jeuxvideo.com > Un jeu sur Leonard De Vinci coincé entre le livre de Dan Brown et son adaptation en film, ça tombe plutôt bien, non ?

Marianne Tostivint : Effectivement, on ne va pas dire que le fait de parler de Leonard De Vinci en ce moment nous desserve. Du coup, je pense qu'on arrivera peut-être à toucher un public plus large. D'un autre côté, l'idée de base du jeu qui était de parler de Leonard De Vinci, nous l'avions eue bien avant d'avoir eu vent du grand phénomène que c'est devenu. Que le livre et le film sortent, il est sûr que cela nous a aidé à vendre le projet et à le financer. Mais nous, on parle de Leonard et le jeu tourne vraiment autour de lui, de son univers. Je pense donc que ça n'a rien à voir avec ce que vous citez.

jeuxvideo.com > On peut facilement imaginer qu'un tel jeu réclame des mois et des mois de recherches...

Marianne Tostivint : Il y a eu effectivement beaucoup de recherches. Je ne suis pas convaincue que cela soit quantifiable dans la mesure où le développement s'est fait très vite, en neuf mois environ. Mais on avait déjà l'idée de base depuis un moment. Et même si j'ai lu beaucoup de livres sur Leonard, on sait bien qu'aujourd'hui pour faire des jeux, surtout des jeux d'aventure, il faut aller vite.

jeuxvideo.com > Le jeu utilise beaucoup de personnages historiques. Est-ce plutôt une contrainte ou une liberté d'écrire par rapport à la création de héros totalement imaginaires ?

Marianne Tostivint : Le fait d'utiliser des personnages historiques, ça a deux facettes. Le fait d'avoir Leonard De Vinci, François 1er ou marie Babou de la Bourdaisière, ça nous oblige à quelques réalités historiques. Pour autant, ça ne nous empêche pas de laisser vagabonder nos imaginations. Le fait que François 1er et Leonard étaient proches et que François 1er prenait un peu Leonard pour son père, ça nous laisse beaucoup d'ouvertures quant à la façon dont ils pouvaient se parler. Donc ce n'est pas vraiment une contrainte.

jeuxvideo.com > Y'a-t-il des éléments que vous avez dû abandonner en route par rapport aux premiers jets du scénario ?

Marianne Tostivint : Il y a toujours des choses qu'on abandonne en route. Tout a été remis en cause à plusieurs reprises.

jeuxvideo.com > A cause de la technique ?

Marianne Tostivint : A cause des contraintes techniques, des contraintes de temps, de l'intérêt. Comme dans tout travail d'écriture, on part sur une piste et puis on se dit qu'il vaut mieux en choisir une autre. On se rend compte qu'il y a des faiblesses et on remanie. Donc, oui, il y a des choses qui ont changé mais je n'en ai pas une qui me revient en particulier parce que c'est un travail en mouvement perpétuel.

jeuxvideo.com > Quelle était votre partie prenante par rapport au jeu dans son contenu et dans son aspect technique ?

Marianne Tostivint : Je m'occupais des énigmes et des interactions. Pour ce qui est des lieux, on est parti d'un lieu qui existe mais qu'il fallait remanier car il a évolué au cours du temps. On a donc dû réinterpréter. C'est vrai qu'on travaille en binôme de manière très proche avec le directeur artistique Olivier Train pour que tout ce qui est interaction, décor, etc, soit pensé en même temps. On ne se dit pas : "J'imagine tel jeu." pour ensuite en imaginer le décor, non. Tout doit être pensé en même temps pour que cela fonctionne.

jeuxvideo.com > Comme vous êtes également dialoguiste, y a-t-il une manière spécifique d'écrire les répliques de personnages ayant vécu à cette époque ?

Marianne Tostivint : Je n'ai pas écrit les dialogues en essayant de faire parler les personnages comme ils parlaient à l'époque car je pense que cela leur aurait donné un côté ampoulé et vieillot qui aurait empêché toute identification des joueurs par rapport aux personnages. Je voulais conserver le naturel des échanges, les dialogues sont très importants dans le jeu car on noue des relations particulières avec les autres intervenants, surtout avec Babou et Saturnin. Il ne fallait donc pas que se dresse cette espèce de barrière comme si on avait voulu leur faire parler une langue étrangère. J'ai voulu éviter certains mots qui étaient trop modernes mais ils parlent comme vous et moi.

jeuxvideo.com > Vous passez davantage de temps à jouer ou à lire ?

Marianne Tostivint : Sans doute à lire. Mais il est vrai que quand on travaille dans le jeu vidéo, on cherche à se détendre autrement.

jeuxvideo.com > Et donc, que lisez-vous en ce moment ?

Marianne Tostivint : Le pendule de Foucault.

jeuxvideo.com > Et vous jouez à quoi ?

Marianne Tostivint : A des jeux d'aventure. Les rares jeux d'action auxquels j'ai joué, il n'y avait pas d'histoire et c'étaient plus des défouloirs qu'autre chose. Or, j'aime bien me creuser la tête.

jeuxvideo.com > Y a-t-il autre chose ou quelqu'un d'autre qui, comme De Vinci, ferait fonctionner l'imagination de l'auteur que vous êtes et constituerait une bonne base pour un jeu ?

Marianne Tostivint : Il y a plein de sujets. Je pourrais être plus spécifique mais je ne peux pas en parler pour l'instant. Bientôt peut-être.

jeuxvideo.com > Ce sera historique ?

Marianne Tostivint : Pas forcément historique. J'aime beaucoup les projets historiques mais l'idée c'est surtout de découvrir des univers à mon niveau et de les partager avec d'autres.

jeuxvideo.com > Merci, Melle Tostivint.

• Site officiel de The Secrets Of Da Vinci : Le Manuscrit Interdit