Pionnier de ce qui devait devenir l'une des plus célèbres séries de jeux d'aventure, King's Quest : Quest for the Crown constitue la clé de voûte du genre à de nombreux égards, et ceux qui l'ont connu ne sont certainement pas près de l'oublier. Difficile d'expliquer comment ce titre de 1983 a pu nous émouvoir autant avec sa réalisation grossièrement pixélisée en 16 couleurs, son absence de musique et son système de jeu d'un autre âge. Pour l'époque, le titre n'en était pas moins tout à fait honorable d'un point de vue visuel, et surtout révolutionnaire dans son concept. Développé à l'origine pour l'ordinateur IBM PCjr, le premier chapitre de la saga King's Quest a rencontré un immense succès grâce à sa conversion sur PC, avant d'être décliné sur de nombreux autres supports (Apple II, Amiga, Atari, et même Master System).
L'histoire se classe dans un registre médiéval fantastique où un chevalier nommé Sir Graham va tenter de prouver qu'il mérite de prendre la succession du trône en menant à bien une quête confiée par le roi de Daventry qui est aux portes de la mort. Sir Graham devra explorer les quatre coins du royaume à la recherche des trois trésors royaux qui ont été perdus : le miroir, le coffre d'or et le bouclier magique. Pour cela, il lui faudra déjouer les pièges tendus par des créatures malveillantes et résoudre une multitude d'énigmes complexes qui auront donné bien du fil à retordre aux joueurs. Il faut rappeler à ceux qui auraient connu King's Quest à travers ses différents remakes que le titre original ne disposait d'aucune interface et encore moins d'icônes d'interactions. La moindre action devait être effectuée en entrant une chaîne de mots clés à l'aide du clavier, du style "take the axe" ou "climb the tree". Vous imaginerez facilement les difficultés inhérentes à ce genre de gameplay, liées à l'utilisation de l'anglais mais surtout de termes précis à des endroits bien définis.
Si l'aventure n'était évidemment pas très longue, l'exploration totalement libre dans les 158 écrans du jeu rendait l'accomplissement de la quête assez ardue. En plus des pièges du décor dans lesquels on pouvait tomber facilement suite à un bref moment d'inattention, le jeu comportait des rencontres hostiles avec certaines créatures, sorcières, gnomes, dragon... Qui ne se souvient pas d'avoir griffonné des cartes pour mémoriser l'emplacement des objets et des personnages, et surtout les passages possibles entre les différents écrans ? Sept autres épisodes ont succédé à ce premier opus pour constituer à ce jour une saga en huit chapitres considérée comme un classique incontournable du jeu d'aventure.
Romendil
Les screenshots proviennent du site Planète Aventure
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