Ce n'est pas moins que huit heures après l'ouverture des serveurs français que nous avons pu faire le point de visu sur ToonTown Online, dans un restaurant appartenant à des stars du cinéma américain sur les Champs-Elysées. "Enfin !" serait-on tenté d'ajouter tant l'idée de base de ce titre est alléchante : faire un MMORPG dans le monde de Disney. En France, c'est GOA qui préside à la destinée de ce projet. Depuis Dark Age of Camelot, cette société n'a plus vraiment grand-chose à prouver pour nous convaincre de sa maîtrise du sujet mais justement, ToonTown Online ne s'adresse absolument pas au même public que DAOC. Qui dit "Disney" dit "public familial" et ce nouveau venu dans le marché foisonnant des MMORPG va tenter de réunir plusieurs générations de joueurs devant leur écran. Toutefois, et on s'en rend compte très vite quand on joue, les développeurs ont choisi de niveler par le bas. Bref, c'est plutôt à une audience constituée d'enfants qu'on s'adresse même si aux USA et en Grande-Bretagne où le titre est déjà bien installé, 30 à 40 pour cent des joueurs sont des adultes.
Cette volonté de faire simple pour permettre aux plus petits de participer sans être perdus se traduit par un assistanat omniprésent dans la mécanique du jeu. Il ne faut que quelques instants pour définir l'aspect de son personnage grâce à un système de choix fléchés simplissime, pareil pour les vêtements et la longueur de ses oreilles ou sa physionomie dans son ensemble. Le nom, se voulant forcément rigolo et dont l'approbation sera soumise aux game masters avant acceptation, peut être choisi de manière aléatoire. On est donc dans le jeu en quelques minutes.
Inutile de rêver. Disney n'a pas autorisé l'utilisation de ses personnages copyrightés. S'ils sont présents dans le jeu, Mickey, Dingo & Co ne sont que des PNJ, ces personnages non-jouables qui donnent des conseils et des missions ou vendent du matériel. Comme dans tout MMORPG, vous allez devoir faire face à une menace, ici celle des cogs, une race de robot ressemblant justement, on croit rêver, à des cadres des sociétés de productions hollywoodiennes. Face à eux, vous n'aurez recours à aucune arme ni à aucun sort magique mais à des gags : tarte à la crème, fausse fleur en plastique qui éclabousse, etc. Les cogs n'ayant absolument aucun sens de l'humour (la similitude avec certains acteurs/producteurs américains devient gênante. N'est-ce pas Tom ?), ils finissent par exploser et le petit monde des Toons peut respirer puisque vous avez ralenti l'invasion dont il est la cible.
L'autre aspect de Toontown Online essentiel dans son principe est de proposer une pléthore de mini-jeux vous récompensant par des bonbons, seule monnaie en vigueur. Vous jouez, vous vous remplissez les poches de friandises et vous allez tout dépenser dans un magasin pour améliorer la portée de votre lancer de tarte à la crème.
Petit point qui peut avoir son importance : tout dans ce jeu doit passer par le contrôle de ces personnes invisibles mais si présentes, qu'on réunira sous l'étiquette, plus ou moins exacte, de "Gens de chez Disney". Par conséquent, aucune action annexe ne se fait en direct. Il n'y a donc pas de boîte de dialogue mais des phrases préparées qu'il faut cocher pour s'adresser aux autres et il n'y a pas de système d'échange d'objets. Selon GOA, ce sont les sites de fans qui vont servir de moyen de communication pour, par exemple, se donner rendez-vous pour un raid.
On le sait, ce n'est qu'à l'usage et sur la durée qu'on peut vraiment juger un MMORPG. Mais si ToonTown Online bénéficie de toute l'attraction engendrée à juste titre par le label Disney, on est moins sûr que son côté très restrictif va lui permettre de s'aligner avec les ténors du genre. Et ça, on ne pourrait que le regretter, nom d'un canard portant béret ! Abonnement mensuel en tarif dégressif sur une base de 9.95 euros
- Disney Interactive