Votre AirFryer pourrait bien faire plus que cuire vos frites à la perfection, elle pourrait aussi écouter vos conversations et partager vos données avec des tiers, selon un rapport du champion des consommateurs britannique.
Les AirFryer à l'écoute : une cuisine connectée et curieuse
Dans le merveilleux monde de la tech et de l'Internet des objets, il semble que même notre cuisine ne soit pas à l'abri de la collecte de données. Selon Witch?, un champion de la défense des consommateurs britannique, votre AirFryer pourrait vous espionner et partager vos données à des fins marketing.
Les résultats de cette enquête, bien qu'étonnants, ne sont pas vraiment surprenants pour nous journalistes tech, bien au fait de tous les enjeux de la domotique. C'est un fait : les appareils intelligents abusent souvent de la surveillance de leurs propriétaires. La collecte de données de la plupart des objets high tech s'étendent presque toujours "bien au-delà" de ce qui est nécessaire pour le fonctionnement du produit.
Lors de tests sur des produits de quatre catégories différentes, Which? a découvert que les trois AirFryer examinés demandaient l'autorisation d'enregistrer l'audio sur le téléphone de l'utilisateur, sans raison spécifique. L'un d'eux voulait connaître le sexe et la date de naissance lors de la création d'un compte propriétaire. De plus, l'application Xiaomi liée au AirFryer de la marque chinoise a été trouvée connectée à des trackers de Facebook, Pangle (le réseau publicitaire de TikTok pour les entreprises), et le géant technologique chinois Tencent.
Les AirFryer des marques Aigostar et Xiaomi ont toutes deux envoyé les données personnelles du propriétaire à des serveurs en Chine. Ce qui soulève une question évidente : pourquoi diable voudriez-vous une AirFryer qui se connecte à d'autres appareils ?
Un écosystème d'appareils connectés qui vous surveille
L'analyse de Which? ne s'est pas limitée aux friteuses. Les montres intelligentes, les enceintes intelligentes et les téléviseurs intelligents ont également été passés au crible. Les enceintes intelligentes Amazon Echo ont été saluées pour offrir la possibilité de refuser diverses demandes de partage de données. Cependant, pour utiliser l'Echo Pop ou le Nest Mini, un compte Amazon ou Google est nécessaire.
Mon domaine d'expertise à moi, c'est plutôt les télés. Les téléviseurs intelligents, quant à eux, sont "truffés de publicités et assoiffés de données utilisateur". Les téléviseurs Hisense et Samsung ont demandé un code postal lors de l'installation, bien que les deux entreprises aient déclaré que cette demande n'est là que pour la localisation du contenu. Samsung a affirmé que fournir un code postal n'était pas obligatoire, mais les chercheurs ont indiqué le contraire. Tous les téléviseurs connectés modernes ont des pages d'accueil blindées de publicités ciblées et les différentes plateformes apprennent à vous connaître pour mieux ous recommander du contenu.
Tous les appareils testés souhaitaient connaître l'emplacement précis de l'utilisateur.
Nos recherches montrent comment les fabricants de technologie intelligente et les entreprises avec lesquelles ils travaillent sont actuellement en mesure de collecter des données auprès des consommateurs, apparemment avec une insouciance totale, et cela est souvent fait avec peu ou pas de transparence
Harry Rose, rédacteur en chef du magazine Which?
Au Royaume-Uni, le Bureau du Commissaire à l'information (ICO), qui supervise la protection des données, doit publier de nouvelles directives pour les produits intelligents au printemps 2025. Cependant, comme le souligne Which?, cette initiative doit être soutenue par une application efficace, y compris contre les entreprises qui opèrent à l'étranger. En Europe, le Digital Market Act s'attaque à cette problématique et les législations sont de plus en plus fermes.
Source : theregister ; Witch?'