Jason Hall, l'ancien Big Boss de Monolith (NOLF etc.) et actuel vice-président de Warner Bros Interactive déclare la guerre, non pas aux cheveux secs et cassants, mais aux jeux à licences bâclés. Communément appelés "grosses bouses opportunistes" dans le jargon. Sa méthode est simple : il suffira de faire un petit tour sur un site tel que GameRankings (une base de données en ligne sur laquelle sont référencés les tests de jeux) pour voir quelle moyenne de notes obtient le jeu sous licence en question. A partir de 70 pour cent, tout va bien, on baisse les royalties à payer pour le studio de développement. En dessous, commence le châtiment, les royalties augmentent et tout l'argent du studio va dans les poches du détenteur de la licence. Un bon coup de fouet dans le bas du dos en somme. Les réactions sont assez vives du côté des éditeurs, on citera notamment Bruno Bonnell pour qui cette mesure "insulte" les producteurs. Bien évidemment, tout cela renvoie précisément au problème de l'adaptation vidéoludique de Matrix, un budget énorme, une licence porteuse mais un résultat qualitatif plutôt déplorable aussi bien sur le plan du gameplay que de la simple technique (dans les 100 millions de dollars pour avoir des roues carrées), mais on n'oubliera pas non les récents Bad Boys 2 et autres Tigre et Dragon. Après tout, il est vrai que si l'on pouvait éviter de se cogner cette myriade d'adaptations médiocres voire navrantes, pourquoi se plaindre ?
Mais monsieur Hall, êtes-vous certain qu'il n'y a pas plus simple comme méthode et surtout plus fiable ? D'une part, on peut déjà imaginer les risques de corruption qu'une telle mesure peut engendrer et d'autre part, sachez qu'il n'est pas si difficile de se rendre compte de la qualité d'un jeu avant son passage en test. Il suffit pour cela d'embaucher des gens qui connaissent un tant soit peu le sujet (vous même n'y êtes pas étranger) et qui vous diront ce que vous voulez entendre : c'est bon, il est tout nase le jeu, on va pouvoir monter les royalties et se faire du fric. Bonne pioche Jason.