Sorti en 1988 le premier Castlevania sur NES posait les pierres d'une saga désormais culte. Le titre que Konami nous propose à l'époque sur NES est l'un des pionniers du jeu d'action. Un soft qui fera date dans l'histoire du jeu vidéo au point de connaître de très nombreuses suites, dont deux autres épisodes NES. Avant de flirter avec les notions de RPG d'un Symphony of the Night, Castlevania est donc avant tout un jeu d'action pure, agrémenté de nombreuses séquences de plates-formes visant à tester la réactivité du joueur. D'une difficulté très progressive, le soft n'en était pas moins ardu à cause de ses Continue limités et de ses boss bien retors dont la plupart ont été repris dans les épisodes suivants.
On se souvient allégrement de la majorité d'entre eux, tous issus du bestiaire classique de la "mythologie" transylvanienne. La chauve-souris géante, la momie, le monstre de Frankenstein et son acolyte le bossu Igor, la terrible Mort et bien sûr le seigneur Dracula. Face à ces abominations caractéristiques de l'univers fantastique, se trouve Simon Belmont, héritier d'une grande famille de "vampire killers" qui traque le comte Dracula à chacune de ses réincarnations en attendant le demi-siècle suivant. Muni de son fouet évolutif, gagnant en puissance et en longueur à chaque power-up récupéré, le vaillant chasseur de vampires pénètre avec détermination dans la demeure du comte. Un manoir où les résidents sont rattachés par une seule et même idée, lutter jusqu'à la mort pour chasser l'intrus hors du château.
C'est également dans cet opus que l'on trouve les bases de la série, pas seulement au niveau de la progression, découpée en stages successifs très linéaires, à l'inverse du second volet intitulé Castlevania : Simon's Quest, mais aussi à travers les armes secondaires. En pulvérisant les torches omniprésentes dans les niveaux, le joueur a la possibilité de récupérer des coeurs qui lui permettent d'utiliser des armes spéciales, également cachées dans les torches. Un aspect crucial dans la mesure où certains passages sont grandement facilités par l'utilisation d'armes bien précises, comme la hache, la croix (boomerang), le poignard ou l'eau bénite. Arme ultime, le crucifix réduisait à néant l'ensemble des ennemis présents à l'écran, tandis que les doubles et triples tirs étaient indispensables pour abréger les combats contre les boss. En clair, il fallait fouiller scrupuleusement les niveaux à la recherche de faux murs susceptibles de révéler un bonus ou une cuisse de poulet, élément indispensable à tout bon Castlevania. S'essayer à Castlevania aujourd'hui, c'est redécouvrir un genre héroïque où la moindre action doit être calculée, millimétrée et anticipée pour pallier le manque de mouvements du personnage principal, incapable de changer de direction en cours d'un saut. C'est donc LE jeu old-school par excellence, et par conséquent un indémodable.
Romendil