Votre nom : Twinsen, votre peuple : les Quetch, votre mission : Délivrer votre monde de l'infâme docteur Funfrock qui vous a emprisonné à cause de vos mystérieux rêves parlant d'une prophétie qui restaurera la paix sur la planète Twinsun. Voici le point de départ de Little Big Adventure, un jeu d'aventure en 3D isométrique sorti en 1994 sur PC puis sur Playstation en 1997 (date à laquelle sortira LBA 2 sur PC) grâce à deux programmeurs qui se sont chargés de la conversion. Qui a parlé de prouesse ?
Composé de 11 îles pour une centaine d'écrans de jeu, LBA profite pourtant d'une durée de vie assez faible, malgré une difficulté en dents de scie. Bien que les déplacements ne souffrent d'aucun problème, que les angles de vue soient bien choisis, certains soucis nous ont quand même fait souffrir comme pas deux. Je pense ici aux combats qui n'avaient malheureusement pas été assez étudiés. Le principal problème était qu'à chaque fois que vous vous faisiez toucher, une animation nous montrait Twinsen en train de chanceler. Jusque-là, rien à redire sauf que pendant ladite animation, rien n'empêchait un autre ennemi de vous toucher. En gros, si vous ne preniez pas vos précautions pour affronter un adversaire à la fois, il arrivait souvent que vous mourriez sans avoir pu esquisser un mouvement offensif.
Pour ce qui est de la jouabilité, on peut dire que l'increvable Fredéric Reynal a pensé à tout. Ainsi, le joueur disposait de quatre modes différents pour aider notre héros en fonction des situations qui se présentaient à lui. Ainsi, en Normal, Twinsen pouvait discuter avec les NPC qui pullulaient et marcher en toute tranquillité. En mode Athlétique, vous pouviez effectuer des sauts et courir alors que dès que vous rencontriez des ennemis, vous deviez passer en mode Combat pour frapper ou utiliser des armes. Restait enfin, le mode Discret dans lequel vous vous déplaciez en silence ou vous vous cachiez. Outre ce système, on retrouvait tout ce qui faisait la force des jeux d'aventure de l'époque avec tout ce que ça impliquait de menus d'inventaires, d'objets à utiliser pour ouvrir des portes, débloquer des mécanismes, résoudre des énigmes, etc.
Graphiquement parlant, LBA est une vraie petite merveille. Il faut rappeler que les personnages disposaient d'animations en 3D superbement découpées qui accentuaient le côté "dessin animé" de l'oeuvre. Ce n'était pas si courant que cela et cette souplesse donnait un réel cachet à l'ensemble. De plus la grande diversité des lieux (désert, cavernes de glace, forteresse, musées, temples) faisait qu'on avait vraiment l''impression d'évoluer dans un monde cohérent et gigantesque. Et puis comment ne pas succomber à cet anti-héros qu'est Twinsen qui, de part des mimiques pleines de naïveté ou au contraire de dureté, a réussi à nous alpaguer en deux temps, trois mouvements. Mais hormis ce brave Twinsen, ce fut également la partie sonore qui bénéficia d'un grand soin, des voix digitalisées aux superbes compositions de Philippe Vachey dont les rythmes oscillaient entre le "grandiloquent" et des thèmes plus exotiques. J'imagine qu'il y aurait encore beaucoup de choses à dire sur ce titre mais ma mémoire défaillante me somme d'arrêter là. Après tout, ce n'est pas bien grave car LBA est définitivement un jeu qui se vit, qui se ressent, une manette ou une souris entre les mains. Une fois de plus, le jeu d'aventure en ressortait grandi et si par la suite Little Big Adventure 2 n'arrivera pas vraiment à recréer la magie de son grand-frère, cette série est définitivement rentrée dans l'histoire. Twinsen peut librement parader aux côtés de Abe au panthéon des anti-héros, et si je n'ai qu'une chose à lui dire, ce serait un grand merci pour tous les bons moments qu'il m'a fait passer en sa compagnie.
Logan