Et un jour naquit le FPS ou presque, alors que je joue à Doom 3 depuis une semaine, c'est avec une petite larme que je me penche sur l'histoire de Wolfenstein 3D. Il était une fois John Carmack, Adrian Carmack et John Romero, les fondateurs d'ID Software, employés par Apogee. Nous sommes au début des années 90, à l'époque, une bande d'illuminés a décidé de distribuer ses jeux gratuitement ou tout comme, on appelle ça le shareware, une démo du jeu qui permet d'accéder à l'intégralité du contenu moyennant finance. Quelle drôle d'idée disent certains. Après avoir développé Castle Wolfenstein et Beyond Castle Wolfenstein, 2 titres d'action en 2D monochromes comme on les faisait dans le temps, Id Software décident de passer à la vitesse supérieure autorisée par une nouvelle génération de machines. Cette vitesse c'est celle de la 3D temps réel naissante. Ils donnent donc la vie à Wolfenstein 3D, ils créent le FPS. Je ne vous cacherai pas qu'il existe une polémique pour savoir qui a vraiment sorti le premier jeu en vue subjective, dans lequel le joueur voit par les yeux du héros. Ultima Underworld lui dispute en effet le titre. Personnellement je dirai simplement qu'Ultima est certes en vue subjective mais qu'il n'a guère de rapport avec le FPS . On ne va pas polémiquer non plus. Avec Wolfenstein, John Carmack fait pour la première fois la preuve de son immense talent en tant que codeur 3D et offre aux joueurs le premier véritable titre en 3D fluide et inaugure le principe de la texture, une image appliquée sur les polygones afin de les habiller.
Si Wolfenstein a fait date c'est aussi pour son gameplay même si en vérité il ne fut que le squelette sur lequel vint se greffer la chair, celle de Doom. Le joueur se retrouve prisonnier du château de Wolfenstein, en territoire Nazi, et doit s'en évader en se frayant un chemin à coup de pétoire au milieu des soldats ennemis. Une série de couloirs et de salles, des zones secrètes, des trésors à collecter et surtout un maximum d'ennemis à dégommer à la grosse bertha en s'efforçant de trouver la sortie du niveau et la clé qui ouvre cette satanée porte. Voilà comment on jouait à Wolfenstein. Difficile de faire plus simple mais à l'époque, c'était une véritable révolution et on ne rechignait même pas sur le fait qu'il était impossible de lever ou de baisser la tête. Quant au multijoueur, il ne manquait pas, puisqu'on savait à peine qu'on pouvait jouer à plusieurs en ce temps-là.
Un peu moins glamour, Wolfenstein aura également été l'un des premiers titres à faire scandale auprès des gens trop bien pensants. Id avait déjà posé l'une des balises récurrentes de ses productions : la violence. Outre le principe même du jeu qui a pourtant distrait et distrait toujours des gens d'une grande douceur et qui ne feraient pas de mal à un lofteur, Wolfenstein affiche le sang de ses victimes. Mais c'est bien par l'étalage de nombreux portraits d'Hitler que le titre a défrayé la chronique. En toute logique, les décors étaient parsemés de ce profil de cauchemar puisqu'il s'agissait d'un bâtiment nazi. Mais pour nombre, il s'agissait là d'un appel au nazisme, alors même que le jeu opposait le personnage à l'armée allemande. Et oui, déjà la censure était aussi bête qu'aveugle.
Des années après sa sortie originelle, Wolfenstein est toujours aussi présent dans l'esprit des joueurs même si finalement, il n'a été qu'une préparation à l'avènement de Doom. Son retour avec Return To Castle Wolfenstein sera une réussite de plus dans son histoire, et l'occasion de lui offrir un mode mulitjoueur à sa hauteur avec Ennemy Territory.
Dinowan