Rares sont les œuvres à pouvoir se targuer d’avoir révolutionné leur art, cela d’autant plus durant une période de crise pour son médium. C’est pourtant ce que le jeu d’un studio tout nouvellement constitué avait accompli en 2009.
Bagarre et magie mais surtout bagarre
Si le Japon l’avait découvert en octobre 2009, c’est en janvier 2010 que le public occidental peut enfin mettre la main sur Bayonetta, le second projet du tout nouvellement monté Platinum Games (après son mitigé quoique désormais culte Madworld). Fondé par des anciens développeurs de Capcom ayant notamment travaillés sur des oeuvres telles qu’Okami, Devil May Cry ou Resident Evil, Platinum Games comptait dans ses rangs des créateurs tels que Hideki Kamiya (Resident Evil 2, Devil May Cry), Shinji Mikami (Resident Evil, The Evil Within) ou Atsushi Inaba (Okami, Nier Automata).
Et avec Bayonetta, Platinum Games va simplement révolutionner les jeux d'action de l’époque et plus spécifiquement les beat’em all. Très inspiré de son travail passé sur Devil May Cry, Hideki Kamiya va mettre en scène une sorcière aux pouvoirs magiques surpuissants et se retrouvant à affronter anges et démons. Impressionnés par la présentation du jeu, le style du personnage principal et surtout les qualités indéniables de son gameplay, les joueurs vont rapidement porter Bayonetta aux nues.
Released in Japan on Oct 29 2009, #Bayonetta strutted onto the scene a whole 15 years ago💅👠 pic.twitter.com/5W4bujdi2j
— PlatinumGames Inc. (@platinumgames) October 29, 2024
Platinum perdrait-il de son lustre ?
Une prestation d’autant plus impressionnante que Bayonetta a vu le jour à une époque où l’industrie dans son ensemble se questionne sur la santé du jeu vidéo japonais, qui enchaîne alors les déceptions critiques et financières. Il y a donc 15 ans, la production de Platinum Games faisait sa première apparition sur le sol japonais, changeant durablement le reste de l’industrie. En effet, le jeu a sans aucun doute lancé la carrière du studio qui offrira deux suites et un spin-off à la licence qui, en retour, lui permettra de participer aux développements de nombreuses autres oeuvres majeures dont l’excellent Metal Gear Rising : Revengeance et le chef d’oeuvre qu’est Nier Automata. Tout n’a pas été rose pour Platinum Games cependant, puisque le studio a connu plusieurs passages à vide.
L’on se souviendra notamment de son contrat avec Activision qui a certes mené au correct Transformers Devastation mais a surtout accouché des mitigés La Légende de Korra et TMNT : Des mutants à Manhattan, trois jeux qui sont aujourd’hui inaccessibles (ou presque) légalement puisque vraisemblablement conçus sous des contrats d’exploitation de licence expirés. Plus récemment, le studio a connu une très grande déconvenue en 2022 avec son Babylon’s Fall, premièrement tentative du studio sur la production d’un jeu-service qui se soldera sur une fermeture des serveurs moins d’un an après sa sortie. Depuis, le studio s’est racheté en sortant le dernier opus de la trilogie Bayonetta ainsi qu’un spin-off sur la jeunesse du personnage éponyme. Et malgré le départ de Kenichi Sato, désormais ex-PDG du studio, et celui de Hideki Kamiya, Platinum semble continuer le développement de son mystérieux Projet G.G dont on attend toujours des nouvelles depuis son annonce en 2020.