La collaboration entre Treyarch et Activision nous avait jusqu'à présent notamment entraîné sur les toits de New-York en nous accrochant aux basques de Spider-Man. Avec Call of Duty 2 : The Big Red One, cette équipe de développement va permettre aux possesseurs de Playstation 2, de Xbox ou GameCube de revivre une page d'histoire puisque les évènements relatés dans le jeu mettent en vedette l'une des unités les plus célèbres de l'armée américaine : la première division d'infanterie. Le signe distinctif qu'ils portaient sur la manche de leurs treillis étant un grand "1" brodé en rouge, on leur a rapidement attribué le surnom de "Big Red One". Fin de la leçon d'histoire, passons au jeu. Comme il s'agira d'une reconstitution, l'action se déroulera sur trois ans et vous entraînera de l'Afrique du Nord aux villes d'Europe Centrale en passant par l'Italie, soit sur des théâtres d'opération où se sont vraiment illustrés les soldats du "Premier d'infanterie". Fidèle à ce qui fait la force de cette licence, COD 2 "Big Red One" proposera un contexte très réaliste. Nous avons pu le constater de visu lors d'un niveau où le combat se déroulait dans les ruines d'une ville, grand classique de la série. Avant l'épreuve du feu, le joueur se retrouve aux abords de l'agglomération, à discuter avec ses coéquipiers dans ce qui tient lieu de séquence d'introduction. Mine de rien, sans qu'il soit encore question de jouer à faire la guerre, on s'y croit déjà quand on voit l'animation qui règne alentour. Les hommes se déplacent en colonne par deux, un bleu fait le beau et dit combien il a "hâte d'y être" et au loin un Stuka fait des passages en piqué sur ses cibles avant de s'écraser, touché par la DCA. La routine, quoi ! Une fois entré en ville, on retrouve ce qui fait la force de COD : l'immersion. Ca tire vraiment dans tous les coins, les ordres fusent, que ce soit en anglais ou en allemand et le déplacement du personnage dirigé par le joueur dans certaines zones déclenche des actions inattendues. Le plus accueillant des coins de mur peut se transformer en traquenard mortel si on n'agit pas en prenant appui sur la présence des autres membres de l'escouade. D'ailleurs, vos compagnons participent eux aussi au sentiment d'immersion en vous interpellant pour vous demander de les couvrir ou en annonçant, par exemple, qu'ils sont à court de munitions ou qu'ils ont vu un ennemi lancer une grenade.
Un autre niveau auquel nous avons pu jouer nous a transporté dans un bombardier en route pour les côtes d'Afrique du Nord. Dans ce qui pourrait ressembler à un mini-jeu, nous avons dû successivement abattre des bombardiers allemands à partir de la mitrailleuse de la bulle ventrale, puis des chasseurs une fois installé à d'autres postes de mitrailleurs. Cette escapade aérienne s'est achevée sur un exercice de bombardement de navires. Dans l'ensemble, ce niveau nous a paru particulièrement difficile, sentiment sur lequel nous ferons le point lors d'un prochain test de Call of Duty 2 "Big Red One".
Christian Busic, chef de projet sur Call of Duty 2 "The Big Red One" a bien voulu nous apporter quelques précisions concernant ce jeu.
jeuxvideo.com > Vous paraissez incroyablement jeune. Il y a longtemps que vous travaillez dans cette industrie ?
Christian Busic : Oh oui (Rires) ! Je développais déjà des jeux pour le lancement de la PlayStation, première du nom. Récemment, TreyArch pour lequel je travaille a réalisé des titres sous licence Spider-Man ou Kelly Slater mais, avant, nous avions travaillé sur des titres PS ou Dreamcast.
jeuxvideo.com > L'interface d'une console est souvent moins instinctive que le couple clavier/ souris d'un PC. Qu'avez-vous fait pour équilibrer la difficulté ?
Christian Busic : Effectivement, nous ne nous sommes pas contentés d'un simple portage du principe présent sur PC, même si "Big Red One" n'est pas en fait un jeu PC. Nous avons par exemple modifié l'intelligence artificielle utilisée sur PC pour que les ennemis se rapprochent du personnage que dirige le joueur. Qui plus est, la visée est en quelque sorte assistée. Si vous faites un déplacement rapide sur le côté, vous constaterez qu'en arrivant sur l'ennemi, la caméra ralentit ce qui vous permet de viser plus facilement, de tirer, et de passer directement à l'ennemi suivant. D'un autre côté, si l'ennemi est vraiment loin, le ralentissement sera moins flagrant car cet ennemi-là ne représentera pas le même danger et que vous aurez plus de temps pour l'abattre. Je dois dire que ce système marche plutôt bien.
jeuxvideo.com > Pouvez-vous nous décrire les différents types de niveaux que l'on trouvera dans ce jeu, à l'image du niveau qui se passe dans un bombardier ?
Christian Busic : Comme ils ont traversé par mal de pays, le "Big Red One" a bénéficié de beaucoup de soutien des différents corps d'armée. Dans le jeu, par exemple, non seulement vous aurez l'appui de blindés mais vous pourrez également piloter un char ou vous retrouver derrière une mitrailleuse de calibre 50 à déblayer le chemin devant la jeep qui vous emmène en mission. Il y a vraiment beaucoup de choses différentes à faire dans ce jeu.
jeuxvideo.com > Vous n'avez pas peur de désarçonner les joueurs avec ces changements de rythme ?
Christian Busic : Non, non ! Nous avons vraiment fait en sorte que tout soit prenant même si tout n'est effectivement pas mené à tambour battant. Certaines missions nécessitent de la précision, d'autres des réflexes.
jeuxvideo.com > Avez-vous rencontré des membres survivants du "Big Red One" ?
Christian Busic : Bien sûr. Nous avons également visité le musée de Chicago qui leur est consacré. Il était important pour nous que le résultat possède une vraie dimension humaine. De plus, nous avons réalisé une partie de la motion capture en utilisant des acteurs de la série consacrée au "Premier d'infanterie", Band of Brothers.
jeuxvideo.com > Et qu'est-ce que les vétérans ont pensé du jeu ?
Christian Busic : Un des commentaires les plus fréquents qu'ils aient fait, c'est qu'il ne s'agit pas d'un jeu, que cela reflète vraiment la réalité. On pouvait difficilement espérer mieux.
jeuxvideo.com > Merci, Monsieur Busic.
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