C'était en 1990 sur NES que Battle of Olympus vit le jour, peu après que Nintendo ait sorti un certain Zelda 2 : The Adventure of Link qui avait surpris tous les fans du premier volet par son approche totalement nouvelle, adoptant une représentation en scrolling horizontal qui renouvelait de manière radicale le gameplay de la série. Un jeu à polémique qui ne laissait personne indifférent, et que les plus nostalgiques ont encore bien du mal à oublier tant il offrait des sensations uniques à travers sa progression relevant presque du RPG et ses affrontements dantesques. La comparaison entre les deux titres était donc inévitable, tant Battle of Olympus s'inspire très largement du second chapitre de The Legend of Zelda.
Si vous n'avez pas connu ce jeu à l'époque, un coup d'oeil sur les images devrait déjà vous donner une idée des ressemblances entre les deux softs. Dans Battle of Olympus, on retrouve la même vue en scrolling horizontal, le même style de progression du héros qui gagne de nouveaux objets et de nouvelles capacités au fil de l'aventure, le même type de gameplay à l'arme blanche et le rôle des NPC. Mais les différences sont au moins aussi nombreuses, et surtout elles confèrent à Battle of Olympus une vraie personnalité qui le distingue, parfois en bien, parfois en mal, de son modèle.
Ici, le contexte est clairement axé sur la mythologie grecque. On explore des environnements aux noms évocateurs, comme la Crète, le Péloponèse ou encore l'Attique. Les musiques, grandioses au point de rester scotcher des heures à les écouter en boucle, traduisent elles aussi l'inspiration hellénistique du jeu, et les décors affichent allègrement moult ruines, cités et autres temples caractéristiques et hauts en couleurs. Les autochtones prodiguent des renseignements cruciaux, mais le jeu n'était hélas pas traduit en français. La quête est celle d'un anonyme à la recherche de sa dulcinée, prêt à se lancer vaillamment dans une aventure qui le mènerait sur les traces de Prométhée, le ferait affronter des créatures chimériques tel le Minotaure, et lui permettrait même de rencontrer les dieux. Ainsi il convenait de s'incliner devant Zeus, Poséïdon, et autres divinités grecques, pour faire bénir sa quête et sauvegarder sa progression. Le jeu n'intégrant pas de pile de sauvegarde à l'inverse de Zelda 2, il convenait d'inscrire scrupuleusement un mot de passe à rallonge à chaque fois qu'on reprenait l'aventure. Frustrant.
Côté gameplay, si Battle of Olympus trahissait des défauts bien réels, il apportait également des idées fort intéressantes qu'il convient de relever ici. La plus marquante et la plus stupéfiante était sans aucun doute la capacité de chausser des sandales permettant au héros de s'élancer d'un bond pour s'accrocher au plafond et faire tous ses mouvements comme si l'écran était inversé. Vers la fin du jeu, les niveaux tirent essentiellement partie de cette idée, vous obligeant à affronter des ennemis dans les deux sens ! Seulement voilà. Là où le concept avait de quoi rendre le soft incroyable à jouer, le plaisir de jeu est compromis par une difficulté surhumaine. La faute à une maniabilité bien loin d'égaler celle de Zelda 2, les sauts et les frappes étant beaucoup trop approximatives en comparaison du challenge proposé. De même, le bouclier est ici comme inexistant, et on ne peut ni s'en servir ni vraiment se protéger avec. Malgré tout, Battle of Olympus dégage une telle aura que tout nostalgique ne pourra s'empêcher d'y revenir encore et encore, pour profiter de l'atmosphère envoûtante qu'il dégage.
Romendil