Rick Dangerous sortit en 1988 puis son petit frère, Rick Dangerous 2, vit le jour un peu plus tard, les deux opus ayant été édités par la société Core Design. Si nous évoquons ces titres aujourd'hui c'est tout simplement parce que cette série représente assurément ce qui se fit de mieux en matière de plates-formes sur 8 bits, Atari ST, Amiga et PC, le tout se situant quasiment au niveau d'un Super Mario Bros (qui, lui, sera copié un peu plus tard sur les machines susnommées via le désormais célèbre Great Giana Sisters). Si le premier épisode fut clairement influencé par les aventures d'Indiana Jones (de par le look du héros, les pièges à éviter, le tout premier du jeu renvoyant à la scène d'ouverture du premier Indiana Jones), le second misera sur un univers futuriste, l'humour débridé et cartoonesque étant par contre propre aux deux jeux. C'est d'ailleurs le premier point qu'on retiendra de ces softs car si la difficulté était d'un très, trèès haut niveau (une constante pour les jeux de l'époque, et oui je vous parle d'un temps où les joueurs étaient pris pour des demi-dieux), le joueur n'avait qu'une envie qui était celle d'avancer pour découvrir des ennemis de plus en plus loufoques, et caricaturaux, ceci induisant forcément une ambiance déjantée, vos adversaires bénéficiant de surcroît d'un superbe design en Super Deformed. Comment ne pas esquisser ne serait-ce qu'un sourire devant ces indigènes, ces soldats SS, ces égyptiens au gros nez, ces pseudo Flash, première version, avec leur casque Eclair, ou encore ces simili Robin des bois ? Irrésistible tout simplement. Niveau décors nous avions droit dans le premier jeu à une visite dans des grottes amazoniennes, un tombeau égyptien, un château et une base allemande. Le second, lui, misa sur une aventure se déroulant dans un vaisseau extraterrestre, une jungle, une planète de glace, etc. Une fois de plus, on retiendra de l'ensemble, une grande beauté graphique avec des détails très impressionnants (regardez-moi ce screen de la planète de glace !), des ennemis tous plus ridicules les uns que les autres (et donc forcément attachants comme pas deux !) et pas mal de petites animations venant égailler le tout. Et si la bande-son n'était pas si faramineuse que cela, les joueurs qui s'y sont collés ont sans doute encore en mémoire les petits thèmes attrayants et bien cheaps ou encore le célèbre "OUAHHHHH" que poussait Rick à chaque fois qu'il se faisait toucher.
Pour les sensations de jeu et son architecture...et bien comment dire...en fait tout dans ce titre préfigurera les jeux de plates-formes à venir. On retrouvera ainsi de multiples pièges (pics, décors qui s'écroulent, bloc de glace à faire valser, lasers à éviter, etc.), les échelles à grimper, les chariots à utiliser, les ennemis étant eux-mêmes assimilés à des pièges ambulants car disposant d'un carnet de route pré-établi (aller-retour et basta) et étant par là-même soit à éviter soit à tuer. A ce propos, l'ami Rick avait de quoi occire tout et n'importe quoi entravant sa route puisque d'un pistolet et de la dynamite (qu'il pouvait faire glisser) dans le premier opus, il récoltera un pistolet laser dans le second, troquera sa dynamite contre des mini-bombes (qui glisseront également comme les bons vieux bâtons de TNT) et pourra de surcroît user de véhicules, des moto-jets notamment.
Ce qui ressort de ces aventures est comme je vous le disais une grand difficulté. Inutile de vous dire que j'ai pour ma part explosé d'innombrables QuickShot sur ce titre sachant qu'il fallait obligatoirement connaître les pièges basés pour la plupart sur des séquences millimétrées à la nano-seconde pour espérer passer un des nombreux et très longs niveaux du titre composés de plusieurs écrans qui scrollaient en fonction de votre progression et qui étaient chacun rattaché à un piège des plus pervers. Et encore, il est bon de préciser que même en sachant pertinemment comment fonctionnait un piège, il vous fallait aussi faire preuve de réflexes surhumains pour espérer sortir vivant de certains tableaux de jeu. Malgré tout, la difficulté était progressive et c'était un régal que d'évoluer dans un des deux titres sachant que le tout était certes, réservé aux acharnés, mais qu'avec un peu de volonté il n'était nullement impossible de terminer ces jeux. A noter, qu'à la grande époque des Amiga Party, les copies pirates pullulaient et les hackers n'avaient pas tardé à sortir des versions des jeux avec des codes en pagaille (sélection de niveaux, vies infinies...), ceci facilitant grandement la tâche du joueur.
Rick Dangerous constitue donc une étape dans les jeux de plates-formes. En avance sur son temps, proposant tout ce qui sera à la base des futurs jeux de ce type orientés grand public, bourré d'humour, maniable (mais très difficile) cette série de Core Design est un indispensable pour celui ou celle qui voudra voir ce que les années 90 ont engendré de mieux dans le genre sur les micros 8 et 16 bits. A ce sujet je ne pourrais que vous inciter à aller visiter le site amateur Rick Dangerous Forever où vous trouverez toutes les cartes des niveaux et des vidéos de chaque stage, même si pas mal d'entre-elles plantent. De plus, pour terminer en beauté, voici un autre lien particulièrement puisque vous y trouverez le jeu original en Flash. Belle prouesse qui méritaiyt d'être signalée.
Logan
- Site de Rick Dangerous Forever