Bien avant les films de Peter Jackson et les softs de Vivendi et d'Electronic Arts, l'oeuvre désormais culte de J.R.R. Tolkien suscitait déjà la passion des lecteurs, au point d'être adaptée en jeu vidéo par Interplay en 1994. Le jeu dont il est question ici, The Lord of The Rings : Volume One, est sorti sur SNES aux Etats-Unis, mais n'a jamais été distribué en Europe. De plus, et malgré la volonté évidente des développeurs de proposer plus tard les deux derniers épisodes de la trilogie, le soft n'a jamais connu de suite. Ce titre n'a d'ailleurs rien à voir avec la version sortie sur PC un peu avant, qui, elle, a été suivie par une version adaptée des Deux Tours.
The Lord of the Rings est un jeu qui était prévu au départ sur NES, ce qui explique d'une certaine manière sa réalisation désuète, mais aussi la répartition limitée des actions sur les nombreux boutons du pad Super NES. Le soft d'Interplay se présente comme un Action RPG mêlant combats en temps réel, exploration et collecte d'objets clés. Le jeu ne reprend que la première partie de l'oeuvre de Tolkien, à savoir la Communauté de l'Anneau. Le joueur contrôle ainsi Frodon qui hérite de l'anneau unique et entame son long périple depuis la Comté. L'aventure le conduira jusqu'aux mines de la Moria en passant par Fondcombe et les Hauts des Galgals. Très vite, Frodon est rejoint par les premiers membres de la communauté, Pippin, Merry, Sam, puis Aragorn, Gimli et Legolas. Même si on ne contrôle qu'un seul personnage, il est possible d'en changer au fil de la progression, et les autres compagnons s'efforcent de suivre le joueur à la trace. Malheureusement, les incessants balbutiements de l'IA font que les alliés se retrouvent constamment perdus, faisant davantage office de boulets que de frères d'armes. Non seulement ils s'égarent facilement mais ils peinent à voir les ennemis qui se trouvent juste à côté d'eux.
Le soft d'Interplay souffre ainsi de multiples défauts qui gâchent considérablement le périple en Terre du Milieu. La jouabilité est laborieuse et limitée et l'on se perd facilement dans les quelques donjons qui s'enchaînent pourtant de façon assez linéaire. De plus, même si les musiques sont sympathiques, elles ont beaucoup de mal à se renouveler, et les quêtes qui sont proposées n'ont rien de franchement passionnant. On est loin du souffle épique de l'oeuvre originale. Pour ne rien arranger, la cartouche ne disposait pas de sauvegarde intégrée, d'où un système de mots de passe fastidieux à utiliser. Enfin, il semble que le titre était également jouable à plusieurs et compatible avec la souris de la SNES, ce que je ne saurais vous confirmer.
Romendil