The Dig est un peu à part dans la lignée des jeux LucasArts. D'abord parce qu'il marquera la fin d'une époque (Monkey Island 3 prendra le relais deux ans plus tard avec une réalisation largement supérieure) mais aussi parce qu'il se détachait clairement de tout ce qu'on avait connu jusque là. Délaissant le ton fantaisiste commun aux précédents jeux de l'éditeur, The Dig adoptait un ton beaucoup plus sérieux puisqu'il faisait dans le space opera dramatique. Tout est parti d'une idée de Steven Spielberg. L'histoire se déroulerait dans un futur proche et verrait l'apparition d'un astéroïde aux frontières de notre atmosphère. Un groupe d'astronautes et d'experts serait alors envoyé sur place pour détruire ce gravier spatial et sauver la Terre d'une mort certaine (notez au passage que le script a ensuite été repris dans le film Armaggeddon). A la tête de cette expédition, un certain Boston Low (que le joueur incarnera durant toute l'aventure) accompagné de Maggie Robbins, une journaliste, et de Ludger Brink, un géologue réputé. Le trio découvrira sur le caillou les portes d'une civilisation disparue, un monde étrange où tout semble désormais éteint. Il faudra pourtant comprendre cet environnement, sans quoi, il n'y aura pas de chemin de retour. A mesure de leur exploration, Low, Robbins et Brink feront la connaissance de créatures extraterrestres, visiblement très puissantes. Ils trouveront également une source d'un pouvoir dangereux capable de rendre fou celui qui s'en emparera...
The Dig possède une forte aura qu'il doit autant à son scénario qu'à son ambiance sonore servie par une partition sublime. A la fois douces et menaçantes, les compositions sont composées de longues plages qui s'étalent d'un environnement à l'autre et qui permettent des transitions coulées entre chaque décor. On est sans cesse bercé par cette même succession d'accords qui prend le contrôle sur nos propres émotions. Tantôt émerveillé, tantôt inquiet, on suit aveuglement son mouvement au fil du scénario. La qualité du son ne s'arrête pas en si bon chemin, le doublage est lui aussi source de grandes attentions. Si en version originale, on trouvait un certain Robert Patrick pour donner vie à Low, chez nous, le doublage fera appel à la voix française de Bruce Willis. Encore une fois, la comparaison avec Armaggeddon est évidente, même s'il faut se replacer dans le contexte : The Dig est sorti bien avant le film Armaggeddon !
Au niveau du jeu, le côté sérieux de l'histoire permet d'aboutir à des énigmes un peu plus logiques que ce à quoi LucasArts nous avait habitué. Cela n'empêche pas The Dig de présenter quelques passages plutôt retors qui auront usé les méninges de bon nombre de joueurs. Il faut dire qu'il n'est jamais simple d'utiliser une machine dont on ne connaît ni la fonction ni le maniement. C'est pourtant une grande partie du challenge de ce jeu futuriste. Comme beaucoup de jeux LucasArts, on peut encore le trouver dans le commerce en compilation avec d'autres titres immanquables (Full Throttle et Indiana Jones), ce serait dommage de passer à côté.
Jihem