L’utilisation massive de ChatGPT complique la vie de bien des professeurs à travers le monde. Cependant, un prof de maths a trouvé une manière d’identifier très facilement les devoirs réalisés à la maison à l’aide de l’intelligence artificielle.
Cela fait désormais plus de deux ans que ChatGPT, l’intelligence artificielle d’OpenAI, a bousculé le quotidien de dizaines de millions de personnes à travers le monde. Certes, il existe bien d’autres IA génératives, mais c’est tout de même celle-ci que la plupart des gens ont retenue… À commencer par les élèves de tous les niveaux, qui ont bien compris que cet outil pouvait les aider à réaliser leurs devoirs en un temps record, au détriment cependant de l’apprentissage des connaissances associées.
Les professeurs eux-mêmes utilisent ChatGPT, y compris pour les aider à préparer leurs cours. Cependant, ils peuvent encore avoir du mal à déterminer si un devoir réalisé à la maison est le fruit de la réflexion de leurs élèves. Dans certaines matières qui nécessitent un travail approfondi, comme le français ou la philosophie, il peut s’avérer relativement aisé de détecter quand un discours ne correspond pas à celui que tient habituellement un élève. Mais que faire quand il s’agit d’une matière où une seule bonne réponse est concrètement possible, comme les mathématiques ?
Ce professeur de maths a trouvé comment lutter contre ChatGPT
Lucas Markarian est professeur de mathématiques dans un collège et un lycée de Marseille. Connu sur TikTok sous le pseudonyme de @lucasmaths4, il évoque depuis déjà un certain temps la problématique associée à ChatGPT. Alors, il a décidé de prendre des mesures radicales pour dissuader ses élèves de l’utiliser à la maison.
« C’est simple, lorsque les élèves me rendent un devoir maison, je leur dis : “Sortez une feuille, devoir sur table maintenant” et je leur repose les mêmes questions que dans le devoir maison », explique-t-il. « Cette technique est très efficace. S’ils ont tous 19 au devoir maison et 4 au devoir sur table, c’est qu’ils ont triché. »
Le professeur n’est pas contre les intelligences artificielles et leur utilisation. En revanche, il déplore que ses élèves ne voient dans cette démarche qu’une manière de gagner du temps et de ne faire aucun effort. « Je leur explique qu’ils manquent d’intelligence si tricher leur a seulement permis d’avoir un 20 coefficient 0,25 et que ça ne les a pas aidés à comprendre les exercices », résume-t-il.
« Ils ne savent pas tricher »
Lucas Markarian estime que le fait d’utiliser ChatGPT pour faire leur devoir à la maison ne fait pas d’eux de « mauvais élèves », mais que ça « veut juste dire qu’ils ne sont pas encore assez intelligents pour savoir tricher ». Autre preuve de ce constat : les élèves ont tendance à recopier tout ce que leur écrit l’IA, y compris des « envolées lyriques » avec « des formulations de professeurs de mathématiques » qui ne sont pas de leur niveau.
Le prof de maths précise aussi varier les plaisirs, en attendant parfois quelques jours avant d’imposer un devoir sur table à ses élèves. Il espère, ainsi, leur faire comprendre que leur tricherie ne servira à rien, si ce n’est leur faire perdre des points. De quoi inspirer d’autres professeurs…