Pas fan du tout de de l’hydrogène comme moyen de propulsion pour ses Tesla, Elon Musk s’est tourné vers une autre alternative : le moteur au méthanol. Un prototype de Tesla Model Y hybride donne la tendance.
Si certains constructeurs automobiles comme Toyota ont tendance à privilégier les moteurs à hydrogène plutôt que les modèles électriques pour proposer des véhicules plus propres, c’est le genre de choix qu’Elon Musk ne comprend pas. Dès 2022, le patron de Tesla déclarait, à l’occasion d’une conférence dédiée aux voitures du futur, que l’hydrogène est « la chose la plus stupide que je puisse imaginer comme système de stockage d’énergie ».
« L’hydrogène est un mauvais choix »
Vraisemblablement agacé par le fait que tout le monde lui demandait à l’époque ce qu’il pensait de l’hydrogène comme carburant du futur, il avait donc répondu sans détour : « Il est important de comprendre que si vous voulez un moyen de stocker de l’énergie, l’hydrogène est un mauvais choix. » Pour Musk, le fait que le stockage de l’hydrogène nécessite des « réservoirs gigantesques » sous forme liquide, et encore plus grands sous sa forme gazeuse, en fait un bien mauvais choix stratégique.
Par cette déclaration radicale, Elon Musk avait donc enterré les espoirs de ceux qui imaginaient pouvoir un jour profiter d’une Tesla hybride impliquant un réservoir d’hydrogène. Mais cela ne veut pas dire que la perspective de voir un jour débarquer une Tesla pas seulement électrique est totalement illusoire.
Une Tesla propulsée au méthanol
Pour démontrer que Tesla pouvait concevoir autre chose que des véhicules électriques, l’entreprise s’est associée à la firme autrichienne Obrist pour mettre au point une Tesla Model Y équipée d’une petite batterie et d’un moteur au méthanol. Nommée Tesla Model Y Hyper-Hybrid, cette voiture n’est qu’un prototype, et c’est une réponse assez nette aux déclarations d’Elon Musk qui considère que l’hydrogène n’est pas un choix favorable pour l’avenir de l’automobile, mais aussi de la planète.
Tout comme n’importe quelle voiture hybride, la Tesla Model Y Hyper-Hybrid peut fonctionner avec sa batterie, mais elle est aussi en mesure de puiser dans son réservoir de méthanol lorsqu’elle en a besoin. Pour le reste, elle se conduit comme un modèle de Tesla traditionnel, et dispose des mêmes fonctions.
Le méthanol, le carburant du futur ?
Il faut aussi souligner qu’Obrist ne s’est pas contenté de transformer une Tesla. L’entreprise a aussi conçu son propre carburant, nommé aFuel. Celui-ci se compose de méthanol synthétique, conçu à 10% avec du CO2 filtré dans l’air ambiant. « aFuel combine la production d’eMéthanol, le vecteur énergétique liquide mondial, avec un processus de puits de carbone. Une partie du CO2 est ainsi extraite du cycle du carbone et transformée en carbone solide, rendant aFuel® non seulement neutre en CO2, mais même négatif en CO2. Un exploit jamais réalisé jusqu’à présent », explique notamment la firme sur son site.
« aFuel est le vecteur d’énergie le plus efficace que l’humanité puisse utiliser pour se débarrasser des combustibles fossiles pour toujours, et il est produit à 100 % de manière renouvelable », affirme Obrist. Cependant, dans l’immédiat, l’entreprise n’a pas encore concrétisé l’usage de son carburant écologique ni avec Tesla ni avec d’autres constructeurs. Il se pourrait cependant que ce soit une piste encourageante pour l’avenir.