Histoire

Stalker 2 raconte l’histoire de Yevhen, un stalker cherchant à gagner de l’argent et en quête de réponses suite à la destruction de son foyer par une anomalie. Skif de son surnom pénètre ainsi dans la zone d’exclusion pour trouver un artefact susceptible de lui rapporter le pactole, mais rien ne se passe évidemment comme prévu. Ce second épisode canonique de la saga débute après Stalker premier du nom et rien n’est plus comme avant. Une seconde explosion qui a eu lieu en 2006 a bouleversé de manière spectaculaire Chornobyl et ses environs créant ce faisant diverses anomalies et mutants qui rendent la zone particulièrement hostile.

C’est dans ce contexte post-apocalyptique que notre stalker fait fi des mises en garde dans l’espoir de faire fortune et de trouver la triste vérité qui se cache au cœur de la Zone. Les équipes ukrainiennes de GSC Game World se sont même assurées que tout le monde puisse profiter pleinement de Stalker 2. Il n'est pas nécessaire d’avoir survécu au premier jeu pour défier le second. Et c’est une excellente nouvelle !

Graphismes

S.T.A.L.K.E.R. : Shadow of Chernobyl était à la pointe de la technologie à sa sortie en 2007 et GSC Game World comptait refaire de même 17 ans plus tard. Malheureusement, S.T.A.L.K.E.R. 2 : Heart of Chornobyl n’est en rien un fleuron technologique bien qu’il ne démérite pas le moins du monde. Ce FPS accuse un certain retard sur la concurrence sans être totalement dépassé par cette dernière, et souffre notamment d’un manque flagrant d'optimisation. Il est conseillé voire nécessaire de posséder une machine très puissante pour jouer dans des conditions optimales et permettre au titre d’exprimer tout son potentiel. Dans le cas contraire, des chutes de framerate régulières risquent de ruiner l'aventure.

Les studios ukrainiens s’affairent à peaufiner leur création et ont d’ores et déjà corrigé de nombreux bugs. Les derniers correctifs ont ainsi grandement amélioré l’expérience dans sa globalité et stabilisé l’ensemble. Toutefois, il reste encore bien des anomalies techniques et autres bugs à Chornobyl. Entre le clipping sauvage d’éléments du décors - surtout de la végétation - et des problèmes de texture, la Zone d’exclusion n’est pas exempte de tout reproche. Pourtant, il est fort plaisant de barouder des dizaines d’heures dans ses environnements apocalyptiques. Stalker 2 se démarque par son atmosphère de fin des temps et une direction artistique venue d’Europe de l’Est qui nous immerge à 100%.

Chronobyl est un lieu hors du temps, un monde ouvert qui s'étend sur pas moins de 64km² et qui offre aux curieux des panoramas singuliers. La Zone d’exclusion n’a pas son pareil pour nous émerveiller avec ses différents biomes dépaysants et nous terroriser avec sa météo capricieuse et un cycle jour/nuit qui impactent grandement notre approche des missions. Stalker 2 compense son manque de technique par une ambiance égale à nul autre aussi bien visuelle que sonore. Le sound design participe à nous plonger corps et âme dans ces lieux interdits et coupés du monde. Chornobyl est la destination idéale pour vivre une épopée survivaliste et en ressortir aussi tétanisé que satisfait.

Gameplay

GSC Game World reprend la formule qui fait la renommée de la franchise et en peaufine certains détails afin de la remettre au goût du jour. Les joueurs seront en terrain connu avec cette simulation immersive qui fait la part belle à la survie et aux gunfights. Stalker 2 se veut volontairement austère, peu séduisant de prime abord. Les premiers instants à Chornobyl sont âpres, difficiles et c'est là tout l'intérêt de cette expérience qui ne nous pardonne rien… ou presque. Ici, nous apprenons à la dure… un échec après l’autre.

Cette aventure sans concession s’articule autour d’un principe aussi simple qu’efficace… la survie du plus apte et c’est ce qui fait toute la sève du jeu. Les stalkers ne peuvent partir en expédition sans s’être au préalable consciencieusement préparés. Cela passe par le choix des équipements, des armes et des munitions ainsi que par leur réparation car, dans Stalker 2, l’usure est à prendre en compte sous peine de voir son son arme s’enrayer en plein combat. Les constantes du personnage sont un autre élément à surveiller de près et de tout temps. Que ce soit la santé, l’endurance, le taux de radiation ou encore la faim… la vie du stalker dépend de sa capacité à répondre à ses besoins en temps réel.

Car tout ou presque tente de vous faire la peau dans cette Zone d’exclusion qui nous force à être constamment sur nos gardes et à tendre l’oreille. L’environnement est la première menace à prendre en compte et à ne surtout pas négliger. Entre les anomalies, les émissions mortelles et les mutants qui hantent les lieux, la mort nous suit comme notre ombre. Puis l’Homme est un loup pour l’Homme et cela se saurait être plus vrai en ces lieux. Les combats se veulent sporadiques, mais intenses, malgré une intelligence artificielle sommaire qui à défaut de surprendre répond présent. GSC Game World propose même des séquences d’infiltration et quelques combats de boss qui se révèlent anecdotiques et peu inspirés.

Ce qui nous frappe dans Stalker 2, c’est l’absence de mécaniques RPG qui inondent depuis une décennie la majorité des jeux. A Chornobyl, la montée en puissance de Skif passe par l’acquisition de nouvelles armes et de nouvelles armures et non par l’obtention d’une compétence ou l'augmentation d’une statistique. L’expérience se veut aussi réaliste que possible, ou du moins crédible dans un contexte post-apocalyptique surnaturel. Il faut donc explorer l’environnement et effectuer des missions dangereuses afin de s’offrir l’équipement nécessaire à notre progression.

Stalker 2 est jouable intégralement au clavier/souris - ce qui est une évidence tant la saga est intrinsèquement liée au PC - mais aussi à la manette. Steam annonce une compatibilité partielle, mais dans les faits le titre de GSC Game World peut se faire intégralement au pad sans subir la moindre perte. Il existe toutefois une limitation qui peut faire réfléchir à deux fois avant de se saisir d'un pad. Ce FPS encourage les tirs à la tête, surtout en fin d’aventure, et autant dire qu’avec une manette… la difficulté monte d’un cran tant Heart of Chornobyl est un jeu PC dans l’âme.

Scénario

Stalker 2 mise sur une narration principalement environnementale ponctuée de séquences scriptées qui peinent à se greffer à la simulation immersive imaginée par GSC Game World. L’histoire passe surtout par des dialogues, parfois à choix multiples ce qui influent sur le déroulement de l’intrigue mais pas son dénouement, et quelques cinématiques de bonne facture. La force de Stalker 2 réside dans sa capacité à nous parachuter dans la Zone d’exclusion in media res et dans son univers alternatif. L’histoire quant à elle s’avère linéaire et souvent confuse, la faute incombant à une expérience qui privilégie la survie et qui ne brille que trop peu par ses passages scriptés. Heat of Chornobyl possède néanmoins une qualité qui nous semble essentielle… Le jeu est intégralement doublé en ukrainien et sous-titré en français… et ça fait toute la différence.

Contenu

Stalker 2 demande une quarantaine d’heures en “pseudo” ligne droite pour en voir le bout, ce qui veut dire se contenter de quelques missions secondaires et limiter l’exploration au strict minimum. Hors, ce FPS se vit au rythme choisi, une découverte après l’autre et avec cette vision la durée de vie explose. Ceux qui désirent visiter chaque recoin de la carte, explorer chaque lieu marquant et compléter les dizaines de quêtes disponibles risquent de camper à Chornobyl un bon moment. Petit bémol, les studios ukrainiens abusent en fin d’aventure des allers-retours incessants qui pour rappel se font à pied. Le dépaysement laisse alors place à un léger sentiment de lassitude.

Conclusion

S.T.A.L.K.E.R. 2 : Heart of Chornobyl n’est pas le miracle vidéoludique tant espéré, mais il ne démérite pas pour autant. Ce FPS survivaliste en monde ouvert est une expérience unique qui brille par son univers immersif, sa vision survivaliste du jeu vidéo et son ambiance singulière. Malheureusement, plusieurs éléments en font un jeu imparfait avec en première ligne son retard technique, son intelligence artificielle sommaire et son histoire qui peine à nous tenir en haleine. Il fut plaisant de retourner dans la Zone d’exclusion… ni plus ni moins.