L’industrie du jeu vidéo est sans pitié et voit de plus en plus de licenciements, de développeurs quitter le milieu et parfois des studios entiers mettre la clé sous la porte…
La fin de l’humanité
En 2020, Casey Hudson, développeur connu pour avoir créé la série Mass Effect, quittait Bioware pour la seconde fois après avoir déjà claqué la porte entre 2014 et 2017. En effet, avec l’avenir du studio en suspens suite à l’échec de son Anthem, le développeur était parti fonder sa propre structure : Humanoid Origin. C’est en 2021 que le studio se révèle au monde, révélant du même coup travailler sur une toute nouvelle IP de science-fiction sur laquelle il semblait porter beaucoup d’espoir.
Malheureusement, le studio a récemment annoncé la fin de son activité via Linkedin. Dans un post laconique, Humanoid Origin mentionne "des financements insuffisants (qui les) rendent incapables de continuer à opérer”, publiant du même coup un dernier artwork de leur projet désormais avorté et auquel la rumeur donnait le titre de Space Age : Parallax. Le studio fermera donc ses portes avant même d’avoir pu dévoiler sa toute première production.
Restructurations post-COVID
L’année a été particulièrement violente en termes de licenciements et de fermetures de studio avec un nombre de licenciements estimé entre 13.000 et 14.000 depuis le début de l’année en fonction des sources : des chiffres bien plus importants que les pourtant conséquents 10.000 à 11.000 postes perdus l’année dernière. Si cette dynamique s’explique en partie par une réduction des effectifs et des coûts après que l’industrie ait massivement investi lors de la période COVID, l’importance de cette restructuration globale semble d’une ampleur encore inédite.
Certains semblent voir dans ces changements, notamment dans le cas de gros studios, les signes de la fin du "super-blockbuster" qu’Ubisoft avait qualifié de quadruple A, là où Sony parlait plutôt de "prestige games". Il faut dire que ces blockbusters, qui coûtent plusieurs dizaines voir centaines de millions à produire, s’avèrent être des projets risqués qui, lorsqu’ils échouent, peuvent faire très mal aux finances de son éditeur. Dernier exemple majeur en date : Concord, dont l’échec a été raconté de long en large, a été une perte sèche pour Sony qui décidera de fermer définitivement les serveurs du jeu ainsi que Firewalk, le studio à l’origine du projet.