Les utilisateurs du réseau social X se plient en quatre pour Elon Musk. Il leur demande des analyses médicales pour son intelligence artificielle Grok, et ils s'exécutent.
Engraisser l’IA
Ces dernières semaines, des utilisateurs X (anciennement Twitter) se sont amusés à faire don de leurs analyses médicales pour une cause : celle d’Elon Musk. Il souhaite nourrir sa propre intelligence artificielle, Grok, pour l’améliorer, et en faire un substitut pour les médecins dans le futur. “Ce n’est que le début, mais Grok est déjà assez précis, et deviendra exceptionnel.” explique le milliardaire dans un post sur son réseau social. Il espère qu’une fois que son intelligence artificielle aura avalé assez de données, elle sera capable d'interpréter des analyses sans faire d'erreurs, permettant ainsi aux patients de recevoir des résultats rapidement, ou de l’utiliser en guise de deuxième avis, qui est important à avoir.
Try submitting x-ray, PET, MRI or other medical images to Grok for analysis.
— Elon Musk (@elonmusk) October 29, 2024
This is still early stage, but it is already quite accurate and will become extremely good.
Let us know where Grok gets it right or needs work.
Ceux qui partagent de telles données avec l’intelligence artificielle d’Elon Musk ont soit beaucoup de sang froid, soit une confiance aveugle en lui. Et certains l’ont déjà remarqué. Le docteur Bradley Malin, professeur en informatique biomédicale à l’université de Vanderbilt remet cette décision en question : “On parle d’information très personnelle, et nous ne savons pas ce que Grok va réellement en faire”.
Une prise de risques inutile ?
Le New York Times explique qu’aux Etats-Unis, lorsque vous partagez des informations médicales sur une plateforme faite pour, elles sont protégées par la loi. Les acteurs de la santé n’ont pas le droit de partager ces informations sans votre consentement. Seulement, cette règle ne s’applique pas dans la totalité des cas. Ce que vous postez sur les réseaux sociaux par exemple, ne sera évidemment pas protégé. Et c’est précisément ce qu’il se passe avec Grok. Les utilisateurs X se portant volontaires pour nourrir l’intelligence artificielle d’Elon Musk ne sont pas réellement au courant de ce que le milliardaire compte faire de leurs données personnelles.
Et même si X dit ne pas vendre les données de leurs utilisateurs, il est intéressant de noter qu’ils les partagent tout de même avec “des entreprises collaboratrices”. De plus, le règlement X stipule que l’entreprise ne cherche pas à obtenir les informations médicales de ses utilisateurs, et ce malgré la demande d’Elon Musk.
Tout ça, c’est sans compter le fait que Grok puisse tout simplement donner des résultats erronés. Si un patient vit au pays de l’oncle Sam, il est possible qu’il se retrouve à payer pour un test ou autres analyses hors de prix, dont il n’a pas besoin. De quoi avoir la haine. C’est ce qu’explique Suchi Saria, directeur du laboratoire de la santé et de l’apprentissage automatique à l’université de Johns Hopkins.