko se tient dans une rue de Junction Point, équivalent de Times Square puisque l'ensemble de la démo se déroule dans le quartier de Manhattan. Désireux de s'équiper en matériel divers, le joueur ne se précipitera pas ici vers le premier magasin d'armes venu comme il l'aurait fait dans les autres épisodes. En bon homme des années 2000, Niko se sert d'un portable dernier cri qui résume l'ensemble de sa vie, téléphone, organiseur, calendrier, tout y est, à commencer par le numéro d'un fournisseur d'armes qu'il suffit d'appeler afin de lui fixer un rendez-vous dans une ruelle sombre. Quelques échanges de dollars plus tard, voilà le bonhomme chargé de quelques kilos de plomb et d'acier. Prêt pour la suite des événements, dans le cas présent, rendre service à un flic corrompu en récupérant un dossier dans un cabinet d'avocats. Solution adoptée pour pénétrer dans les lieux, décrocher un entretien d'embauche en allant soumettre un CV sur le site du cabinet. Direction le cybercafé le plus proche où l'on se rendra en se servant de l'une des nouvelles options offertes par le jeu, le taxi. D'un joyeux signe de la main, voilà Niko en train d'interpeller un chauffeur. Se faire conduire dans un GTA peut sembler être une drôle d'idée, mais avoir recours aux services d'un taxi pourra néanmoins avoir des avantages. Pour les amoureux de l'esthétique, ce sera l'occasion de faire joujou avec les caméras pour donner un aspect hollywoodien à leur parcours. Certes, je vous l'accorde, la traversée de Manhattan en taxi, c'est pas franchement Bullit mais bon. L'intérêt réside dans le fait de pouvoir zapper la séquence et donc de s'épargner un long parcours si la flemme se fait sentir. Mieux, en payant une double course, on forcera le chauffeur à foncer, ce qui permettra de gagner du temps et d'éviter les retards sur horaire.
Arrivé au cybercafé, Niko découvre les joies de l'internet mondial multimédia. Pour les besoins de la démo, un seul site était accessible dans le but de déposer sa candidature mais à terme, une tripotée de sites seront disponibles, sérieux, utiles ou parfaitement et simplement dispensables et parodiques. Internet devrait être une composante importante du jeu, une forme d'interface "compréhensible par tous, y compris les casual gamers". Par la magie des démos montées pour l'occasion d'une présentation, à peine le CV a-t-il été déposé que déjà les avocats nous rappellent pour fixer un rendez-vous à leur bureau, le lendemain à 12h. Petite surprise déconcertante, voilà qu'on nous donne des rendez-vous à heure fixe dans GTA, étonnant et assez contradictoire avec l'esprit général de la série. Bien sûr, il serait intéressant de savoir ce qui se passerait si on ne se présentait pas au rendez-vous. Visiblement la chose aurait aussi intéressé les deux aimables démonstrateurs qui n'en n'avait aucune idée. Vous comprenez en tout cas certainement mieux l'intérêt des taxis qui permettent de court-circuiter le déroulement normal du temps.
Mais la contrepartie à cet aspect très réaliste du jeu, est qu'il est désormais possible de mener une mission tout en étant déjà engagé dans une autre. Avec un peu de temps libre à disposition, Niko peut à loisir rendre visite à Mc Reary, le fameux flic cité plus haut qui lui demandera gentiment de récupérer pour lui quelques photos qu'un maître chanteur aimerait transformer en billets verts. Quand il s'agira de repérer l'homme en question dans un espace public, le téléphone prouvera une fois de plus qu'il est notre meilleur ami. En appelant le maître chanteur, il suffira de trouver dans la foule l'homme ayant décroché son téléphone et de faire le nécessaire pour récupérer les photos.
Voilà, on s'est bien occupé, mais l'horloge tourne, notre téléphone agenda se charge de nous le rappeler, il est presque midi, l'heure de rendre visite aux avocats. Pas de taxi cette fois-ci, mais un bon vieux vol de voiture à l'ancienne. Enfin pas tout à fait puisque dans GTA IV, les habitants de Liberty City ont appris à fermer leurs voitures et à ne pas laisser les clefs sur le contact. Parfois, Niko devra briser une vitre puis forcer le démarreur avant de pouvoir déguerpir en caisse. Du coup, le vol prend plus de temps, une donnée à prendre en compte lorsqu'on se retrouve avec les forces de l'ordre aux trousses. Sur place, on découvre que désormais, GTA dispose d'un certain nombre de vrais intérieurs, on entre sans loadings dans le building, on traverse quelques couloirs avant d'entrer dans un bureau pour notre entretien. Une conversation qui se terminera dans le sang et la violence, puisque pour quitter les lieux avec les documents qu'on vous a commandé de ramener, il faudra dépenser quelques balles. C'est le moment de la démo où l'on nous expose le nouveau système de combat : youpi, après des années, GTA a enfin un système de visée. Si on peut tout à fait opter pour une visée manuelle et une vue à l'épaule, le titre propose toutefois un lock automatique qui permettra de cibler la tête, la poitrine ou les jambes. Encore mieux, il sera possible (enfin) de se mettre à couvert derrière n'importe quel élément de décor et même, puisque c'est une feature à la mode, de tirer à l'aveuglette afin de se dégager la vue.
Du coup, on en profite un peu pour jeter un oeil sur le comportement des forces de police. Adieux système d'étoiles, bienvenue à la zone de recherches, un cercle affiché sur la carte qui vous indique la zone au sein de laquelle on vous mitraillera à vue. Si vous parvenez à sortir de là sans être vu, vous serez sauvé, si le moindre cop de passage vous aperçoit en revanche, il indiquera de nouveau votre position et le cercle se recentrera sur vous. A l'évidence, plus votre infraction sera grande, plus la zone prendra de l'ampleur.
Un GTA plus sérieux, un peu plus strict, voilà ce qu'on pressent au sortir de cette présentation. Ce qui ne sera pas nécessairement pour déplaire et qui colle avec l'orientation esthétique du jeu. Le design abandonne l'aspect cartoon des autres épisodes même si, vus de près, les personnages offrent au regard des visages qui rappellent presque ceux de Timesplitters. Etrange mélange que celui-ci mais pourquoi pas ? Si on aura tendance à rester confiant en matière de gameplay, ce qui laisse en revanche plus sceptique, c'est la réalisation du jeu. Officiellement, la version que nous avons vue était âgée de 7 semaines, soit fin mai environ. Du coup, on nous explique qu'elle souffre de quelques défauts techniques mais qu'elle est néanmoins plus stable que d'autres versions plus récentes. Ce qui ne l'a pas pourtant pas empêchée de planter à 4 ou 5 reprises en une grosse heure. Le moins qu'on puisse dire c'est que techniquement, la démo donne envie de renommer Liberty City en Clipping Land. La moitié du décor apparaissait en effet à moins de 10 mètres de la caméra, voire beaucoup moins pour certains éléments, c'est carrément tout Central Parc qui a surgi du néant sous le nez de la voiture de Niko pendant que des textures entières cédaient la place à une bouillie de pixels colorés. J'en passe et pas des meilleures tout en adoptant un optimisme de rigueur, il reste du temps pour que Rockstar optimise (beaucoup) son moteur, mais ce ne sera pas un petit travail. Quand on s'attendait à prendre une claque next-gen, on sort fatalement quelque peu déçu d'autant que même en faisant abstraction des bugs, ce GTA IV n'arrache pas la rétine. Bien sûr, on se gardera de poser un jugement trop sévère, tout est encore possible d'ici à fin octobre, créneau de sortie prévu pour le jeu. D'ici là, on aura peut-être même l'occasion de voir les progrès accomplis.
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- Site officiel de GTA IV