Sorti sur NES en 1989 où il connaîtra deux suites, Ninja Gaiden II : The Dark Sword of Chaos et Ninja Gaiden III : The Ancient Ship of Doom, ce titre est également connu sous le nom de Shadow Warriors en Europe. Tecmo proposait alors la clé de voûte de ce qui allait devenir une série de grand renom, avec un personnage qui en imposait au point de devenir plus tard une figure emblématique de la firme, faisant même une apparition dans la série Dead or Alive.
Je veux bien sûr parler de l'honorable Ryu Hayabusa, un ninja tout ce qu'il y a de plus classieux, digne, farouche et surtout déterminé à venger la mort de son père. Tout commence en effet par une scène d'introduction que j'ai dû repasser en boucle à l'époque une bonne cinquantaine de fois tant elle dégage une force qui nous propulse d'emblée dans l'esprit du jeu. On assiste en effet à un duel mortel entre deux ninjas sous le regard timide de la lune, seul témoin du drame qui s'annonce. Le bruit de leurs pas laisse facilement imaginer à quelle vitesse ils s'élancent, fixant chacun l'adversaire avec le regard de ceux qui ne vivent que pour la maîtrise du sabre. A bonne distance, les voilà qui s'élèvent dans le ciel, abaissant leurs katanas illuminés par l'astre lunaire. Et lorsque les deux guerriers de l'ombre se réceptionnent sur le sol, le vainqueur sait déjà sans même se retourner qu'il a terrassé son adversaire. Ce dernier s'affaisse sans un râle, c'est le père de Ryu Hayabusa. Le ninja n'a alors plus qu'une seule raison de vivre : découvrir qui a vaincu son père et quelles étaient les raisons de ce duel pour assouvir sa vengeance.
Une entrée en matière somptueuse pour l'époque et annonçant un titre, certes tourné vers l'action, mais néanmoins parfaitement scénarisé. Entre chaque acte, on avait droit à de nouvelles scènes de ce genre faisant avancer l'intrigue, et dieu sait que celle-ci était passionnante, faisant intervenir moult protagonistes aux intentions mystérieuses. Et que dire de la musique ! Malgré les sonorités 8 bits de l'époque, Ninja Gaiden nous sert des thèmes forts, de ceux qui restent gravés à vie dans nos mémoires. Qui n'a pas passé des heures dans le Sound Test pour siffloter les airs du soft ? Quant au jeu, à l'instar de bon nombre de titres d'action 8 bits, Ninja Gaiden affichait une difficulté colossale. Trois vies pour surmonter les différents stages d'un niveau, certes relativement courts mais gorgés de pièges, avec toutefois la présence de Continue infinis pour motiver les plus persévérants qui brûlaient d'envie de découvrir le fin mot de l'histoire. La progression était rapide, les attaques simples mais fulgurantes et les ennemis déboulaient de chaque côté de l'écran pour surprendre le joueur qui disposait, en plus de son sabre, de quelques bonus spéciaux et de shurikens pour atteindre son but avant la fin du chrono. Les phases de plates-formes étaient d'autant plus délicates que les sauts effectués à proximité d'un mur avaient la fâcheuse manie de scotcher le personnage sur la paroi, obligeant le joueur à effectuer une manip de fou sur la croix directionnelle pour espérer remonter le long du mur. Ajoutez à cela les lanceurs de couteaux embusqués aux pires endroits, les boss souvent colossaux et les pièges posés de façon vicieuse et vous obtenez un titre qu'il valait mieux connaître sur le bout des doigts pour en voir le bout. Malgré tout, Ninja Gaiden demeure un titre incontournable de chez Tecmo, et il méritait bien sa résurrection récente sur Xbox.
Romendil