Vampire Killer, cela ne vous dit rien ? Il s'agit en fait tout simplement, si j'ose dire, de l'ancêtre du premier Castlevania sur Nes qui en est une sorte de réédition. Vous plaçant dans la peau du désormais légendaire Simon Belmont, chasseur de vampires de son état, cet opus fondateur instaurait les bases, plus que saines, sur lesquelles reposera tout une série, encore en activité au moment où je vous parle. Mais le titre sur lequel nous allons nous focaliser, est l'inspirateur du plus grand épisode de la saga, à savoir Symphony Of The Night qui par extension fut le précurseur de Lament Of Innocence, Aria Of Sorrow et Harmony Of Dissonance. Intitulé Simon's Quest, il nous narre les suites tragiques du combat titanesque contre un Dracula réincarné dans le précédent épisode. Comme tout un chacun le sait, les êtres surnaturels s'extirpant des limbes ténébreuses ne meurent pas si facilement.
En effet, bien que défait et sans aucun pouvoir effectif, le comte des Carpates continue pourtant à faire planer une malédiction sur les terres désolées de Transylvanie. Courageux et cherchant à mettre fin une bonne fois pour toutes aux agissements du prince démoniaque, le jeune Simon décide de repartir en quête de justice. Pourtant son aventure ne sera pas aussi simple qu'il l'avait espéré. Absent de sa propre tombe, le cadavre du seigneur des ombres se trouve par un malencontreux hasard à consonance maléfique dispersé en plusieurs morceaux, disséminés dans les landes brumeuses d'un monde en proie au déclin. Il va donc falloir que vous entrepreniez une recherche salvatrice à la seule force de votre fouet mythique, afin de ressusciter Dracula pour mieux le terrasser ensuite. Et c'est à ce moment précis que le jeu prend toute son ampleur. Catapulté dans un village aux accents gothiques, vous vous prenez soudain à discuter avec les villageois, tentant de quérir des indices sur les emplacements des différents organes du monstre. Attitude purement et simplement impossible dans la première aventure. Vous voilà donc plongé dans un nouveau genre de softs, l'action-RPG/aventure.
Mêlant habilement le gameplay ancestral de Castlevania, basé sur l'utilisation de l'arme familiale au gré de sauts lourds et peu précis, et les principes récurrents du RPG, ce jeu conquit de nombreux joueurs de par cette originalité. Vous pouviez effectivement acheter des classiques objets de guérison auprès des marchands, mais aussi certains artefacts nécessaires à la résolution d'énigmes, ainsi que des upgrades pour votre fouet. Une évolution du personnage donc, limitée certes, mais révolutionnaire dans ce style de produits. Confronté à de véritables mystères et à des chemins ne menant nulle part, loin de la linéarité des softs traitant d' aventure parus au même moment, le côté recherche et progression est vraiment ce qui caractérise cette perle estampillée Konami. Essayez-vous à ce dernier puis à Symphony, et vous verrez immédiatement les concordances.
Visuellement un tantinet plus léché que son prédécesseur, Simon's Quest donne à voir des environnements de bonne qualité au regard des performances de la Nes. Les seules améliorations notables concernent les sprites des ennemis et du héros solitaire, retravaillés et dévoilant davantage de raffinement. Néanmoins, ce qui personnellement m'a subjugué quand j'étais plus jeune, et encore maintenant avec le recul, ce sont sans aucun doute possible les compositions musicales. S'immisçant parfaitement dans l'esprit du jeu, elles demeurent aussi importantes, voire plus, que l'aspect graphique dans la nécessaire implication du joueur. Créant l'univers, berçant l'atmosphère, elles bénéficiaient de sonorités macabres et fantastiques aptes à ensorceler n'importe quel vagabond désireux de se perdre dans un scénario fort simple, mais imbriqué dans une thématique fascinante. Elles paraissent maintenant bien désuettes, il ne faut pas cependant pas les juger en comparaison mais pour ce qu'elles sont. Si vous entrez dans cette série, vous découvrirez au fur et à mesure des épisodes des imbrications fort captivantes, et une trame globale recherchée. Et Simon's Quest est une très bonne entrée en matière. Un conte gothique flamboyant (sans jeu de mots), qui malgré sa difficulté et ses gros défauts, reste l'un des opus phare de la saga.
Killy