Déjà, lorsqu'on met le premier des quatre CD dans le lecteur et que l'on arrive sur le menu principal, on a presque des frissons rien qu'en écoutant le magnifique morceau composé par Saori Kobayashi, et Mariko Nanba. Et cette bonne impression se confirme une fois dans le jeu avec des compositions toutes plus FA-BU-LEUSES les unes que les autres et je pèse mes mots ! Et lorsque vous arriverez après de nombreuses heures de jeu au générique final, je vous garantis que vous connaîtrez LE véritable plaisir vidéoludique, tel qu'on ne le ressent que trop rarement dans sa vie de joueur. C'est impossible à décrire, seuls ceux qui ont pu jouer à ce chef d'oeuvre me comprendront. Mais revenons au début de l'aventure. Votre partie commence par une scène cinématique de plus de 10 minutes (et oui, on ne fait pas les choses à moitié chez Sega). Idéal pour vous plonger d'emblée dans cet univers magique. Pour ceux qui n'ont jamais touché au jeu ou pour ceux qui souhaitent se réimprégner de son ambiance, téléchargez la petite vidéo de présentation(Divx de 12 Mo). On se retrouve dans la suite chronologique des deux précédents volets, dans un univers post-apocalyptique où l'humanité est entourée de machines étranges à l'utilité bien souvent oubliée. Vous incarnez Edge (prononcez Edgi), un jeune garçon rêveur qui va être le témoin d'événements qui le dépassent et qui vont l'entraîner dans une aventure hors du commun. Employé par l'Empire, lui et son entourage sont chargés de garder une étrange mine pleine de vieilles reliques archéologiques. Un jour, ce qui devait arriver arriva et une attaque fut lancée par les troupes de la rébellion qui semblaient savoir pertinemment ce qu'ils voulaient : une étrange femme incrustée dans la roche. Et pour arriver à leurs fins, ils n'ont pas fait de quartier et ont tué toutes les personnes présentes. Heureusement, Edge survécut et n'aura de cesse de poursuivre les rebelles pour se venger. Enfin, tout du moins au début, car par la suite les rebondissements sont nombreux : les méchants ne sont pas forcément ceux que l'on croit...
Le jeu débute après que les rebelles ont emporté la relique. Edge est au fond de la mine et va être attaqué par des dizaines de monstres. Seulement protégé par son petit pistolet, tout semblait perdu lorsqu'apparut soudain un dragon qui, d'un coup de lasers sortis de sa gueule, anéantit les horribles créatures qui menaçaient notre héros. Au départ craintif, Edge va s'approcher peu à peu du dragon et même monter dessus pour finalement sortir à l'air libre. C'est là que commence vraiment votre aventure. Comme dans les deux opus précédents, vous contrôlez le dragon, mais la différence la plus flagrante c'est que dorénavant vous êtes entièrement libre d'aller où vous voulez : vous n'êtes plus limité dans vos mouvements, il n'y a plus de "rails" comme auparavant. Evidemment, le jeu ne consiste pas simplement en une balade bucolique sur le dos de votre dragon. En effet, vous ferez de fréquentes mauvaises rencontres aléatoires. Lorsque vous tombez sur des ennemis, le jeu passe alors en mode combat. Le système adopté est d'ailleurs très original et pratique. Déjà, il n'est possible de n'adopter que quatre positions différentes au maximum : devant, à droite, à gauche ou derrière les ennemis. Pour savoir quelle est la meilleure place à prendre, un radar vous indique la dangerosité de chacune des quatre positions : s'il est rouge cela veut dire que l'adversaire peut vous faire très mal, s'il est incolore qu'il peut vous faire mal et s'il est vert que vous êtes intouchable. Vous comprenez tout de suite que le combat va consister à bien se placer. Naturellement, une zone verte ne le reste généralement pas très longtemps puisque les ennemis vont tenter de se retourner pour vous mettre dans le rouge et tirer. Autre élément à prendre en considération : chaque ennemi a un point faible matérialisé par une cible. Bien sûr, pour toucher ce point il faut bien souvent se mettre dans une zone rouge où vous êtes vulnérable. Le jeu consiste donc à rester dans le vert pour recharger ses jauges, puis de passer dans le rouge pour tirer et revenir très vite dans le vert sans se faire toucher. Plus facile à dire qu'à faire ! En effet, les trois petites jauges (dont au moins une doit être remplie pour que vous puissiez tirer) ne se remplissent que lorsque vous êtes immobile. A ma connaissance, aucun autre jeu ne propose un système de combat similaire et c'est bien dommage car à l'usage, il est à la fois simple et subtil.
Outre les phases de vol libre et de combat, Panzer Dragoon Saga propose aussi, à la différence de ses deux prédécesseurs, des passages à pied. Edge descend alors de son dragon pour se balader dans des villages ou des campements. C'est alors là que l'aspect jeu de rôle est le plus flagrant. En effet, vous pouvez discuter avec les personnages que vous rencontrez, prendre des objets (soins à utiliser pendant les combats lorsque le dragon est faible...). Peu à peu l'histoire se dévoile et on prend conscience du soin apporté à l'univers du jeu. Le background est vraiment particulier : créatures, décors, PNJ, tout est fait pour procurer au joueur un dépaysement total. L'attachement qui se créé peu à peu entre Edge et son dragon (vous pouvez y donner un nom) n'est pas non plus pour rien dans le charme du jeu. D'ailleurs, l'animal évolue au cours de l'aventure en gagnant des points d'expérience après les combats et vous pouvez même orienter son comportement : dragon rapide, au blindage épais ou aux tirs plus puissants, vous pouvez l'adapter aux ennemis rencontrés, en sachant bien qu'on ne peut pas tout avoir (un dragon résistant se déplace plus lentement...).
Que dire pour finir sur ce jeu, à part que c'est une véritable oeuvre qui reste gravée dans la mémoire de ceux qui ont pu y jouer ? Que s'il avait été testé sur JeuxVideo.com à l'époque, on aurait frôlé le 20/20 ? Même si aujourd'hui la 3D semble grossière, les cinématiques en images de synthèse n'ont rien perdu de leur charme et le jeu de son intérêt. Une des meilleures preuve de ce que j'avance est la vigueur du titre de Team Andromeda sur le marché de l'occasion où la version européenne de Panzer Dragoon Saga se négocie à plus de 100 Euros ! Il faut dire qu'à l'époque le jeu n'a pas été tiré à beaucoup d'exemplaires et que rares en sont les possesseurs à vouloir le vendre. Alors surtout, si un jour vous avez l'occasion d'y jouer ne vous en privez pas ! Vous vivrez une expérience rare, car à ce niveau ce n'est plus à un jeu que l'on a affaire mais à une oeuvre d'art, belle et intemporelle.
Super.panda
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