Décrochez votre vieux M-16 du râtelier et ressortez de la naphtaline votre treillis à col roulé doublé mouton, la guerre froide revient ! C'est en effet durant cette période commode car très manichéenne que se déroule Operation Flashpoint, en 1985 très exactement. Gorbatchev, fraîchement arrivé au pouvoir en Union Soviétique, commence à parler de perestroïka histoire de détendre l'atmosphère avec les forces occidentales. Dans le jeu, un groupuscule de soldats de l'Armée Rouge prend peur et attaque les fictives îles Malden. En tant que Marines au service de l'Oncle Sam, votre job sera d'éviter que cette peccadille ne dégénère en conflit global et, bien entendu, nucléaire.
Comme nous avons pu le constater dans les bureaux britanniques de Codemasters, cette version Xbox d'Operation Flashpoint reprendra à la virgule près le principe qui a fait le succès de la version PC de ce titre,version parue il y a maintenant presque 4 ans. Ce principe s'appuie sur deux caractéristiques essentielles : des cartes gigantesques à la topologie variée et la possibilité pour le joueur d'utiliser un large éventail de véhicules : jeeps, camions, blindés, hélicos ou avions. Ce dernier point s'enrichit de la possibilité de choisir son poste quand il y en aura plusieurs de disponibles. Par exemple, sur un tank, vous pourrez être canonnier, pilote ou chef de tank. Mais rien ne vous empêchera de préférer ne piloter que vos rangers et de vous déplacer à pieds mais attendez-vous à marcher longtemps avant d'entrer en contact avec les forces ennemies. Pour tromper l'ennui durant le trajet, vous pourrez toujours faire la conversation avec vos coéquipiers, chacun d'entre eux étant spécialiste d'un type d'arme donné (sniper, lance-roquettes...). En tout cas, les autorités vous donneront des ordres et des indications évoluant de manière dynamique en fonction des déplacements de l'ennemi, un plus pour le sentiment d'immersion.
Après avoir survolé le mode solo, nous avons pu nous consacrer plus en profondeur aux parties en multijoueurs, parties qui utiliseront indépendamment le Live ou un système de réseau direct avec d'autres Xbox. Les modes de jeux à plusieurs marquent les esprits par leur diversité. A côté des traditionnels "Deathmatch" et "Capture de flag", il faudra faire corps durant une mission de nuit au cours de laquelle un sniper, seul soldat sur le terrain à posséder un système de visée nocturne, devra abattre tous les membres de votre unité. Heureusement, les développeurs ont laissé à disposition du groupe un hélico pourvu d'un projecteur pour faciliter les recherches. Mais attention, même aux commandes de l'engin, vous ne serez pas à l'abri d'un tir bien ajusté d'un virtuose du fusil à lunette. Autre scénario multi intéressant : un avion allié s'est écrasé dans le désert et il faut récupérer les survivants. De leur côté, les forces soviétiques vont devoir capturer ces soldats perdus afin de les faire parler. Le combat n'est plus ici le sujet principal, d'autant plus que les deux camps sont situés sur des îles éloignées du lieu du crash. Seul moyen de s'y rendre : la voie des airs aux commande d'un hélico de transport ou d'attaque chargé de protéger ce dernier voire d'un avion léger de type Cessna si on est soviétique. Enfin, parmi les modes multi, on notera la présence d'une mission uniquement consacrée à la défense d'une ville face aux attaques à répétition des forces ennemies. Cette pléthore de variation pourrait constituer l'attrait principal d'Operation Flashpoint Elite dont la sortie est prévue pour le 27 octobre, sur Xbox donc.
Puisque l'occasion nous en était donnée, nous n'avons pas pu résister au plaisir de poser quelques questions à Andrew Wafer qui, au sein de Codemasters, est plus particulièrement responsable de la conception des jeux d'action et de stratégie.
jeuxvideo.com > Quels sont les points commun entre cette nouvelle version de Flashpoint et celle que nous avions vus sur PC il y a quelques années ?
Andrew Wafer : Avec Flashpoint Elite, nous avons voulu créer une version Xbox du jeu d'action maintes fois récompensé. Pour cela, il nous a fallu mettre à jour de manière significative certains points du jeu tout en gardant ce qui en avait fait un succès. Nous avons donc amélioré le graphisme, les modèles des personnages, l'environnement, les arbres, le feuillage sans oublier le comportement ainsi que le moteur physique qui sert aux personnages.
jeuxvideo.com > Opération Flashpoint Elite est-il basé sur une version PC ou avez-vous tout recommencé à zéro ?
Andrew Wafer : Sur beaucoup de points, nous avons commencé à partir de rien. Si beaucoup d'éléments viennent de la version première d'Operation Flashpoint, il a fallu les optimiser pour la Xbox.
jeuxvideo.com > Voyez-vous plus de points communs ou de différences entre un PC et une Xbox ?
Andrew Wafer : Techniquement, la console est plus proche d'un PC que ne l'est la PS2. Pour autant, le travail d'adaptation sur la console de Microsoft nous a demandé de relever beaucoup de défis.
jeuxvideo.com > Vous nous parliez d'améliorations du rendu de l'environnement graphique mais dans quelle mesure avez-vous optimisé l'intelligence artificielle ?
Andrew Wafer : Ca fait maintenant 4 ans que les développeurs travaillent de manière soutenue sur cette nouvelle version. Les bugs présents dans la première mouture ont été effacés et je peux vous dire que l'intelligence artificielle est bien plus rapide et bien plus efficace qu'elle ne l'était à l'époque.
jeuxvideo.com > Pourtant, le jeu ne nous a pas paru être un pas en avant au niveau graphique. Avez-vous atteint un point au-delà duquel vous ne pouviez plus aller à cause, par exemple, des limitations techniques de la console ?
Andrew Wafer : C'est un point qui n'implique pas forcément la console mais plutôt la vision qu'on a du jeu. Chez Codemasters, nous avons toujours cherché à créer des sensations de jeux inédites et uniques. Et c'est exactement ce que propose Operation Flashpoint. La profondeur des aspects techniques de ce jeu n'a été atteinte qu'en ne peaufinant peut-être pas suffisamment certains autres points qui sont secondaires quand on comprend la nature même du contenu. Operation Flashpoint vous permet de prendre les commandes d'un char, de sauter dans un avion, de vous envoler à bord ou aux commandes d'un hélico... Pour parvenir à ce résultat, il faut faire des choix. Et tout en nous basant sur la version PC d'origine, nous l'avons vraiment améliorée. Je l'admets, nous ne sommes pas des spécialistes des démonstrations techniques à la Doom. Quand on crée ce genre de jeux là, on détaille toutes les textures mais, d'un autre côté, on travaille sur des couloirs et non pas sur de grands espaces ouverts comme il y en a dans Flashpoint.
jeuxvideo.com > Quand on propose autant de choses différentes à faire, peut-on encore prétendre que chacune de ces actions possibles soit bien retranscrite dans le jeu ou qu'au contraire elles finissent par toutes se ressembler ?
Andrew Wafer : Avec Flashpoint, le joueur prend ses propres décisions. Il peut se spécialiser dans le pilotage des hélicoptères et disposer d'une impressionnante puissance de feu tout en devenant particulièrement vulnérable aux tirs de roquettes transportées par l'infanterie. Si vous devenez un agent des forces spéciales, vous progressez de manière pratiquement indétectable mais bien plus lentement et votre armure est plus légère. Ce jeu vous permet vraiment de faire votre choix et vous apprécierez vraiment d'y jouer à votre manière avec des sensations différentes à la clé.
jeuxvideo.com > Quels sont vos deux modes préférés pour jouer en multi ?
Andrew Wafer : Le mode "Counter" où on affronte l'intelligence artificielle en équipe et une sorte de "Catch the Flag" que nous avons baptisé "Catch the Town" dans lequel les véhicules jouent un rôle essentiel.
jeuxvideo.com > Y'a-t-il une raison profonde qui vous a poussé à resituer le jeu au milieu des années 80 durant la Guerre Froide ?
Andrew Wafer : La Guerre Froide a toujours été, en tout cas pour les gens de ma génération, l'annonce d'un évènement qui devait arriver et qui ne s'est jamais produit. On dispose d'énormément de renseignements sur cette période et nous sommes partis d'une question simple : "Que se serait-il passé si tous ces gens s'étaient déclaré la guerre ?". Aussi violente et hideuse soit-elle, la guerre aujourd'hui ne se déroule plus de la même manière. Tout se passe à longue distance, en appuyant sur des boutons pour renvoyer des bombes intelligentes... Nous voulions créer un jeu dans lequel on trouverait à la fois du matériel de guerre contemporain et une dimension humaine dans les combats.
jeuxvideo.com > Merci Monsieur Wafer.
- Site officiel d'Operation Flashpoint Elite