Le Centre National d’Études Spatiales travaille sur des fusées réutilisables inspirées de celles de la société d’Elon Musk. Le démonstrateur de fusée FROG-H est censé prendre son envol dès 2025.
La NASA française
Le CNES, ou Centre National d’Études Spatiales, c’est un peu la NASA française. Créé en 1961, c’est via cette organisation que le gouvernement français effectue des progrès dans le domaine spatial. Ils sont l’un des principaux contributeurs dans la politique spatiale européenne. C’est un établissement à caractère industriel et commercial qui fonctionne sous la tutelle de trois ministères : celui de l’Économie et des Finances, le Ministère des Armées, et le Ministère de l’Enseignement supérieur et de la Recherche.
Ils travaillent actuellement sur un projet important, puisqu’ils sont sur un prototype de fusée réutilisable, bien qu’il ne s’agisse pas de leur première tentative avec cette technologie. En 2017, le projet FROG (Rocket for Guidance, Navigation and Control) voit le jour. Son but ? Tester des algorithmes avancés pour permettre aux fusées de revenir et d'atterrir en toute autonomie, sans aide extérieure. Une stratégie similaire à celle de SpaceX, l’entreprise du milliardaire Elon Musk, qui à réussi en 2016 à faire atterrir en douceur le premier étage du Falcon 9, prouvant ainsi qu’un fusée peut belle et bien être réutilisable. Une façon de faire qui à l’avantage de grandement réduire le coût du progrès dans le domaine spatial.
Quant à nos français, ils ne sont pas dans les méthodes de développement classiques. Ils font travailler plusieurs équipes en parallèle pour permettre à leurs ingénieurs de réaliser plusieurs tests rapidement, avant de sélectionner les méthodes qui apportent les meilleurs résultats. De quoi expérimenter avec des technologies variées, exactement ce dont le domaine de l’espace à besoin pour rendre les fusées réutilisables accessibles à tous les organismes mondiaux opérants dans ce domaine.
Une histoire de grenouille
Leur projet a commencé avec FROG-T. Une fusée mesurant 2,5 mètres de haut, propulsée par un turboréacteur. Son objectif ? Évaluer les technologies de guidage et de navigation dans des vols d’essai relativement courts et de basse altitude. C’est en 2019 que les premiers tests sur FROG-T ont été réalisés. Ces derniers ont permis à la fusée de monter jusqu’à trente mètres pour valider son système de guidage. Des vols d’essais qui ont porté leurs fruits.
Quant au FROG-H, la version remise au goût du jour de son aînée qui nous intéresse aujourd’hui, elle mesure 3,5 mètres de haut, et est propulsée par un moteur-fusée motopropulseur. Conçu en partenariat avec l’institut de l’aviation de Łukasiewicz en Pologne, ce moteur représente le fruit de la collaboration entre différents agents européens unis sous la bannière de l’ESA (Agence Spatiale Européenne). Les tests avec cette nouvelle fusée devraient commencer en 2025, et son nouveau moteur pourra reproduire des conditions de vol plus proches des futures missions de fusées réutilisables.