Une récente étude met en évidence le fait que les employés européens sont les moins investis au monde dans leur travail. Et les Français ont l’honneur (ou pas) d’être les pires du classement. Mais qu’est-ce que ça veut dire ?
Vous sentez-vous investi dans votre travail ? Cette question, l’institut Gallup l’a posée à un échantillon de 1 000 personnes vivant dans 135 pays différents. L’idée était de réaliser un classement des salariés de différentes nationalités en fonction de leur engagement professionnel au sein de leur entreprise.
Les résultats placent énormément de pays européens en bas du classement : le Luxembourg et l’Italie affichent un pourcentage d’engagement de 8 %, tandis que l’Espagne et la Suisse atteignent les 9 %. Mais il y a un pays qui fait encore pire : la France, avec un pourcentage d’engagement de 7 % seulement, qui reste d’ailleurs stable par rapport au précédent état des lieux.
Les Européens, loin d’être engagés dans leurs activités professionnelles
Il est bon de souligner qu’en s’en tenant aux pays européens ciblés par l’étude, on ne dépasse pas les 36 % d’engagement professionnel : c’est la Roumanie qui se présente comme le meilleur élève. On chute ensuite à 27 % avec l’Albanie, puis à 26 % avec l’Islande.
En moyenne, 72 % des Européens déclarent ne pas être engagés dans leur travail, alors que la moyenne mondiale se situe à 62 %. Aux États-Unis et au Canada, le taux d’engagement atteint 33 %, ce qui est plus élevé que dans n’importe quel pays européen. Cependant, à l’échelle mondiale, le niveau d’engagement moyen reste tout de même faible, ce qui témoigne d’un certain malaise dans le monde du travail, et pas seulement en Europe.
Une détérioration mondiale de la santé mentale
L’étude met en évidence le fait que les travailleurs partout dans le monde ont tendance à subir de plus en plus de pression et de stress au quotidien. « Même si notre humeur collective n’a pas atteint des niveaux historiquement bas, elle a suffisamment décliné pour impacter notre quotidien », estime Jon Clifton, le PDG de l’institut Gallup.
Le rapport indique que le stress quotidien touche environ 37 % des employés en Europe, un chiffre qui reste moins élevé que dans les régions les plus touchées, comme le Moyen-Orient et l’Afrique du Nord, où 52 % des employés rapportent ressentir du stress de manière significative. En comparaison, en Amérique du Nord, 49 % des employés ressentent un niveau de stress similaire, malgré un meilleur engagement.
Le stress des employés est accentué par une pression liée au manque de ressources et de soutien managérial, un point qui revient très fréquemment en Europe. Les employés dans des environnements avec des pratiques de gestion inadaptées sont 60 % plus susceptibles de rapporter un niveau élevé de stress que ceux qui travaillent dans des organisations bien gérées. L’étude met notamment en avant que 54 % des employés activement désengagés déclarent avoir ressenti beaucoup de stress la veille de l’enquête, un pourcentage très important en comparaison avec les employés engagés, dont seulement 29 % disent ressentir un niveau de stress élevé.
Et en France, alors ?
En France, comme dans plusieurs autres pays européens, la pression est également palpable. Cela se transforme donc, en toute logique, en une insatisfaction importante vis-à-vis de la gestion des attentes et des objectifs de l’entreprise. Des lois du travail fortes, comme celles qui encadrent la sécurité au travail, le droit au congé maternité ou encore l’assurance chômage, permettent de réduire certains types de stress. Cependant, cela ne change pas grand-chose au fait que les Français se sentent globalement peu soutenus par leur hiérarchie au travail dans l’accomplissement de leurs tâches quotidiennes. De quoi expliquer, selon le rapport, le peu de motivation des employés de l’Hexagone lorsqu’il s’agit de s’investir dans leurs activités professionnelles.