Lorsqu'au hasard d'une remémoration nostalgique, le sujet des titres multijoueurs ayant marqué notre enfance vient au devant de la scène, le mythique Bomberman est souvent suivi d'un titre aux qualités indéniables, le légendaire Super Mario Kart. Cela fait beaucoup de termes ayant trait à la mythologie dans cette dernière phrase, mais l'aura que dégage cette production, du temps de l'émanation de Nintendo sur la production vidéoludique tant au niveau qualitatif que quantitatif, s'avère justifié face à la concentration d'honneurs contenue dans ce jeu. Fière de sa galerie de personnages tous plus attachants les uns que les autres, la société japonaise, dans l'optique d'utiliser ceux-ci dans un contexte différent des sempiternels jeux de plates-formes, se décide d'innover en proposant un soft basé sur la course de karts. Cette idée atypique sembla au premier abord étrange, et de nombreuses personnes restaient dubitatives face à cette annonce. Mais c'était mal connaître Nintendo, qui s'apprêtait à concevoir l'un des gameplay les plus intuitif et prenant de l'histoire vidéoludique.
Tout commençait pourtant simplement. Huit personnages différents étaient proposés, allant de Toad à Luigi en passant par Bowser et Koopa Troopa, détenteurs chacun de caractéristiques propres définies par leur physionomie. Les intervenants massifs comme Donkey Kong par exemple, disposaient d'une accélération très faible, mais d'une vitesse de pointe sans équivalent. De même, ils étaient mal aisés à diriger, mais pouvaient pousser n'importe qui hors de la piste. Chacun pouvait donc dénicher le pilote qui lui convenait, et ainsi adopter un style de conduite particulier. Les fans (dont je fais partie) s'entendront évidemment pour désigner Koopa et Toad comme les choix les plus judicieux dans le but de remporter les trois championnats, correspondant respectivement à une motorisation plus ou moins performante. Vous commenciez tranquillement par la catégorie fort calme des 50cc pour terminer dans l'arène furieuse et sans aucune pitié des 150 cc, ou une maigre faute était synonyme de défaite. Une difficulté bien dosée donc, qui permettait d'avancer à son rythme, et de faire ses armes au sein d'une "classe" spécifique, afin de se préparer pour le jour de gloire émanant d'une victoire finale sur le Rainbow Road.
En effet, chaque championnat comportait différentes courses thématisées, en relation avec le monde coloré et onirique du plombier à moustache. Entre les plages de sable fin chères à notre amie la tortue, les Mario Circuit aux boucles torturées, bordées de tuyaux verts saillants, et les pistes pavées du château de Bowser, vous toucherez du doigt la diversité des environnements présents dans l'esprit fécond de Miyamoto. Graphiquement relativement limité, bien qu'abusant d'un mode 7 de grande qualité, Mario Kart ne passionne pas par son emballage, certes correct et agréable, mais par son fond, terriblement accrocheur, et fantastiquement amusant. Le principe est diaboliquement simple. Vous dirigez l'un des héros de l'univers Nintendo, et devez rallier la ligne d'arrivée en première place, comme dans tout bon jeu de course. Seulement dans le cas présent, vous avez à votre disposition des bonus, que vous collectez en passant sur des cases apposées au sol. Ces compléments peuvent prendre plusieurs formes, de l'agressive caractérisée, à la stratégique. La célèbre carapace rouge, véritable missile à tête chercheuse, imposant un état de stress permanent lorsque que l'on se sait suivi par cette calamité, correspond sans aucun doute à la première catégorie, tandis que la peau de banane, à placer au creux des virages se révèle bien plus fourbe. Mais ce n'est là qu'un survol des "armes" à votre disposition, incluant bien sûr les plumes octroyant une possibilité de saut, les carapaces vertes, les étoiles d'invincibilité, etc... Une variété amenant une diversité de situations conséquentes, renouvelant sans cesse le titre. D'autant que les tracés des circuits sont fort bien pensés, mettant à profit les aptitudes des objets recueillis au gré du parcours. Pour parachever ce tableau, la conduite demeure dynamique et nerveuse, mettant à profit le dérapage afin de prendre les virages à la corde. Cette dernière méthode reste d'ailleurs la plus probante et offre des sensations rarement expérimentées depuis. Cette impression de glissade ébouriffante, accentuant l'intensité d'un duel est vraiment un des points fort du titre. Mais n'oublions pas pour autant le mode multijoueur, ce qui serait pure folie.
Proposant tout d'abord de participer à, un championnat en "coopération", induisant forcément une rivalité de bon aloi où votre "ami" n'aura de cesse de vous aider durant l'ensemble de la course jusqu'au dernier tour (il changera alors bizarrement de comportement), le soft de big N mettait également en avant le duel, sans les autres concurrents. Néanmoins le coeur de ce Mario Kart, était, et reste toujours, le battle mode. Chaque compétiteur est en fait détenteur de trois ballons. Le but de votre adversaire de ce fait , est de vous traquer, tout en vous couvrant d'une pluie de projectiles divers, afin de crever vos lestes baudruches. Fort heureusement, les niveaux dans lesquels vous oeuvrez sont spécifiques à cette phase de jeu, souvent contenus dans un carré peu étendu. Ces mêmes terrains disposent de murs et murets, permettant de tendre des embuscades, et de vous éviter le cruel sort lié à une carapace pourpre. Rapidement immersif et adroitement pensé, il s'agit purement et simplement d'un modèle de "fun", emmenant dans son étreinte passionnée n'importe quelle personne qui aura eu l'envie de se plonger dans ce plaisir brut. Les opus suivants, mis à part Super Circuits sur GBA, ne réussiront jamais à égaler ce vénérable ancien, bien qu'étant de qualité. Mais ce n'est pas fini, Mario a encore de l'essence.
Killy