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News JVTech Les côtes du Royaume-Uni cachent une bombe à retardement depuis 1944 : une épave avec 1400 tonnes d'explosifs
Profil de Loïc Nicolay aka « nicoln » ,  Jeuxvideo.com
Je suis un passionné de Tech et de science : de l’astronomie aux voitures électriques, en passant par l’informatique qui est à l’origine de ma passion pour la Tech. Sans oublier mes sports : la force athlétique, le tennis et les sports mécaniques. Bref, ma vie gravite autour du sport et de la Tech.

Depuis 80 ans, l'épave du SS Richard Montgomery rouille au fond de l'estuaire de la Tamise, emprisonnant 1400 tonnes d'explosifs. Cette bombe à retardement de la Seconde Guerre mondiale, sous haute surveillance, menace toujours les côtes britanniques et fait l'objet d'une inquiétante fascination.

Les côtes du Royaume-Uni cachent une bombe à retardement depuis 1944 : une épave avec 1400 tonnes d'explosifs
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Un dernier voyage fatal

Au large des côtes du Kent, dans l'estuaire de la Tamise, gît une épave silencieuse, vestige fantomatique de la Seconde Guerre mondiale. Le SS Richard Montgomery, un cargo américain, repose là depuis 1944, non pas victime d'une attaque ennemie, mais d'une série de malheureux événements. Et si son histoire est méconnue du grand public, elle hante les autorités britanniques depuis 80 ans. Car dans ses entrailles rouillées sommeillent encore 1400 tonnes d'explosifs, une véritable bombe à retardement qui menace la région.

Construit en Floride en 1943, le SS Richard Montgomery, baptisé en l'honneur d'un héros de la guerre d'Indépendance américaine, était un cargo de la classe Liberty, destiné à soutenir l'effort de guerre allié. En août 1944, il entame ce qui sera son dernier voyage, chargé de plus de 6000 tonnes de munitions à destination de Cherbourg, en passant par le Royaume-Uni. Arrivé dans l'estuaire de la Tamise, le navire reçoit l'ordre de mouiller à Great Nore, au large de Sheerness, en attendant de rejoindre un convoi pour traverser la Manche. C'est là que le destin bascule.

Ancré dans une zone peu profonde, le navire, lourdement chargé, se retrouve piégé par la marée descendante. Qu'il s'agisse d'un fort coup de vent, d'une erreur de jugement ou d'une faiblesse structurelle du navire, le SS Richard Montgomery talonne un banc de sable. L'enchaînement des événements est rapide : le cargo commence à s'enfoncer, la coque se brise au niveau du pont, et l’eau s’engouffre dans les cales.

Une course contre la montre

Dès lors, une course contre la montre s'engage pour tenter de récupérer la précieuse et dangereuse cargaison. Des équipes de déchargement sont mobilisées, la Royal Navy intervient, mais la tâche est herculéenne et périlleuse. Les conditions météorologiques difficiles et les risques liés à la manipulation d’explosifs sur un navire en perdition rendent l’opération extrêmement complexe. Certaines sources évoquent même le refus de l’Amirauté britannique d’accorder des primes de risque aux travailleurs, ce qui aurait contribué à l'abandon prématuré des opérations de sauvetage.

Fin septembre 1944, la mission est interrompue. Si une partie importante de la cargaison a pu être récupérée, environ 1400 tonnes d'explosifs restent piégées dans la section avant du navire, désormais gisant par 15 mètres de fond. Du SS Richard Montgomery, il ne reste que la partie supérieure de ses mâts, dépassant de la surface, sinistre rappel de la tragédie. Un panneau avertissant de la présence de munitions complète ce paysage fantomatique.

Depuis 80 ans, l'épave est sous haute surveillance. Le site est clairement indiqué sur les cartes marines, une zone d'exclusion a été établie, et un système de surveillance radar fonctionne 24 heures sur 24. Des inspections régulières sont menées, impliquant plongeurs, sonar et analyses, afin de surveiller l'état du navire et de détecter tout changement significatif. Le gouvernement britannique publie d'ailleurs un rapport annuel sur l’état de l’épave.

Un scénario catastrophe

L'inquiétude reste palpable. Si le risque d’une explosion majeure est considéré comme « faible » par les autorités, les conséquences potentielles d’une telle déflagration sont catastrophiques. Des études réalisées dans les années 1970 par l'Institut de Recherche et Développement de Explosifs (ERDE) prévoient un scénario apocalyptique : une onde de choc dévastatrice, des vitres soufflées à des kilomètres à la ronde, une colonne d’eau, de boue et de métal projetée à des centaines de mètres de hauteur. La proximité d'une terminale gazière et le trafic de pétroliers dans la zone aggravent encore le danger. L’éventualité d’un « petit tsunami » a même été évoquée au Parlement britannique et dans certains médias, alimentant l'angoisse et les spéculations autour de ce que certains appellent déjà "l'épave de la fin du monde".

Des voix s'élèvent pour réclamer le retrait des explosifs, une opération coûteuse et extrêmement délicate, compte tenu de la dégradation progressive de la structure du navire. Le dernier rapport d’inspection fait état d’une inclinaison accrue de la section avant et de l’effondrement partiel de certaines structures. L’opération de raccourcissement des mâts, initialement prévue pour 2020 puis reportée à plusieurs reprises, est désormais envisagée pour l'année prochaine. Elle vise à limiter l'impact des mâts sur la structure du navire et à éviter qu'ils ne s’effondrent sur la cargaison explosive.

Le SS Richard Montgomery, paisiblement échoué au large des côtes britanniques, reste un symbole poignant de la Seconde Guerre mondiale. Mais ce vestige du passé est aussi une menace bien réelle pour le présent, un rappel constant de la fragilité de notre monde et de la persistance des dangers hérités des conflits passés. L’avenir de cette épave et de sa cargaison explosive reste un sujet de préoccupation majeur, exigeant une vigilance constante et des solutions à long terme pour protéger les populations et l’environnement.

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