Quand YouTube s'invite dans la danse des remixes

Dans un monde où les plateformes numériques rivalisent d'innovations pour captiver les jeunes générations, YouTube, géant du streaming vidéo qu'on ne va évidemment pas présenter, a décidé de déployer une nouvelle fonctionnalité qui pourrait bien redéfinir la manière dont la Génération Z consomme et crée du contenu musical. L’outil, actuellement en phase de test, permet aux créateurs de remixer des morceaux de musique en utilisant l’intelligence artificielle.

L'idée est simple mais puissante : munis d'une sélection de titres disponibles, les créateurs peuvent, en quelques clics, transformer une chanson en quelque chose de nouveau et d'unique. Il suffit de choisir un morceau, de rédiger un prompt indiquant à l'IA la direction souhaitée, et le tour est joué. En l'espace de 30 secondes, un extrait est généré, prêt à être intégré dans un YouTube Short... ou sur TikTok. Parce que oui, on ne va pas se voiler la face, même avec un remix made in YouTube, il y a fort à parier que les ados vont préférer poster leurs vidéos sur TikTok.

Cette nouvelle fonctionnalité ne tombe pas du ciel, on la voyait même venir de loin. YouTube a depuis longtemps manifesté son intérêt pour l'IA et ses applications dans le domaine musical. Google, maison mère de la plateforme de streaming, négocie avec les majors (nom des grands labels de musique) tels que Warner, Sony et Universal depuis belle lurette ! Aujourd'hui, un accord semble avoir été trouvé avec ces ayant droits pour propulser toujours plus d'artistes grâce aux vidéos verticales.Parce que oui, cette nouvelle fonctionnalité s'inscrit donc dans une stratégie plus large visant à renforcer l'engagement des utilisateurs tout en respectant les droits des artistes grâce à une attribution automatique et un système de rémunération élaboré en partenariat avec Universal Music Group.

L’impact sur la création et le partage musical chez les jeunes

Alors que cette fonctionnalité n’est accessible qu’à un nombre restreint de créateurs aux États-Unis, son potentiel pour influencer les comportements de la Génération Z est immense. Cette génération, qui a grandi avec TikTok et Instagram, est habituée à une consommation rapide et interactive du contenu. Même si YouTube ne parvient pas à rivaliser avec les géants des réseaux sociaux, ce genre de fonctionnalités IA a de bonnes chances de s'imposer partout. Après tout, les musiques qui buzz sur TikTok et ailleurs sont déjà bien souvent des remixes, souvent accélérés et pitchés.

Les implications de cette fonctionnalité sont multiples. D'une part, elle permet aux jeunes créateurs de s’approprier des morceaux connus, de les modifier et de les partager rapidement avec leur audience, favorisant ainsi un cycle de création et de partage accéléré. D'autre part, elle répond à l'une des grandes questions qui fait trembler le monde artistique depuis que l'IA prend de la place : oui, il est possible à la fois de générer du contenu par IA et des droits d'auteurs pour les artistes originaux.

Et là une nouvelle question se pose : si la rémunération se fait grâce à des partenariats avec les grands acteurs du milieu (comme GPT Search le fait dans le monde des médias), quid des plus petits ? TikTok fait exploser énormément de nombreux artistes indépendants. Si les musiques à la mode sur les plateformes de vidéos verticales deviennent majoritairement des sons issus des catalogues de grandes maisons de disques, cela va poser un réel problème.

Ainsi, alors que YouTube continue de tester et d'affiner cette fonctionnalité, l'industrie musicale et les créateurs de contenu auront les yeux rivés sur les résultats de cette expérience. Dans un monde où l'innovation technologique est synonyme de transformation culturelle, YouTube semble prêt à jouer un rôle clé dans la prochaine évolution de la création musicale. Pour le meilleur, et pour le pire.