Comment parler d'Earthworm Jim, un jeu de plates-formes/action sans évoquer son créateur, David Perry ? C'est pendant les années 1980 qu'il fit ses premières armes sur les machines 8 bits avec quelques titres qui firent leur petit effet comme Savage, Smash TV ou encore Pyjama Rama. Mais c'est en 1994 avec Earthworm Jim sur les consoles 16 bits qu'il se fit vraiment connaître. Très loin d'un Mario ou d'un Sonic, le soft prend à contre-pied les jeux de l'époque en proposant une histoire et un gameplay des plus déjantés. Le joueur incarne Jim, un ver de terre habillé d'une sorte de costume de cosmonaute (je vous l'avais dit que c'était totalement barré). Il va devoir parcourir des niveaux très... particuliers pour tenter de vaincre la méchante reine des insectes de l'espace (ah ben oui, quand même !). La variété est le maître mot du jeu et aux phases de pures plates-formes succèdent des passages de saut à l'élastique, des balades avec un petit chien pas si gentil que ça, ou encore des phases d'action brutale. Jim dispose en effet d'un pistolet à plasma qu'il doit utiliser pour vaincre les ennemis et les boss qui se mettent en travers de sa route. Et on peut dire qu'ils sont nombreux les bougres et tout aussi loufoques que le reste : on a affaire à des cerveaux sur pattes, à un gros poisson rouge, à une poule explosive, à une morve verte gélatineuse... L'humour est donc omniprésent.
Mais que le jeu soit drôle ne veut pas dire qu'il soit facile, et Earthworm Jim est vraiment un soft TRES difficile. A certains endroits, le passage se fait vraiment au millimètre près. J'en veux pour preuve le moment où l'on doit diriger un sous-marin et où il faut être très précis mais aussi rapide car le temps est limité, ou encore lorsque Jim utilise son corps pour faire l'hélicoptère dans un level où il doit éviter des piques placées sur les parois. Les sourires que l'on ne manque pas d'esquisser en jouant alternent donc avec des crises de nerfs lorsqu'on refait le même niveau plusieurs dizaines de fois car on s'est fait tué par un hareng balancé par un ennemi pas content ou que l'on est mort écrasé par un astéroïde. Entre chaque niveau, on a aussi droit à une course sur le dos d'un missile contre un corbeau de l'espace. Celle-ci se déroule en "fausse 3D" et si l'on voit bien Jim de dos, tous les éléments qui défilent à l'écran (bonus ou météorites à éviter) sont en 2D. Si vous gagnez l'affrontement, cela vous permet d'avoir des "continues" supplémentaires qui ne seront pas de trop pour vous aider à terminer l'aventure car rappelons qu'aucun système de sauvegarde n'est présent. Si vous perdez toutes vos vies, il vous faut tout recommencer depuis le début. Ce qui a aussi participé au succès du jeu et qui est un élément très important dans l'immersion, c'est la musique. Celle-ci est vraiment excellente et au thème country de la course à dos de missile, succèdent des thèmes tour à tour planants ou rythmés qui sont vraiment très variés et originaux, à l'image des niveaux qu'ils illustrent merveilleusement. Au final, Earthworm Jim est devenu un grand classique, un des meilleurs jeux d'action/plates-formes existant sur 16 bits. A la fois drôle, varié et opposant un challenge motivant, il a ravi toute une génération de joueurs et si vous ne connaissez pas encore ce titre, on ne peut que vous encourager à le découvrir.
Super.panda