«Par les créateurs du Seigneur des Anneaux : Les Deux Tours», c'est auréolé de ce label que Demon Stone, Beat'em all médiéval fantastique lui aussi, s'apprête à débarquer dans l'hexagone, dès septembre sur PS2 et novembre sur Xbox. Don Daglow l'avoue lui-même : «Les Deux Tours a été une aubaine pour nous.» L'immense succès du film a permis au jeu de séduire un large public et ainsi de démontrer le savoir-faire du studio. Et le président de Stormfront de surenchérir en assénant : «Les joueurs doivent oublier ce titre ! Ils n'ont encore rien vu !» Il est vrai que dès le lancement du jeu, l'effusion d'effets spéciaux et la profondeur des décors captivent. Par exemple, la bataille dans une ville en ruines rappelle celle d'Osgiliath, les dragons bombardant à tout va en plus. D'ailleurs, les références au film de Peter Jackson sont incontournables et Daglow ne les renierait pour rien au monde.

Mais le plus délicat reste de se démarquer de son illustre prédécesseur. En effet, Demon Stone ne bénéficiera pas de l'énorme machine marketing qu'était le long métrage et son immense succès. Il n'en dispose pas moins de nombreux atouts. Le principal est certainement la possibilité de passer instantanément et à n'importe quel moment d'un combattant à l'autre. Cette fonction, très à la mode actuellement, devrait beaucoup apporter au gameplay. D'un simple coup d'œil vous pouvez vérifier le niveau de vie de vos trois personnages et ainsi décider soit de lui porter secours soit de le prendre en main. La version que nous avons essayée a dévoilé un système efficace procurant beaucoup de plaisir. Cependant attention, l'Intelligence Artificielle se devra d'être irréprochable. Le test permettra de le vérifier. En tout cas, si le jeu reste essentiellement axé sur le démembrement d'orcs et de monstres en tous genres, Demon Stone propose quelques phases différentes qui pourraient s'avérer intéressantes, pour peu qu'elles soient bien intégrées dans le rythme. Vous devrez, par exemple, libérer vos compagnons lors d'une séquence d'infiltration et de jeux d'ombre. Une mention spéciale est aussi attribuée au combat sur un radeau où la répartition du poids apparaît impeccablement gérée.

Ce souci du détail fait partie intégrante de la vision de Stormfront Studios. «Concevoir un jeu nécessite de faire attention à chaque détail» aime à rappeler Don Daglow. De plus, à l'instar d'un film ou d'un livre, priorité a été placée sur la psychologie des personnages. Pour cela les développeurs ont fait appel à R.A. Salvatore, très célèbre auteur de romans situés dans l'univers des Royaumes Oubliés. Vint ensuite la mise en place du scénario et seulement après, le game design et la conception graphique.

Vous prendrez donc en main la destinée d'Illius, mage rejeté par sa famille de grands guerriers et qui a à cœur de prouver son courage. Vous contrôlerez aussi Zhai, femme mi-elfe des bois mi-elfe noir. Ce métissage lui permet de résister aux rayons du soleil et d'être experte en discrétion et infiltration. Malheureusement elle est rejetée par les deux races à cause de sa différence. Enfin, Rannek représente le grand et puissant guerrier dans toute sa splendeur. Doté d'une longue épée qu'il manie à merveille, il cherche, avant tout, à se venger des trolls. Ces viles créatures ont assassiné sa famille et tous les gens qu'il connaissait. Désormais il ne vit plus que pour les voir périr les uns après les autres.

Chacun dispose d'aptitudes propres et d'une marge de progression par expérience. Le système, simple, devrait apporter une petite touche d'intérêt supplémentaire. Cependant l'essentiel du jeu réside dans les combats où vous devrez démontrer intelligence et présence d'esprit. En effet, il apparaîtra inutile de s'acharner contre les hordes d'ennemis déferlant sur les remparts si vous oubliez de détruire les échelles par lesquelles ils montent.

Au final, Demon Stone nous a fait plutôt forte impression avec un potentiel énorme. Il ne reste plus qu'à espérer que la jouabilité, l'Intelligence Artificelle et le rythme seront au rendez-vous.