D’ici quelques semaines, l’adaptation du manwha Solo Leveling reviendra dans le catalogue de Crunchyroll avec de nouveaux épisodes sous le bras. Toutefois, avant la saison 2, il n’y a rien de mieux que se replonger dans l’univers du webtoon imaginé par Chugong et illustré par Jang Seong-Rak (alias Dubu). Au lieu de revoir les douze épisodes de la saison 1, le studio A-1 Pictures nous a concocté ReAwakening, un long-métrage qui fait d’une pierre deux coups : un récap’ complet suivi d’un visionnage des deux premiers épisodes, le tout au cinéma ! On l’a vu de notre côté et on vous explique pourquoi ça vaut quand même le coup de lui donner sa chance !
Solo Leveling nous fait le coup du film récap’, mais il s’en sort comme un roi
À l’image de bien d’autres séries d’animation japonaise, Solo Leveling n’échappe pas à cette nouvelle tendance qui fleurit de plus en plus dans le monde de la japanimation : les longs-métrages, et plus précisément les films récapitulatifs. Plutôt que de reprendre chaque saison de but en blanc chez soi, les studios d’aniamation et les distributeurs travaillent main dans la main pour transformer ces piqûres de rappel en un événement à vivre en groupe dans les salles obscures. Il faut reconnaître que la technique est plutôt maligne, même si elle est surtout motivée par une volonté d’apparaître à l’affiche des cinémas pour se tailler une place dans les meilleurs chiffres du box-office. On se souvient, par exemple, des résultats indécents de Demon Slayer et son Demon Slayer - Kimetsu no Yaiba - Le film : Le train de l'infini, un projet qui n’a coûté qu’une dizaine de millions de dollars et en a rapporté… 50 fois plus ! Cependant, avec le temps qui passe, cette nouvelle stratégie, très populaire au Japon, donne de plus en plus le sentiment de faire de moins en moins d’efforts et de n'aboutir, finalement, qu’à un long-métrage récapitulatif n’ayant que peu de plus-value.
En début d’année, le film « En route vers l’entraînement des piliers », issu des adaptations de Demon Slayer, a prouvé qu’on pouvait être un assemblage d’épisodes (deux doubles épisodes, la fin de la saison 3 et le début de la saison 4) n’était pas le gage d’un bon film, quand bien même on puisse apprécier le divertissement proposé. Dorénavant, les projets de ce genre sont attendus au tournant : la compilation des épisodes de Jujutsu Kaisen sur le passé de Gojo Satoru (au Japon, en fin d’année), Episode Nagi qui retraçait la première saison de Blue Lock en changeant de perspective (diffusé cet été, pour un résultat intéressant sur certains points mais décevants sur d’autres), le film Reze Arc de Chainsaw Man, annoncé l’an dernier et dont on attend toujours des nouvelles. Aujourd’hui, ce n’est aucun de ces mangas qui nous intéressent mais bien… Solo Leveling ! Véritable phénomène sud-coréen, le manwha a rapidement accumulé plusieurs millions de lecteurs de webtoons (2,4), avant de confirmer son succès avec des chiffres stratosphériques (5 millions d’exemplaires en circulation) et d’intriguer les joueurs mobile avec le lancement d’un gacha (Arise en mars dernier, 50 millions de téléchargements).
À l’approche de la saison 2, diffusée en janvier 2025 (sans plus de précisions), le studio A-1 Pictures, épaulé par Production I.G, revient dans les salles de cinéma les 7 et 8 décembre pour cette fameuse piqûre de rappel. Pour le coup, celle-ci est conséquente car elle propose de parcourir la saison 1… avant d’assister, en avant-première, aux deux premiers épisodes de la saison 2 ! Alors, est-ce que ce film de 2h vaut le coup ou reste-t-il un long-métrage qui s’adresse avant tout aux fans ? On vous en parle !
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Solo Leveling réveille notre hype avec le film -ReAwakening-, mais ce n’est peut-être pas la meilleure porte d’entrée
Désormais, la question devient récurrente à chaque projection de ce type : est-ce qu’un film récapitulatif agrémenté d’épisodes inédits peut-être un bon long-métrage ? Forcément, il y a plus d’un critère qui rentre en ligne de compte, notamment d’un point de vue structurel. Ici, la partie « récap’ » consiste en un passage en revue de la première saison. Pour le coup, A-1 Pictures a effectivement dû faire quelques concessions pour faire rentrer l’ensemble des douze épisodes - nous ne comptons pas l’épisode récap’ diffusé entre le septième et le huitième - dans un écrin de quatre-vingt minutes. Mine de rien, cela voulait dire sacrifier deux tiers du contenu, tout en restant cohérent dans la succession des péripéties. Malgré cette légère crainte, on doit dire que ce condensé parvient habilement à retracer la première saison en se focalisant sur ses événements majeurs et s’intéressant en premier lieu aux tournants qui mènent jusqu’à l’intrigue des prochains épisodes.
En soi, on ressent bien moins l’effet « assemblage d’épisodes », contrairement à d’autres animes qui ont tenté l’exercice périlleux du film récap’. Néanmoins, on a quand même eu l’impression, lors du visionnage, d’être parfois confrontés à des transitions légèrement abruptes entre les segments de la saison 1. Mais, alors, à qui s’adresse le film -ReAwakening- ? Eh bien, on aurait tendance à dire qu’il est avant tout destiné aux fans qui veulent se replonger dans l’univers du manga avant de suivre les sorties hebdomadaires de la saison 2 en janvier. Comme on le disait, il y a des portions qui n’ont pas été retenues dans la partie « résumée » du film, ce qui fait que le long-métrage met de côté certaines explications ou certains passages qui peuvent permettre aux nouveaux venus de mieux s’immerger dans l'univers et de prendre le temps de le découvrir. L’exemple le plus criant, c’est que le film ne conserve pas grand chose des trois épisodes de la saison 1 alors qu’ils permettent d’appréhender les relations entre les personnages, la tension dramatique de l’anime avec les rebondissements liés à l’apparition du double donjon et du deuxième éveil de Sung Jin-woo et ses répercussions sur son statut de chasseur. Pas de doute qu’un néophyte comprendra, dans les grandes lignes, la manière dont l’intrigue a pu progresser tout au long de la première saison, mais il y a de fortes chances pour qu’il ait l’impression, comme nous en s’imaginant à sa place, que tout cela manque un peu de liant et de contexte.
Du reste, les fans de la première saison et du manga devraient assurément passer un bon moment tant on ressent, tout du long, la montée en puissance de Sung Jin-woo. Ici, les combats les plus épiques de la saison 1 ont droit à des portions plus ou moins importantes dans la partie récapitulative, notamment la partie contre Igris, le Commandant Rouge-Sang. Pour autant, si l’on a apprécié la saison 1, on a plus vite fait de relire un résumé pour se remettre dans le bain, ce qui fait qu’on a souvent le regard sur sa montre au long des deux-tiers du film. Car si ce que l’on voit pendant une majeure partie du film réactive vite nos souvenirs, on a hâte que le dernier tiers s’emballe grâce aux épisodes inédits de la saison 2 qui concluent la séance. Pour le coup, c’est la partie que les fans attendront le plus et ils ne seront pas déçus ! Sans trop rentrer dans les détails, on a le droit à un rythme plutôt soutenu et à un avant-goût des affrontements dantesques qui nous attendent au long de cette deuxième saison. Rien qu’avec ça, on rattrape les 80 minutes d’attente et ça justifie le visionnage et le déplacement. Si le film Solo Leveling -ReAwakening- voulait réveiller la hype des amateurs d’anime, c’est réussi ! Pour les autres, ce long-métrage aura sûrement donné envie à certains de combler les blancs mais, assurément, ceux qui le découvrent risquent d’avoir envie de s’y mettre en janvier prochain !